[Coaching] Houston ou l’élimination du tir à mi-distance

Les études statistiques montrent que le tir à mi-distance est le moins efficace du basket moderne. Un tir pris dans la raquette est ainsi réussi 64,4% du temps et rapporte donc en moyenne 1,29 point. À mi-distance, l’adresse est plus faible (38,7%) et chaque tir pris ne rapporte que 0,77 point. À trois points, l’adresse baisse encore (35,7%) mais comme le tir vaut plus, il rapporte 1,07 point par tentative. Et il crée plus de rebonds offensifs.

Bien sûr, il n’est pas question d’éliminer le jeu à mi-distance, qui représente en général 40 à 45% des tentatives des équipes. Mais de plus en plus de coaches NBA essaient de réduire ce volume pour gagner en efficacité. C’est ainsi la théorie de Mike D’Antoni et Stan Van Gundy. Mais c’est Houston qui la pousse à son paroxysme.

Cette saison, les Rockets ne prennent ainsi que 29,2% de leurs tirs à mi-distance, c’est très largement le plus faible taux depuis 2006 et peut-être de l’histoire de la ligue.

Une équipe qui ressemble à James Harden

En fait, on pourrait dire que cette équipe de Houston a les qualités et les défauts de son franchise player, James Harden. Beaucoup de jeu en transition, des pénétrations avec des tirs près du cercle, des tirs à trois points mais quasiment pas de jeu à mi-distance. Et c’est donc une zone que Kevin McHale a choisi d’ignorer.

Néanmoins, privilégier certaines choses de jeu n’est pas sans risque puisque cela peut faciliter la tâche de la défense adverse. Il faut donc créer de bons tirs et, dans le Texas, cela commence par les contre-attaques.

L’utilisation à répétition de la fixation – sortie de balle

L’équipe profite du fait que la défense ne soit pas encore en place pour s’offrir de bons tirs en première intention. Lorsque les adversaires sont replacés, il faut trouver des positions de tir d’une autre façon. Pour Kevin McHale et ses joueurs, cela passe par une systématisation d’un principe de base : la fixation – passe.

Jeremy Lin, James Harden, Chandler Parsons ou encore Toney Douglas multiplient ainsi les coupes vers les cercles dans le but de déstabiliser les défenses. Ils créent ainsi des décalages pour les shooteurs extérieurs.

Et si ça ne fonctionne pas du premier coup, il suffit de recommencer. Cette répétition et cette systématisation sont d’ailleurs illustrées par cette possession durant laquelle James Harden va d’abord pénétrer avant de ressortir la balle pour Jeremy Lin, qui pénètre à son tour et ressort pour Chandler Parsons qui coupe également vers le cercle et transmet à Patrick Patterson. Qui peut finalement dégainer à trois points.