Antoine Rigaudeau taille la Pro A

Surnommé « Le Roi », Antoine Rigaudeau est le meilleur basketteur français ayant évolué en Europe, remportant notamment une médaille d’argent aux Jeux olympiques (2000), une de bronze à l’Euro 2005 et deux Euroligue. Sans compter plusieurs titres de champions d’Italie et de France, et une flopée de trophées individuels.

Bref, quand Rigaudeau prend la parole, on l’écoute, et lorsqu’il évoque la Pro A dans L’Equipe, c’est cinglant.

« Techniquement, c’est la deuxième voire la troisième division. Tactiquement, c’est pareil. Physiquement, ça pourrait être beaucoup plus fort dans l’impact. Ça court vite, ça saute bien, mais ça pourrait être beaucoup mieux. »

Pour lui, le problème vient du manque d’une ou deux équipes qui tirent les autres vers le haut, comme ce fut le cas lors des années Limoges ou Pau-Orthez.

« Le problème de la Pro A, c’est aussi : combien de champions de France en combien d’années (huit sur les dix dernières saisons) ? Il n’y a aucune hiérarchie, aucun club qui domine. À partir de là c’est difficile pour les investisseurs de choisir un club, de mettre de l’argent. Tout le monde est du même niveau, avec plus ou moins le même budget. »

Résultat des courses, cette homogénité du niveau tire le championnat vers le bas, et Rigaudeau se souvient de l’époque où Pau-Orthez attirait les meilleurs français avant leur départ vers la NBA.

« L’idéal serait d’avoir une ou deux équipes vitrines, qui dominent, susceptibles d’attirer les meilleurs jeunes Français formés par les équipes qui auraient un peu moins d’argent. Là, au moins, ces jeunes resteraient un certain temps en France, joueraient le top niveau en Euroleague. Il y aurait une vraie hiérarchie, comme quand j’étais à Cholet et que notre but était de battre Limoges ou Pau. »

Pour être complet, rappelons que Rigaudeau a occupé le poste de directeur-sportif à Paris (de 2006 à 2008), et que sa gestion n’avait pas laissé un souvenir impérissable, avec notamment une descente en Pro B.