25 points à 11/13 aux tirs dont 2/2 à trois points plus 9 rebonds, 1 seule balle perdue, c’était la ligne statistique de Donatas Motiejunas pour son premier match officiel avec le maillot des Rockets.
Le lendemain ? 1 point, 4 rebonds, 4 balles perdues avec un 0/5 aux tirs dont 0/2 à trois points.
Même s’il faudra patienter pour se faire une idée précise du garçon, on semble bien en présence d’un nouveau phénomène Made in Lituanie.
Il a durci son jeu
Joueur atypique par excellence avec ses sept pieds sous la toise mais sa papatte gauche qui peut allumer en périphérie et au-delà s’il le faut. Le joueur s’amuse même de voir que les spécialistes américains ne connaissent pas encore cette facette de son jeu hyper polyvalent.
« Ça me fait marrer que les gens réagissent de la sorte ici quand je marque un 3-points. Je prenais 5 trois points à chaque match d’Euroligue cette année et… tout le monde savait bien que je pouvais les rentrer. S’ils me laissent tout seul, je vais rentrer le tir de loin. »
Car drafté en 20ème position de la draft 2011, Motiejunas n’a pas tout de suite convaincu sa franchise que son investissement pouvait s’avérer rentable immédiatement. Choisi par Minnesota, puis transféré à Houston, il est finalement laissé en couveuse en Europe où ce bon Donatas a écouté les bons conseils qu’Aimé Jacquet proférait naguère à Robert Pirès : il a musclé son jeu (et coupé ses tifs).
Des ardoises en Euroligue
Alors que l’on moquait son physique fluet, Motiejunas a réalisé une saison très aboutie sur la scène européenne, réussissant notamment l’exploit cette saison avec l’Asseco Prokom de capter 21 rebonds lors de la 8ème journée d’Euroligue contre Ljubljana. Il a fini sa tournée européenne avec 13 points et 8 rebonds de moyenne, et finit sa saison polonaise avec le titre et 23 points et 11 rebonds dans le 7ème et dernier match de l’année. La dureté, il connait.
« Tu sais, en Europe, c’est beaucoup plus dur [qu’en Summer League NBA]. En Europe, ils essaient, c’est mon avis, de te casser la gueule en douce. Ils essayaient de me tabasser littéralement sur chaque faute. Les gars ici sont des rookies, pour la plupart, mais en Euroligue, ce ne sont que des professionnels. Faites-moi confiance, ils frappent. Je le sais. »
Jonas – Donatas : l’éternelle comparaison
Alors que son camarade Jonas Valanciunas a réchappé à l’exercice des Summer Leagues en participant à la préparation olympique de l‘équipe nationale, Motiejunas se plie quant à lui à cette obligation afin de faire sa place dans le roster des Rockets (avant l’arrivée de Dwight Howard ?). S’il a clairement passé un cap dans la dureté, il sait également garder les pieds sur terre après sa belle performance contre les Raptors.
« Ce n’est qu’un match, expliquait-il après sa perf’ face à Toronto. Un match ne change pas tout. J’ai fait pas mal de bons matchs cette année, mais tout le monde peut réussir un match. Demain, il y aura un nouveau match. Demain sera un nouveau défi avec des nouveaux joueurs qui essaieront de me botter les fesses. Ils savent déjà comment je joue. Ce sera plus dur, chaque jour est une nouvelle bataille. »
La métaphore guerrière est semble-t-il voulu pour le Balte qui assure par ailleurs adorer l’aigle au point de se l’être fait tatouer dans le dos. « Un aigle ne lâche jamais sa proie. » Certainement, la devise de Donatas.