Les dessous du projet du documentaire sur Evan Fournier

Suite aux remarques de nombreux lecteurs sur l’appel au financement du projet de long-métrage sur Evan Fournier, Basket USA a décidé de donner la parole à Benoit Dujardin, l’un des deux vidéastes, qui suit depuis deux ans le jeune arrière du PB 86.

Pourquoi Evan ou son agent ne participent pas au financement ?

Evan et son agent nous ont beaucoup aidés ces deux dernières années. Bouna Ndiaye a notamment pris en charge un certain nombre de frais de déplacement… et Evan, de son côté, a toujours été disponible et ouvert pour ce projet. N’oublions pas non plus le PB86 qui a assumé des frais de déplacement pour filmer les matchs notamment.

On a le sentiment que notre question vous agace

Disons qu’elle m’a surpris. Ce projet, comme beaucoup de projets de documentaires, est un projet de réalisateurs. Nous avons eu envie de raconter une histoire et nous sommes donc lancés. Evan est le sujet du documentaire, pas son commanditaire. D’ailleurs, mis à part Chris Bosh (lors de l’été 2010), je ne connais pas de sportif qui aurait financé un documentaire sur sa personne. Au delà de l’égocentrisme que cela pourrait souligner… cela serait un enfer pour les réalisateurs qui perdraient leur liberté de travail.

Ce n’est pas donc pas un film du camp d’Evan Fournier, mais bien sur Evan Fournier

Notre film n’est pas un spot publicitaire. C’est un travail de réalisateurs. Nous avons rencontré tous les entraîneurs d’Evan depuis ses débuts. Ses parents, ses proches… nous avons suivi Evan dans les grandes étapes de sa jeune carrière, et collecté des images inédites. Il s’agit donc d’un film « autorisé » par Evan Fournier. Pas « commandé » par Evan Fournier.

Le joueur et son agent auront un droit de regard sur le long-métrage ?

Nous raconterons son histoire à notre manière, et c’est nous qui aurons le dernier « cut ». Aucune scène ne pourra être censurée par Evan, son agent, ou son équipementier. Cette liberté de travail est la garantie de la qualité du film.

Vous avez des exemples de projets financés par les internautes ?

Il y en a beaucoup sur le site KissKissBankBank, meilleur exemple de ce mode de financement, appelé crowd funding est déjà très utilisé aux Etats-Unis notamment. Ce site offre une solution idéale pour produire des projets qui sortent du système. Sans diffuseurs TV prêts à commander des documentaires sur le basket français… il n’y a pas de marché. Soit on ne fait rien, soit on trouve des solutions ingénieuses.

Depuis plusieurs années maintenant nous avons fait le choix de « faire » au lieu de nous plaindre du fait que « rien n’est possible » ou que « le basket est moribond ». Le documentaire Le Jour J a vu le jour notamment grâce au soutien financier de Basket USA et Well’Com Prod. Mais tant qu’il n’y a pas de diffuseur, il n’y a pas de modèle économique. Nous faisons donc appel à ceux qui aiment nos documentaires pour nous aider à créer celui-ci.

C’est une sorte d’appels aux dons ?

Absolument pas. Il ne s’agit pas d’un appel aux dons. Nous ne demandons pas aux gens de nous « offrir » leur argent. Nous leur proposons de s’associer à notre projet, et chaque investissement engendrera un retour. Par exemple, à ce jour, les principaux investisseurs mettent 25 euros et recevront le DVD. Il s’agit donc d’une pré-commande. Pas d’un don.

Et si le budget réclamé n’est pas atteint ?

Si le montant total (10 000  euros) du projet n’est pas atteint… les comptes seront remboursés. Tout le monde récupèrera donc sa mise. J’en profite aussi pour dire que 10 000 euros, ce n’est pas une somme importante pour un tel projet. Nous avons suivi Evan pendant deux ans, nous sommes allés à Bilbao, nous allons à New York… nous avons déjà dépensé beaucoup plus que 10.000 euros… Sans un apport de contributeurs, nous ne pourrons pas aller au bout du projet.