Comment dit-on « grande classe »en italien ? Danilo Gallinari nous l’avait promis, il l’a fait. Il a bien répondu à vos questions de chez lui, à Denver.
Pour comprendre, il faut revenir en arrière, 24 heures plus tôt.
Il est déjà 22h30 mardi soir quand Gallo commence à répondre à deux télévisions américaines. Il nous a vus, il sait que nous avions calé l’interview après le Game 2. Mais l’Italien ne veut dire non à personne. Alors il enchaîne par la presse écrite, puis converse avec un confrère transalpin. Quand on s’écarte de lui quelques minutes pour aller tailler une courte bavette avec Javale McGee, le temps de refaire deux pas chassés sur la droite et hop, Dalino est avec une télévision turque.
Alors quand enfin on se retrouve seul avec lui, forcément on lui demande : « Danilo, t’as encore le temps car il faut un bon quart d’heure ? On peut faire ça en marchant jusqu’au bus si tu préfères. »
Il reste souriant et nous donne son aval. Ouf ! Et puis soudain, marche arrière : « On peut faire ça à distance ou pas ? J’aurai plus de temps dans l’avion et à la maison, si c’est d’accord pour toi. » Pas de problème. On lui donne donc notre email. « Envoie-moi les questions et je fais ça demain. »
Il a respecté son engagement. Dans l’après-midi de mercredi, le small forward des Nuggets a repris contact avec nous pour livrer ses réponses.
Comment dit-on seigneur en italien ? Ah oui. Signore. Signore Gallo !
Flogaza : Tu as été blessé assez longtemps cette saison. As-tu le sentiment que cela t’a rendu plus fort ?
Oui je le pense. Ce n’est jamais facile de laisser ses coéquipiers se débrouiller sans vous, il faut être solide dans sa tête. Je l’ai été et je suis revenu prêt pour les playoffs et aider l’équipe à faire le meilleur boulot possible. Depuis que je suis revenu, l’équipe marche bien et c’est plutôt agréable de se dire qu’on a un rôle important dans son équipe.
ILoveThisGame : Penses-tu qu’une équipe sans Franchise Player comme Denver, mais aussi Memphis, Indiana ou Utah, puisse aller chercher un titre ?
Franchement oui, je pense que c’est possible. Ce n’est pas facile mais c’est faisable. Je continue de penser pouvoir gagner un titre avec Denver, j’y crois. Toutes les équipes en playoffs ont leur chance en NBA, où la concurrence et la compétitivité de chaque équipe est super élevée. Maintenant, pour des franchises comme nous, à l’Ouest, c’est clair que c’est beaucoup plus compliqué.
NBAers : Avais-tu une idole quand tu étais jeune et qui était-ce ?
Très facile : Michael Jordan. Inutile d’expliquer pourquoi, non ?
minus_et_CORTEX : En quoi George Karl est-il différent des autres coaches que tu as connus, notamment Mike D’Antoni.
Coach D’Antoni et coach Karl sont similaires et différents à la fois. Les deux offrent aux joueurs beaucoup de liberté en attaque. C’est une philosophie identique chez eux et ils partagent ça. Après, George Karl est différent car il attache plus d’importance à la défense. Il y prête une énorme attention et se montre très exigeant. Si tu ne fais pas d’efforts en défense, il peut te sortir.
LeBob_James : Penses-tu que la France peut viser l’or aux JO de Londres ? As-tu été impressionné quand tu les a joués à l’Euro ?
Oh que oui ! La France a vraiment une superbe équipe, et l’un des meilleurs joueurs au monde avec Tony Parker. Cette équipe a des athlètes et elle peut vraiment viser une médaille. L’or sera difficile à aller chercher mais le reste est beaucoup plus jouable. En tout cas, votre équipe a le potentiel pour aller loin.
Soniclippers : Quelle est la signification de ton tatouage dans le dos ?
Il est composé de plusieurs éléments : il y a les initiales de mes parents et de mon frère, un soleil pour représenter mon signe astrologique le Lion, et il y a également un ballon de basket.
DaniloGallinari : Quel est ton bilan collectif et individuel de ta saison, ainsi que tes objectifs pour les prochaines années ?
Pour l’objectif c’est assez simple : faire les playoffs chaque saison et aller plus loin que l’année précédente à chaque fois. L’ambition est toujours de faire mieux et je pense que Denver a tous les outils pour faire de grandes choses dans les saisons à venir. Pour mon bilan, je suis satisfait. L’équipe a connu des changements et elle a su répondre quand même aux attentes et remplir l’objectif de faire les playoffs. Sur ma performance individuelle, je suis content mais je regrette cette blessure qui a gâché une partie de ma saison.
LAClippersFan : Javale McGee est-il différent de l’image qu’il renvoie à la télévision ?
D’abord, Javale est un joueur vraiment talentueux qui peut vraiment nous apporte beaucoup. Ensuite, pour moi, c’est un équipier comme un autre, et il s’est parfaitement intégré. Il écoute beaucoup, demande des conseils. C’est ce qu’il fait depuis qu’il est arrivé, et je pense qu’il va encore progresser.
Clemous20 : Pourquoi portes-tu le n°8 ?
Parce que je suis né le 8 août 1988.
Karowin : Quelle différence cela fait-il de passer de la conférence Est à l’Ouest ?
La seule grosse différence pour moi c’est que l’Ouest est plus fort. Les écarts de niveau y sont plus resserrés, et la conférence est plus homogène. A l’Ouest, t’as l’impression qu’il n’y a pas de petites équipes. N’importe qui peut n’importe qui. Cela t’oblige à être concentré chaque soir, et jusqu’à la dernière journée.
Coda7 : Dans cette jeune équipe des Nuggets, qui prend la parole dans le vestiaire ?
Il y a une fausse idée sur notre vestiaire. Certes on est jeune, mais il y a beaucoup de personnalités et chacun dit ce qu’il a à dire. Cela marche comme ça chez nous et ça fonctionne bien. Chacun a quelque chose à dire et quand il veut s’exprimer, il le fait. Il n’y a pas de leader, mais on est tous leaders. C’est peut-être ce qui fait notre force.
agent 0 : Dans quel domaine de ton jeu penses-tu devoir le plus progresser ?
Je suis tenté de répondre tous car j’ai encore une grosse marge de progression. Je dois m’améliorer sur beaucoup d’aspects, comme par exemple la lecture des pick-and-roll. Je pense qu’à mon poste, et en NBA, c’est ce que je dois travailler. Mieux lire la défense pour mieux profiter des pick-and-roll.