Partis fort avec cinq victoires sur leurs sept premières rencontres, les Spurs sont ensuite rapidement rentrés dans le rang, avec notamment une série de 11 défaites d’affilée. Ce qui n’était jamais arrivé à Gregg Popovich, le légendaire entraîneur des Spurs, en place depuis décembre 1996, soit vingt-six ans en arrière.
Actuellement bons derniers de la conférence Ouest à égalité avec les Rockets, avec le même bilan de 9 victoires et 20 défaites, San Antonio est en pleine phase de réinitialisation. Après avoir dominé les débats pendant les années 2000 et 2010, dont 22 saisons de suite en playoffs et 5 titres entre 1999 et 2014, les Spurs réapprennent à perdre. Et leurs jeunes joueurs à gagner !
Placés parmi les franchises qui « tankent » pour attirer Victor Wembanyama ou Scoot Henderson dans la prochaine Draft, les Spurs se défendent de ne pas suivre leur ligne de conduite historique. Bien sûr qu’ils veulent gagner, simplement, ça passe par des périodes de vache maigre, à savoir d’apprentissage à la dure.
« Vous ne rendez pas service à vos joueurs s’ils ne sont pas capables de jouer et d’être performants au meilleur de leurs capacités », expose ainsi Popovich sur ESPN. « Il y a beaucoup de leçons à en tirer à mesure qu’ils avancent dans leur carrière. J’ai conscience de l’inverse, mais je ne peux tout simplement pas me résoudre à le faire. »
« Voir des gamins grandir, c’est ça qui procure vraiment de la joie »
De la même manière, le GM local, Brian Wright, a indiqué que sa franchise s’est créé de la « souplesse » avec plus de 30 millions de dollars de marge de manœuvre sous le « salary cap » et pléthore d’options d’échanges avec plusieurs vétérans (Jakob Poeltl, Doug McDermott ou encore Josh Richardson) qui devraient être demandés sur le marché des transferts à venir. Mais lui non plus ne veut pas parler de « tanking » !
« Dans une saison comme celle-là avec la Draft à venir, tout est mis sous le microscope pour le tanking. Mais pour nous, ça n’a jamais été le but, et ça ne le sera jamais. On est une équipe très jeune et c’est une ligue où il faut apprendre à gagner. Et ça prend du temps. Ça prend du temps, ça demande des standards et des habitudes et des répétitions, c’est ce qu’a fait ce coaching staff pendant très longtemps. C’est ce que nos joueurs apprennent en ce moment. On va y arriver. On ne pense pas au tanking autant qu’on pense aux meilleures voies pour amener à un succès soutenu et régulier dans le temps; ce que les Spurs ont fait pendant si longtemps. »
D’expérience, les Spurs savent qu’il peut être opportun d’être très mauvais pour pouvoir rebondir à l’avenir. Lors de la première saison de Popovich en l’occurrence, San Antonio avait gentiment vogué vers une campagne médiocre après la grave blessure au pied de David Robinson. De quoi récupérer le gros lot, Tim Duncan, à la Draft suivante…
Le parallèle avec Victor Wembanyama, lui aussi attendu comme un joueur générationnel capable de redresser à lui seul une franchise, est tentant. Les Spurs sont plus que jamais dans la course à la licorne tricolore, mais ils préfèrent insister sur leur développement en interne.
« Ce qui est le plus appréciable, c’est qu’ils sont comme des tableaux blancs », reprend Pop. « Tout est à faire avec chacun d’entre eux. On commence tout en bas de l’échelle et on enseigne. C’est ce qui est le plus plaisant au final. Quand les matchs arrivent, tout le monde veut des compétiteurs. Mais voir des gamins grandir, c’est ça qui procure vraiment de la joie. »
« Tout tourne autour du développement »
Réuni avec un de ses assistants historiques, Brett Brown, un « excellent partenaire de dîner » comme l’avait indiqué Popovich dans un communiqué de presse typique des Spurs, l’entraîneur en chef des Texans ne dévie pas de sa mission historique. Celle qu’il a entamé avant même de mettre un pied dans la Grande Ligue, du côté de Pomona-Pitzer en 1979, en troisième division de NCAA.
« Tout tourne autour du développement », abonde Brown. « C’est un gros mot. Il ne s’agit pas simplement de dire : ‘Ah, tiens, il a un tir un crochet maintenant’. Il faut les faire grandir avec les habitudes NBA et la terminologie et tout ce qu’il faut éduquer en termes de scouting. Ils adorent être coachés par Pop. Ils aiment quand Pop les pique. Il faut qu’ils subissent ces piques et ces morsures, de sorte qu’ils se sentent coachés et se sentent progresser. Pop est le meilleur pour ça. Après, il faut savoir quand on peut leur donner de l’amour et quand il faut les piquer au vif. Il n’y a pas de livre qui l’enseigne, il faut le sentir selon le pouls de l’équipe. Mais ce vestiaire est incroyable. On a des gars qui sont jeunes mais avec un bon caractère et qui veulent juste progresser. Et c’est notre boulot de le faire. »
Malgré les défaites qui s’accumulent, ou les erreurs de parcours comme la sortie de route de Josh Primo (désormais sans club) en début de saison, les Spurs veulent maintenir leur grande tradition de centre de formation. Médaillé d’or aux derniers Jeux Olympiques, sous la coupe de son coach à San Antonio, Keldon Johnson (21 points, 5 rebonds) en est la dernière preuve en date, tout comme Devin Vassell (20 points, 4 rebonds) qui progresse lui aussi à vue d’œil.
Soyons clairs : les Spurs de San Antonio ne sont plus dans la course aux titres ces derniers temps, mais ils se préparent actuellement à y retourner incessamment sous peu. En ne dérogeant surtout pas à leur règlement intérieur !
« C’est le même Pop chaque année, ça ne change pas », conclut Keldon Johnson. « Il est toujours sur notre dos chaque jour. Il s’attend à ce que nous progressions. Et on progresse. »
Leur victoire de prestige face au Heat
Tirs | Rebonds | |||||||||||||
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Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
Victor Wembanyama | 46 | 33.2 | 47.6 | 35.2 | 83.6 | 1.8 | 9.2 | 11.0 | 3.7 | 3.2 | 1.1 | 3.8 | 2.3 | 24.3 |
De'aaron Fox | 17 | 34.0 | 44.6 | 27.4 | 81.9 | 0.5 | 3.8 | 4.3 | 6.8 | 2.4 | 1.5 | 0.3 | 2.7 | 19.7 |
Devin Vassell | 64 | 31.0 | 44.3 | 36.8 | 79.2 | 0.5 | 3.5 | 4.0 | 2.9 | 1.4 | 1.3 | 0.5 | 1.7 | 16.3 |
Stephon Castle | 81 | 26.7 | 42.8 | 28.5 | 72.4 | 1.1 | 2.6 | 3.7 | 4.1 | 2.2 | 0.9 | 0.3 | 2.0 | 14.7 |
Keldon Johnson | 77 | 23.9 | 48.2 | 31.8 | 77.3 | 1.5 | 3.4 | 4.8 | 1.6 | 1.0 | 0.6 | 0.3 | 1.5 | 12.7 |
Harrison Barnes | 82 | 27.2 | 50.8 | 43.3 | 80.9 | 1.2 | 2.6 | 3.8 | 1.7 | 0.6 | 0.5 | 0.2 | 0.9 | 12.3 |
Jeremy Sochan | 54 | 25.3 | 53.5 | 30.8 | 69.6 | 2.4 | 4.2 | 6.5 | 2.4 | 1.6 | 0.8 | 0.5 | 2.4 | 11.4 |
Julian Champagnie | 82 | 23.6 | 41.5 | 37.1 | 90.4 | 0.8 | 3.1 | 3.9 | 1.4 | 0.9 | 0.7 | 0.4 | 1.4 | 9.9 |
Chris Paul | 82 | 28.0 | 42.7 | 37.7 | 92.4 | 0.4 | 3.2 | 3.6 | 7.4 | 1.6 | 1.3 | 0.3 | 1.8 | 8.8 |
Sandro Mamukelashvili | 61 | 11.2 | 50.2 | 37.3 | 74.1 | 1.0 | 2.0 | 3.1 | 0.8 | 0.4 | 0.4 | 0.3 | 1.0 | 6.3 |
Bismack Biyombo | 28 | 18.8 | 58.8 | 0.0 | 40.0 | 1.5 | 4.1 | 5.6 | 1.1 | 1.0 | 0.6 | 0.8 | 1.9 | 5.1 |
Malaki Branham | 47 | 9.1 | 45.8 | 40.5 | 81.8 | 0.1 | 0.9 | 1.1 | 0.8 | 0.7 | 0.2 | 0.0 | 0.6 | 5.0 |
Zach Collins | 36 | 11.8 | 46.2 | 30.4 | 88.6 | 1.1 | 1.8 | 2.8 | 1.4 | 0.6 | 0.4 | 0.4 | 1.9 | 4.6 |
Tre Jones | 28 | 16.1 | 48.4 | 30.8 | 75.8 | 0.5 | 1.5 | 2.1 | 3.7 | 0.8 | 0.6 | 0.2 | 1.2 | 4.4 |
Charles Bassey | 36 | 10.4 | 58.1 | 0.0 | 63.6 | 1.6 | 2.7 | 4.2 | 0.5 | 0.6 | 0.4 | 0.8 | 1.4 | 4.4 |
Blake Wesley | 58 | 11.8 | 43.5 | 29.3 | 62.3 | 0.3 | 0.8 | 1.1 | 2.0 | 0.9 | 0.6 | 0.1 | 0.8 | 3.7 |
David Duke | 6 | 5.6 | 42.9 | 50.0 | 50.0 | 0.2 | 0.7 | 0.8 | 0.7 | 0.3 | 0.2 | 0.0 | 0.2 | 2.7 |
Jordan Mclaughlin | 18 | 6.9 | 53.6 | 45.0 | 100.0 | 0.1 | 0.4 | 0.5 | 1.5 | 0.3 | 0.3 | 0.1 | 0.3 | 2.5 |
Sidy Cissoko | 17 | 3.2 | 50.0 | 42.9 | 16.7 | 0.2 | 0.4 | 0.6 | 0.4 | 0.1 | 0.1 | 0.0 | 0.4 | 1.3 |
Harrison Ingram | 5 | 7.0 | 50.0 | 0.0 | 0.0 | 0.4 | 1.4 | 1.8 | 0.6 | 0.2 | 0.6 | 0.0 | 0.4 | 0.8 |
Riley Minix | 1 | 6.8 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 2.0 | 2.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 |