Branle-bas de combat dans le service de communication des Warriors. Actionnaire minoritaire du club à hauteur de 10%, Chamath Palihapitiya a créé la polémique lors de son podcast « All-In », dédié aux nouvelles technologies.
L’ancien dirigeant chez Facebook, qui a désormais créé sa société de capital-investissement et possède une fortune estimée à 1,2 milliard de dollars, a ainsi déclaré qu’il préférait être franc et dire que la situation des Ouïghours, cette minorité musulmane en proie à une intense répression par le pouvoir central chinois, ne l’intéressait pas…
C’est lorsque son collègue, Jason Calacanis, s’est lamenté que les prises de position de Joe Biden sur le sujet, avec le boycott diplomatique des JO d’hiver de Pékin, n’aident pas le président américain dans l’opinion publique, que Chamath Palihapitiya a embrayé avec son froid argumentaire.
C. Palihapitiya : Soyons honnêtes, personne mais vraiment personne ne se soucie de ce qui arrive aux Ouïghours, d’accord ? Tu en parles parce que tu t’en soucies. C’est très bien que tu t’en préoccupes, mais…
J. Calacanis : Quoi ? Que veux-tu dire par personne ne s’en soucie ?
C. Palihapitiya : Le reste d’entre nous s’en moque. Je vous dis simplement une vérité très crue.
J. Calacanis : Attends, toi personnellement tu t’en fous ?
C. Palihapitiya : Je vous dis une vérité crue, ok ? Par rapport à toutes les choses qui me tiennent à cœur. Oui, c’est sous ma ligne d’intérêt. Ok, de toutes les choses qui m’intéressent, c’est en dessous.
J. Calacanis : C’est décevant.
Chamath Palihapitiya a ensuite poursuivi en expliquant qu’il se souciait en effet davantage des problèmes de la chaîne d’approvisionnement, du changement climatique, du système de santé américain ainsi que des retombées économiques potentielles d’une invasion chinoise de Taïwan.
De quoi provoquer une grosse polémique, avec Enes Kanter qui n’a pas manqué de réagir, obligeant les Warriors à se désolidariser, sans toutefois citer le nom des Ouïghours. « Chamath Palihapitiya ne parle pas au nom de notre franchise, et ses opinions ne reflètent certainement pas celles de notre organisation » a juste dit le club.
Alors que sa famille a fui le Sri Lanka pour se réfugier au Canada lorsqu’il avait cinq ans, ses propos ont de quoi interpeler, et Chamath Palihapitiya a reconnu qu’il avait « manqué d’empathie ».
« En tant que réfugié, ma famille a fui un pays avec ses propres problèmes liés aux droits de l’homme, c’est donc quelque chose qui fait partie intégrante de mon expérience » assure-t-il ainsi. « Pour être clair, ma conviction est que les droits de l’homme sont importants, que ce soit en Chine, aux États-Unis ou ailleurs. Point final. »