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Le prochain gros chantier de la NBA : réconcilier joueurs et arbitres

Les joueurs et les entraîneurs NBA ont l’habitude de se plaindre des arbitres mais cette saison marque une escalade dans le phénomène. Entre des basketteurs frustrés par des officiels qui ne les écoutent pas et des arbitres agacés par l’attitude des joueurs, mais également de la NBA, la température monte. Et la ligue doit vite trouver des solutions.

Carmelo Anthony, Kevin Durant, LeBron James, Chris Paul et d’autres stars NBA sont tous montés au créneau depuis le début de la saison pour expliquer que les arbitres sifflaient beaucoup plus vite qu’avant et ne les écoutaient plus.

Pour l’ailier d’Oklahoma City, la relation entre les joueurs et les arbitres est même carrément coupée.

« Les joueurs et les arbitres se parlaient », assure-t-il. « Que ce soit bon ou mauvais, il y avait toujours un moment où la tension descendait et on passait à autre autre chose. Aujourd’hui, ils ont la gâchette facile. On regarde quelqu’un de la mauvaise façon, on prend une faute technique. On dit un truc qui ne faut pas, on prend une technique. La différence, c’est donc le dialogue, la communication, la relation entre les arbitres et les joueurs. Entre mon arrivée et aujourd’hui, c’est très différent. »

Les arbitres moins enclins à discuter leurs coups de sifflet

Contrairement à ce que pensent pas mal de joueurs, il n’y a pas plus de fautes techniques distribuées cette saison (il y en a même moins que la saison passée à la même période), mais il est vrai que les arbitres refusent de plus en plus de discuter leurs coups de sifflet, ou d’accepter les remarques et les attitudes agressives des joueurs. À l’image des expulsions rapides de Stephen Curry ou de Kevin Durant, et de la première double technique de LeBron James en carrière.

Une situation dont les joueurs se plaignent auprès de Michele Roberts, présidente de leur syndicat.

« Nos joueurs se plaignent d’être ignorés, qu’on leur dit de la « fermer », de « bouger » et dans des circonstances extrêmes, reçoivent une faute technique », explique-t-elle. « Il y a eu quatre ou cinq fois où un joueur était venu demander : ‘Hey, pourquoi il y a eu ça ? » et l’arbitre a levé la main comme pour lui dire de s’arrêter. Du genre : ‘Je n’ai pas le temps de te parler’. Lee Seham (le conseiller principal du syndicat des arbitres, qui avait demandé à rencontrer Michele Roberts fin décembre) m’a dit qu’on les entraînait à faire ça. Pour moi, c’est une idée horrible. J’espère que quelqu’un à la direction de la ligue va peut-être repenser ça parce que ça n’aide pas à faire baisser la tension. Ça rend fou les joueurs. Je ne sais pas qui a eu cette idée mais j’espère qu’ils vont y repenser. J’en ai parlé aux gars qui se plaignaient et ils n’étaient pas contents de savoir que ça faisait partie de l’entraînement des arbitres. »

Un membre du syndicat des arbitres confirme que le geste est enseigné aux officiels au cours de leur formation mais du côté de la NBA, on assure néanmoins qu’aucune consigne n’a été donnée pour encourager son utilisation cette saison.

« Il s’agit de comprendre la personnalité de l’autre »

Le problème, c’est que du côté des arbitres, ça grogne aussi par rapport aux comportements des joueurs.

« Les joueurs sont passionnés et frustrés, ce qui est attendu », explique Mark Denesuk, porte-parole du syndicat des arbitres. « Je crois que les arbitres s’y attendent mais il y a eu une baisse de la civilité et du respect, avec une hausse de l’agressivité. Je ne crois pas que ce soit un problème avec la précision de l’arbitrage. Nos chiffres d’exactitude sont très cohérents avec ce qu’ils sont historiquement, soit à des niveaux très élevés. Nous sommes à des niveaux d’exactitude de plus de 90% en termes de coups de sifflet réalisés, et aux alentours de 90% au total, et ce sont des données qui se basent sur des analyses factuelles. Il n’y a aucun déclin démontrable ou mesurable dans la qualité de l’arbitrage. »

S’il n’y a pas plus de fautes techniques qu’avant et si la qualité de l’arbitrage (chaque match étant ainsi analysé a posteriori pour étudier les performances des arbitres) est constante, comment alors expliquer cette frustration qui monte ?

Peut-être que l’une des raisons vient du renouvellement qui a actuellement lieu chez les officiels. Pas mal d’arbitres très respectés (Bennett Savatore, Joey Crawford, Danny Crawford, Dick Bavetta…) ont pris leur retraite ces dernières saisons, tandis que Monty McCutchen, qui était réputé comme l’un des meilleurs arbitres, mais également comme l’un des plus pédagogues, a été promu en début de saison… pour aider les arbitres à mieux gérer la communication avec les joueurs.

Pour Steve Javie, un officiel à la retraite qui analyse les décisions arbitrales pour ESPN, les plaintes continuelles des joueurs ne sont de toute façon pas un phénomène nouveau.

« Les plaintes sont là depuis le premier entre-deux », assure-t-il. « Les coachs et les joueurs pensent qu’il y a une vendetta contre eux. Les joueurs sont en colère contre les arbitres mais quand on y pense, c’est la ligue qui fait les règles. Les arbitres doivent faire avec. Tout le monde ne le gère pas de la même façon, et certains ne le gèrent pas du tout. Les joueurs doivent apprendre avec quels arbitres ils peuvent discuter. Joueurs, officiels… On a tous une personnalité différente. Certains arbitres s’énervent plus vite que d’autres, et c’était mon cas. Il s’agit de comprendre la personnalité de l’autre. »

Et surtout ne pas rentrer dans une « guerre de clans ».

Pourtant, à l’image de Draymond Green, qui veut changer tous les arbitres parce qu’il pense qu’il y a trop de « rancoeur personnelle » dans leur relation avec les joueurs, ou Chris Paul qui attaque nommément Scott Foster, les basketteurs NBA pensent de plus en plus que les officiels leur en veulent personnellement. Des réactions comme celle de Courtney Kirkland, qui vient au contact de Shaun Livingston (et se fait suspendre une semaine) les confortent dans leur idée.

« L’idéal du sport ne peut bien fonctionner que si l’arbitre est présent »

Des joueurs plus agressifs avec les arbitres, des officiels respectés qui partent et des jeunes qui cherchent à s’imposer… Le cocktail est explosif. Pourtant, la NBA a lancé des mesures pour améliorer l’arbitrage, en engageant notamment Byron Spruell comme président des opérations, ou en demandant à Monty McCutchen de superviser la formation des arbitres.

Dans « De la police en démocratie », Sebastian Roché évoque la façon dont le Danemark promeut la confiance entre la police et les citoyens dans sa formation des policiers. Un passage qui peut éclairer sur le problème actuel en NBA.

« Les jeunes policiers (danois) sont sensibilisés au fait que la police doit, par leur action individuelle dont ils ont la responsabilité, « gagner le confiance des citoyens ». On remarquera la différence entre un système de formation qui met l’accent sur la force dans la relation au citoyen, et cet autre qui enseigne les fondements consentis de l’autorité ».

Comme les policiers, les arbitres sont les représentants de l’autorité, sur le terrain de basket. Cependant, même si les chiffres de la NBA prouvent que la qualité de l’arbitrage est identique aux années précédentes, le fait que les arbitres refusent de plus en plus de discuter leurs coups de sifflet avec les joueurs sape la relation de confiance entre les deux camps.

Un glissement particulièrement gênant alors que le rôle de l’arbitre reste fondamental.

« Le sport a beaucoup d’importance aujourd’hui parce qu’il représente un idéal », détaille l’historien et sociologue Georges Vigarello. « Il représente un idéal qui est celui de l’égalité et de la possibilité de donner des chances égales à ceux qui partent exactement dans les mêmes conditions. Qui garantit ces conditions ? C’est l’arbitre. Autrement dit c’est à la fois le règlement et celui qui fait observer le règlement. Cet idéal est important car il projette en quelque sorte l’image de nos sociétés. Et l’idéal du sport ne peut bien fonctionner que si l’arbitre est présent […] L’arbitre a un rôle indispensable car on ne peut départager des équipes que s’il y a un tiers qui intervient, sinon la passion l’emporte et la décision s’obtient par le poids exercé par le plus fort, au sens le plus varié du terme. Donc pour que ce poids ne soit pas exercé par le plus fort, il faut qu’il y ait un tiers et il faut que le tiers soit fort ! Il faut que le tiers soit parfaitement convaincu du rôle qui lui est imparti. »

Les arbitres se sentent lâchés par la NBA

Une autre source du problème actuel entre joueurs et arbitres vient donc peut-être aussi du fait que les officiels ne se sentent pas assez « forts » face aux joueurs, parce que beaucoup d’entre eux sont jeunes mais aussi parce qu’ils n’ont pas l’impression d’être soutenus par la NBA dans ce rapport de force de plus en plus tendu.

Le syndicat des arbitres s’est ainsi par exemple très souvent plaint de Mark Cuban, expliquant que le propriétaire des Mavericks menaçait sans arrêt les arbitres et la suite de leur carrière, sans que la NBA ne réagisse. Il est d’ailleurs très intéressant de noter qu’en décembre, alors que la tension montait entre joueurs et arbitres, Lee Seham, le conseiller principal des arbitres, a demandé un rendez-vous avec Michele Roberts, présidente du syndicat des joueurs, sans passer par la NBA…

Il est également intéressant de voir que le syndicat des arbitres n’hésite pas à critiquer les rapports sur les fins de matchs serrés, les fameux L2M, les jugeant « sans intérêt ».

« Si quelqu’un vous juge de façon incorrecte, cela affecte votre note et cela va dans votre dossier », explique Steve Javie. « Quand je parle aux arbitres, ça les embête. Sur certaines actions, ils ne sont pas d’accord avec ceux qui prennent la décision (de dire qu’un coup de sifflet est incorrect dans les L2M). »

Pour les arbitres, cette transparence souhaitée par la NBA n’a pas d’intérêt si elle n’est pas cumulée à une transparence sur la façon dont les arbitres sont notés et rétrogradés en cas de mauvaise évaluation. S’estimant placés sous le feu des critiques de façon injuste, ils envisagent même de publier leurs propres informations sur le sujet.

« Nous allons publier des choses par nous-mêmes », confirme Mark Denesuk. « Juste pour montrer le niveau de responsabilités auquel les arbitres sont confrontés. J’ai entendu plein de gens dire que les arbitres n’ont pas à rendre de comptes, que rien ne leur arrive et que personne ne leur dit rien. Il n’y a rien de plus faux. Ils sont tenus à des standards extrêmement élevés et sont étudiés de très près par la ligue. Mais tout se passe dans les coulisses. Du point de vue du syndicat des arbitres, on peut dire qu’il y a une tension qui monte mais c’est quelque chose qui peut changer avec un dialogue ouvert. »

C’est ce qui est prévu par Adam Silver et Michele Roberts, qui veulent réunir tout le monde avant le All-Star Game.

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