C’est le plus grand exploit de la carrière de Dwyane Wade : ses 42 points inscrits dans le Game 3 des Finals 2006. Alors que Dallas menait de 13 points à six minutes de la fin, le Heat va soudainement se réveiller pour arracher cette 3e manche, et finalement s’imposer 4-2 dans cette finale. C’est tout simplement le tournant de la finale, et c’est un garçon de 24 ans qui va se poser sur le toit de la NBA.
À six minutes de la fin, très franchement, peu de gens dans la salle ou devant leur télé croyaient encore aux chances du Heat. Un peu comme en 2013 lorsque les Spurs avaient une main et quatre doigts sur le trophée… En 2006, Dallas mène 89-76 et s’en va tranquillement vers un 3e succès d’affilée, quasi synonyme de titre de champion puisqu’aucune équipe n’a remporté une série après avoir été menée 3-0. Mais voilà, et c’est pour ça qu’on aime le basket, Miami va trouver les ressources nécessaires pour effacer son déficit et, au final, s’imposer 98-96 dans une ambiance de folie !
« Ce n’est pas une question de vie ou de mort. Les gens n’imaginent pas que j’ai vécu pire »
Même si ça reste une performance collective, sans Wade et sans son talent exceptionnel, le Heat ne serait jamais revenu au score, et Dallas se dirigeait tout droit vers son premier titre. « Treize points de retard avec six minutes à jouer ? Ce n’est pas une question de vie ou de mort » relativisera la star de Miami. Les gens n’imaginent pas que j’ai vécu pire. Pour moi, c’est du plaisir. C’est le moment où il faut tout lâcher. C’était mon moment. »
Dans les fameuses six dernières minutes du match, Wade va inscrire 10 pts. Et même si l’histoire retiendra que c’est Gary Payton qui inscrit le panier qui permet au Heat de passer devant, personne n’oubliera les 42 pts (record en playoffs) et 13 rbds de cet arrière si élégant et racé, mais aussi si déterminé et guerrier. À un moment, on avait l’impression de voir la réincarnation de Michael Jordan. Surtout sur ce panier qui permet au Heat de revenir à 91-88. Cette manière qu’il a eu de rester en l’air. Ce fameux hangtime. Seul Michael Jordan savait faire ça avec cette grâce.
« Je ne pouvais pas rester sans rien faire » réagira Wade après le match. « Il fallait que je donne tout pour qu’on gagne. On s’est regardé avec les gars et on s’est dit qu’on ne pouvait pas laisser les Mavs s’imposer aussi tranquillement. Une défaite aurait été synonyme de fin de saison. Alors on a posé notre jeu en attaque. On a verrouillé notre défense et on a tout lâché« .
SVG : « Je ne sais pas si Jordan a mieux joué que ça dans une finale »
Auteur de 15 points dans le dernier quart-temps d’un match joué en moins de 100 points, le jeune Dwyane Wade confirmera dans les manches suivantes, et il sera élu MVP des Finals avec 34.7 pts, 7.8 rbds, 3.8 pds, 2.7 ints et 1.0 ct de moyenne. Mieux encore, il sera même élu Sportif de l’année aux Etats-Unis !
« Pendant six semaines, Dwyane a littéralement joué à un niveau que quasiment personne n’avait encore atteint » s’enflammera Stan Van Gundy. « Je ne sais pas si Jordan a mieux joué que ça dans une finale. Il est le meilleur joueur de la NBA maintenant, et ce titre le sépare des autres. LeBron James, Kobe Bryant et Carmelo Anthony sont de super joueurs, et ils mèneront peut-être leurs équipes au titre. Mais la différence entre Kobe et Dwyane, c’est que lorsque les Lakers remportent leurs trois titres, Kobe y était pour beaucoup, mais le leader, c’était le Shaq. À Miami, Dwyane était le leader, et il a mené son équipe au titre. »
Quatre ans plus tard, en 2010, Wade recevra le soutien de ses potes Chris Bosh et LeBron James, et il raflera deux titres de plus en quatre ans, perdant la revanche face aux Mavs en 2011 puis face aux Spurs en 2014. Jeune retraité, il est tout simplement le plus grand joueur de l’histoire du Heat, et la fête sera immense ce soir à Miami.