Cette saison, après plusieurs années de discussions, la NBA a fait des efforts pour soulager les organismes des joueurs en limitant les back-to-backs, les semaines à quatre matches en cinq jours et en faisant démarrer la saison une semaine plutôt.
Mais si certains spécialistes comme Charles Czeisler, le « Monsieur Sommeil » de la ligue, remarquent les efforts, ils continuent de pointer les difficultés physiques d’un tel calendrier : 82 matches en 169 jours.
Le back-to-back demeure l’ennemi numéro un
La saison passée, le site ESPN, aidé par ces spécialistes, avait produit un algorithme pour calculer les « matches à risques », c’est-à-dire les rencontres perdues d’avance à cause des conditions physiques.
Exemple : fin novembre 2016, les Hornets recevaient les Pistons pour un 4e match en cinq jours, après avoir joué la veille à Memphis. Les joueurs avaient quitté le Tennessee le soir même pour rentrer à Charlotte. Avec peu d’heures de sommeil dans les jambes, ils avaient affronté une équipe de Detroit fraîche, qui sortait de deux jours de repos. Le résultat, c’est que les Hornets sont battus 112-89, même avec l’expulsion d’Andre Drummond en deuxième quart-temps.
ESPN avait donc raison, comme dans 69% des cas sur les 42 matches analysés la saison passée. Cette saison, et après avoir fait évoluer un peu sa formule, le média américain annonce 54 « matches à risques ». Bizarrement, c’est donc plus que l’an passé mais les « matchs à très haut risque » ont eux baissé : passant de 24 l’an passé à 9 seulement cette saison.
Les joueurs ne peuvent jamais vraiment récupérer physiquement
Le mal reste néanmoins le même et porte toujours le même nom : le back-to-back. Ils ont été réduits cette saison et en moyenne, les équipes en disputent 14.4 cette saison, contre 16.3 la saison passée. Un back-to-back est donc programmé tous les 11.8 jours en moyenne, au lieu de 10 la saison passée. Positif, non ?
« C’est comme de dire : ‘Ok, tous les 10 jours, vous allez rester debout toute la nuit’, » explique Charles Czeisler. « Et, en grand seigneur, je vais dire : ‘Vous avez fait du bon boulot, je ne vais plus vous maintenir éveillé tous les 10 jours, mais tous les 12 jours’. Il y a 14.4 back-to-back, ça reste 14.4 de trop. »
Sans oublier les décalages horaires liés aux nombreux déplacements. Timothy Royer, neuropsychologue spécialisé dans les performances physiques et la récupération, estime qu’une personne qui gagne une heure, lors d’un déplacement de l’Est vers l’Ouest, devra attendre une journée pleine pour s’en remettre. Pour une heure perdue, lors d’un déplacement de l’Ouest vers l’Est, cette même personne aurait alors besoin d’une journée et demi pour récupérer pleinement.
Et comme le calendrier impose aux joueurs de jouer tous les 2.07 jours (là encore un progrès puisque c’était 1.98 jour en 2016/2017), ces derniers ne peuvent jamais vraiment récupérer de tous les voyages et les matchs qui s’en suivent.