Imaginez que vous êtes rookie et que, pour vos premiers playoffs, vous vous retrouviez nez à nez avec LeBron James en finale de conférence. Avec pour mission de tenter de défendre sur lui. Voilà ce qu’a vécu Jaylen Brown il y a quelques mois. Le Celtic, pour limiter sa nervosité liée à ce défi, a eu recours à une drôle de solution : créer… un morceau de rap de 3 minutes et 31 secondes, dont il a lui-même composé les paroles.
Intitulée « Building Blocks », elle fait bien évidemment office d’automotivation : « Jour de match, c’est le moment d’être dedans. […] J’aurais probablement envie de tout balancer mais je le ferai pas… Respire. Je dois juste inspirer, puis expirer, même si je suis en enfer, je dois simplement expirer. »
Ce procédé ne sort pas de nulle part, il est lié à Graham Betchart, le coach mental de Jaylen Brown depuis ses années lycée. Ce dernier promeut l’écoute d’une musique de motivation, produit par ses propres soins ou bien par les joueurs eux-mêmes, plutôt que les musiques « classiques » que tout un chacun peut se procurer. Une idée prolongée avec le lancement d’une application, « Lucid ».
« Si je faisais un mauvais match, je ne pouvais pas manger »
Cette méthode a permis à Jaylen Brown de sortir de sa torpeur passée. Quand, lors d’une défaite dure à avaler, il se rendait littéralement malade.
« Au lycée, si je faisais un mauvais match, je ne pouvais pas mange »r, raconte le n°3 de la draft 2016. « Je me sentais tellement mal et incapable de manger parce que j’avais le sentiment de ne pas le mériter. C’était comme ça, si j’avais passé un mauvais moment sur le parquet, je passais une mauvaise journée dans ma vie. Et c’est ce que Graham m’a fait comprendre […] : je ne devais plus m’identifier moi-même au basket, je suis une personne qui joue au basket, mais une personne d’abord. »
« Vous n’êtes pas votre travail », formuleraient certains. Cette philosophie a séduit d’autres athlètes de haut niveau. Le rookie des Kings, Skal Labissière, est également suivi par Graham Betchart depuis le lycée. De même que l’intérieur du Magic, Aaron Gordon, depuis… ses 11 ans.