Les Cavs méfiants face au jeu poste bas « trompeur » des Warriors

Kobe Bryant l’avait abordé dans sa vidéo « Golden Democracy » où il décortiquait les forces du jeu des Warriors. Le jeu de passes des champions 2015 basé sur beaucoup d’écrans et de mouvements sans ballon a souvent un même point de départ : le poste bas.

Une zone d’ancrage que la bande de Steve Kerr s’est appropriée depuis plusieurs saisons pour en faire un usage peu conventionnel jusqu’ici. Leurs futurs adversaires en finales NBA, les Cavaliers, ne s’y trompent pas : maîtriser cet aspect du jeu des Warriors sera un enjeu du duel. LeBron James qualifie leur jeu au poste bas de « trompeur ».

« C’est très trompeur car ces passes venant du poste n’amènent pas vraiment de points au poste. Ils commencent à bouger beaucoup sans ballon, avec beaucoup de changements, et ils sont capables de trouver les joueurs qui coupent ou les shooteurs. »

Les Warriors sont passés maîtres en la matière. L’idée est d’utiliser un joueur au poste bas comme point de fixation, exactement comme dans le jeu en triangle de la grande époque. Dans certains cas, si Draymond Green ou Kevin Durant se retrouvent avec un switch favorable, ils vont profiter de l’avantage de taille sur leur adversaire.

Tout se passe à l’opposé du poste bas

Mais une majorité de cas, ce joueur ne va même pas essayer d’enfoncer son défenseur mais plutôt attendre de voir ce que ses quatre coéquipiers vont faire. C’est là que tout le mouvement sans ballon se met en place. L’un des grands classiques est de voir Klay Thompson à l’opposé du poste bas profiter d’un écran en tête de raquette.

Un bon écran, une bonne passe dans le timing et ça fait mouche.

Et si la défense « triche », la gâchette peut jouer le backdoor. Ces coupes à l’opposé du poste sont dévastatrices pour une défense non aguerrie car il s’agit de ne plus se concentrer sur le joueur avec le ballon en main, mais sur tous les autres.

C’est sans doute la grande difficulté pour défendre les Warriors : le danger peut venir de partout.

« Ce n’est pas comme les passes au poste du Shaq (Shaquille O’Neal) et Timmy D (Tim Duncan) où tu savais où la balle allait aller », décrit James. « C’était soit panier, soit une faute. Les Warriors utilisent le poste pour en faire beaucoup plus, lancer leur mouvement et ça marche. Ils sont les maîtres de la ligue dans le jeu sans ballon. Alors on doit être très attentifs lorsqu’ils mettent le ballon au poste et ne pas se relâcher. »

Beaucoup d’ajustements à venir

Meilleure attaque et meilleure équipe de ces playoffs au niveau des passes décisives et de loin (environ 28 par match), Golden State est aussi la formation qui donne le plus de ballons au poste bas. Et qui en transforme le plus en passes décisives. Selon NBA.com, sur les 20 ballons joués poste bas par match, 11% se terminent directement en passe décisive.

Le tout alors que Golden State joue sans un « pur » intérieur dominant. Par le passé, Festus Ezeli était l’un des rares à jouer au poste comme un intérieur classique, là où un Andrew Bogut était d’abord utilisé en point de fixation pour jouer la passe. Comme l’Australien, Zaza Pachulia a de très bonnes mains et ça fait la différence. Et c’est encore mieux lorsqu’il s’agit de Draymond Green ou Kevin Durant.

« C’est lié au talent qu’ils ont », continue LeBron James. « Quand tu as le talent de Steph (Curry), Klay (Thompson), Draymond (Green), KD (Kevin Durant) et l’intelligence d'(Andre) Iguodala, (Shaun) Livingston… et tu ajoutes leur puissance offensive, leur mouvement, leur adresse aux tirs, ça les rend très dangereux. Ça démarre avec le talent mais c’est aussi lié au QI basket. »

Son coach Tyronn Lue, dont l’équipe donne au contraire le moins de ballons au poste bas dans ces playoffs, s’attend donc à une bataille tactique pour contenir l’armada adverse.

« Il va probablement y avoir beaucoup d’ajustements durant cette série et on ne va pas être capable de contenir cette équipe d’une seule façon. On va devoir se concentrer sur différentes choses et nous ajuster pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. »