Quand nous avions rencontré Damien Inglis au printemps, quelques semaines avant d’être coupé par les Bucks, le Français ne tarissait pas d’éloges sur son camarade Giannis Antetokounmpo, louant son potentiel et sa force de travail. Six mois plus tard, c’est au tour du Grec de nous donner son avis sur le Guyanais et ce qui lui manque pour revenir durablement dans la ligue.
« Premièrement, et avant-toute chose, Damien est un super gamin » nous lance le « Greek Freak » lors d’une conférence de presse. « Je pense que c’est un super joueur de basket, que son QI basket est très élevé, qu’il a vraiment le sens du jeu. Evidemment le problème est qu’il a été blessé et n’a pas joué du tout sa première année. Ce qui lui manque, c’est une opportunité. C’est un bon joueur, un très bon joueur. Il mérite d’avoir sa chance et quand il l’aura, et qu’il pourra jouer, je crois qu’il sera en NBA pour un long moment. »
Du côté de New York pour se relancer en D-League, Damien Inglis observe de loin ses anciens partenaires commencer une nouvelle saison, pleine d’ambitions. Sur le plan collectif, l’objectif est toujours de faire les playoffs, mais surtout que « tout le monde grandisse ensemble ». À la manière des Warriors, une équipe que les Bucks avait dominé pour mettre fin à leur série de 24 victoires il y a près d’un an. Alors qu’il s’apprêtent à les retrouver, le Grec assure que ça reste un adversaire comme les autres.
« Le match contre les Warriors est spécial car tous les matchs le sont » nous assure-t-il sans réfléchir. « On les joue tous pour gagner. Peu importe que ce soit Golden State, Orlando ou Philadelphie. Tous les matchs sont importants car nous nous sommes fixés des objectifs, et comme je l’ai dit, l’un deux est d’aller en playoffs. »
Le titre de MVP ? « Je sens que j’y arriverai un jour »
Qu’en est-il des objectifs individuels ? Quand nous avions posé la question à Damien Inglis au printemps, il nous avait assuré que son camarade avait le potentiel pour être MVP : « Il sera MVP. Je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, mais il le sera. Je le sais parce que je travaille avec lui et je vois ses progrès. De jour en jour, de semaine en semaine, il s’améliore, c’est impressionnant ! ».
Six mois plus tard, l’homme à tout faire a encore amélioré ses statistiques, tournant à 21.3 points à 52% aux tirs, 8.3 rebonds, 2 interceptions et plus de 2 contres. Des moyennes qu’un seul joueur a tenu sur l’ensemble d’une saison, à deux reprises : Kareem Abdul-Jabbar. La tête bien encrée sur les épaules, le jeune homme, qui émaille ses réponses de nombreux « Long way to go », est néanmoins conscient de son potentiel et affiche clairement son ambition de remporter le trophée de meilleur joueur.
« Oui, je sens que j’y arriverai un jour » explique-t-il à un confrère. « Je dois juste continuer à travailler dur, rendre mon équipe meilleure. C’est un de mes objectifs… Un jour. »
Un futur sans postes définis où il faudra compter avec les Bucks
Fan d’Allen Iverson, Scottie Pippen, Kobe Bryant ou encore Magic Johnson, un savoureux mélange de joueurs aux multiples facettes, le jeune homme de 21 ans est par ailleurs persuadé que les postes du basket classique sont amenés à disparaitre.
« Beaucoup de joueurs peuvent faire beaucoup de choses. Marc Gasol est l’un des meilleurs créateurs de la ligue. C’est un point-center pour moi » décrit-il à un confrère italien. « Mon job est de créer, peu importe si je suis meneur ou ailier, j’ai le ballon en main et je crée. Le basket emprunte une voie où les postes n’existeront plus. »
Un changement en profondeur auquel il participe activement, baladé de poste en poste par Jason Kidd. La première fois qu’il a été titularisé à la mène ? Il s’en souvient très précisément, et c’est un mauvais souvenir. Mais l’important pour l’entraîneur était alors de donner confiance à sa pépite, schéma qu’il reproduit avec la plupart des jeunes joueurs qu’il a sous la main pour accélérer leur processus de maturation. Malgré toutes ces jeunes pousses, les Bucks sont-ils pour autant « l’équipe du futur » ?
« Il y’en a beaucoup… Les Lakers, Minnesota, Utah, Orlando… Mais j’ai le sentiment qu’on est peut-être cette équipe du futur. Coach Kidd nous donne beaucoup de minutes à moi et Jabari, ça nous permet d’emmagasiner de l’expérience, pareil avec Thon Maker, donc notre avenir sera brillant. »