Samedi soir, les Spurs ont envoyé un message fort avec une leçon de basket donnée au Thunder. Le lendemain, les Warriors leur ont répondu sans détour avec une performance de choix face à Portland, alors que les hommes de Steve Kerr sont toujours privés de Stephen Curry. Comme les Spurs, c’est en défense que Golden State a impressionné.
Sans son guide, les champions en titre pouvaient s’attendre à souffrir à l’extérieur face au duo McCollum-Lillard. Particulièrement contre le meneur, souvent déchaîné cette saison quand il s’attaquait à la meilleure équipe de la ligue : 36.5 points de moyenne en quatre matches, avec une pointe à 51 unités.
« On savait qu’il allait tout faire sauter » explique Shaun Livingston. « On voulait juste le faire travailler. »
Résultat : Damian Lillard boucle les trois premiers quart-temps avec 12 points à 3/17 au tir, l’écart étant déjà fait pour les Warriors, qui mènent alors de 20 points. Ce n’est pas beaucoup mieux pour son compère des lignes arrières C.J McCollum, qui termine avec 12 points, à 5/17…
« On a l’habitude de marquer beaucoup de points pour notre équipe » rappelle Lillard. « Ça nous met dans une bonne position pour gagner les matches. Surtout contre une équipe qui ne laisse pas beaucoup de chance. Il faut simplement qu’on soit meilleur offensivement si on veut espérer quelque chose contre eux. »
Dix centimètres d’écart
La contre-performance du duo est à mettre au crédit de leurs adversaires directs, particulièrement Klay Thompson. Envoyé en mission sur Lillard, l’autre Splash Brother a éteint son vis-à-vis, faisant également la chanson aux Blazers en attaque.
Klay Thompson, comme Shaun Livingston qui s’est occupé du cas McCollum, possèdent un avantage de taille significatif sur leurs adversaires. Damian Lillard (1m91) et le MIP 2016 (1m93) rendent presque 10 centimètres aux deux Warriors (2m01 les deux) également très difficiles à prendre de vitesse. Déjà face aux Clippers, les deux Blazers avaient souffert face à Chris Paul et l’envergure de Luc Richard Mbah a Moute.
Mais alors que la franchise de Los Angeles avait forcé les deux compères à lâcher le ballon, Golden State a opté pour une stratégie différente, empêchant le pick-and-roll en plaçant Draymond Green sur Mason Plumlee puis attendant le duo dans la raquette, où la taille et l’intelligence des intérieurs californiens ont fait la différence.
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« Ils nous ont mis sous l’éteignoir » explique-t-il. « Ils ont fait du bon boulot. On a trouvé de bons tirs, qui rentrent habituellement. On ne les a pas mis ce soir, et c’est grâce à leur défense. »
La machine de guerre offensive des Warriors, meilleure attaque de la ligue, montre qu’elle sait également se faire violence de l’autre côté du terrain quand il le faut. Face à une équipe au profil offensif, c’est d’autant plus important.
« La défense est la clé contre ces joueurs, » confirme Steve Kerr. « C’est une incroyable équipe d’attaquants. Ils écartent tellement le jeu avec leurs tirs, qu’il y a beaucoup d’intervalles… Ça va être dur de défendre sur eux toute la série. »
Ça n’avait pas l’air de l’être en tout cas lors de ce Game 1. Le prochain match, toujours à Oakland, se déroulera également sans Stephen Curry. Le duo Thompson-Livingston risque d’en refaire voir de toutes les couleurs à Lillard et McCollum, qui devront trouver la faille pour ne pas écourter leurs playoffs.