Alors que les spéculations commencent déjà sur la suite de sa carrière, Kobe Bryant se débat au sein d’une équipe moribonde, à l’avant-dernière place de la conférence Ouest. S’il y a du mieux depuis le retour de Nick Young, le Staples Center version violine & or s’habitue à la défaite et ce, depuis déjà deux ans. Un nouvel état d’esprit qui ne sied guère au quintuple champion NBA, ainsi qu’à son entraîneur, Byron Scott, triple champion en tant que joueur, double finaliste sous la casquette de coach des Nets. Auprès du Boston Globe, les deux hommes s’épanchent sur cette spirale négative.
« Ce n’est pas facile après les matchs. Les gens à Los Angeles vous le diront. Ils savent que ce n’est jamais facile après une défaite. » répond Byron Scott. « Je pense que pour quiconque qui a déjà gagné, gagné des titres, c’est blessant quand on perd. Je sais que le n°24 est blessé. »
Kobe Bryant : « On ne peut pas se battre uniquement lorsque ça va bien »
Dans sa dix-neuvième saison NBA, l’intéressé est toujours meilleur que le commun des joueurs de la ligue. Si certains signes d’obsolescence pointent fort logiquement, Kobe Bryant reste un joueur hors pair. Au crépuscule de sa carrière, l’arrière imaginait sans doute une autre issue pour ses dernières années. Patient dans ces déclarations, il ne se laisse pas abattre par la répétition des défaites mais le vocabulaire utilisé tient plus de la lutte que de la félicité.
« Je suis un vrai compétiteur. Quand je dis ça, cela signifie que lorsque la situation est compliquée, je me bats encore plus durement. Je ne le fuis pas. On ne peut pas être compétitif uniquement lorsque les choses vont bien. Il faut l’être tout autant, si ce n’est plus, quand ça va mal. » explique le MVP 2008.
Avant le début de la saison, il n’y avait guère que quelques illuminés pour croire en la réussite de cette équipe. Pourtant, à toutes les strates de la franchise, le positivisme était de mise. À la décharge du club, les nombreuses blessures, de Julius Randle à Xavier Henry en passant par Steve Nash, ont rendu pieux tout espoir. Aujourd’hui, la réalité a pris le pas mais l’esprit est toujours conquérant.
« Je ne dirais pas que je perds espoir mais à chaque instant, je leur fais en quelque sorte savoir comment je me sens, car je ne suis pas habitué à perdre et je ne pense pas que quiconque dans cette pièce souhaite l’être. Si quelqu’un l’est, et bien c’est le moment pour lui de changer d’équipe. » rétorque Byron Scott.
Méthode Coué, vraie ferveur ou inconscience, les Lakers se convainquent de jours meilleurs. Pour le moment, leur public, celui du stade, suit, avide des derniers exploits de son fils prodigue mais ce dernier n’est pas éternel. La direction du club doit se creuser la tête pour se réinventer et renouer avec la victoire. Fidèle à sa tradition, cela passera par l’arrivée d’une star car les cols bleus ne sont pas des habitués du vestiaire angeleno. En attendant, les Lakers perdent et chaque défaite marque un pas de plus vers la retraite pour le visage de la franchise.