Si LeBron James se souvient de sa finale perdue en 2007 contre les Spurs, ce n’est pas uniquement pour quelques instants liés à un événement important de sa vie, mais parfois pour des détails d’une précision absolue.
Le quadruple MVP de la ligue a, en effet, une mémoire exceptionnelle, qu’il cultive avec beaucoup de temps à étudier son sport. Pour Shane Battier, James est tout simplement un geek du basket.
La star du Heat se souvient notamment parfaitement du 3-pts de Paul George, pour obtenir la prolongation, lors du premier match de la finale de conférence contre Indiana.
« Dans mon esprit, Paul George donne le ballon à David West, puis ils font un main à main. Udonis Haslem et Dwyane Wade changent, Wade se retrouve sur West, et moi j’étais sur George Hill. Dwyane et moi avons changé, George a reçu la balle de West et il a envoyé son shoot », raconte-t-il au USA Today.
Important depuis le lycée
Vérification faite : l’action est telle que l’a décrite James.
Depuis tout jeune, James arrive à retenir un grand nombre d’actions, offensives ou défensives.
« Je me souviens d’actions qui ont plusieurs années. Ça s’est amplifié à la fin du lycée. »
Une évolution confirmée par Keith Dambrot, son coach au lycée, qui considère James comme un génie du basket.
« Il se souvient de tout. C’est un mélange d’instinct, de capacité à apprendre vite, et à analyser ce qu’il fait. J’ai vu beaucoup de joueurs ces dernières années, il y en a qui comprennent le jeu, mais je n’en ai jamais vu mieux le comprendre que LeBron. »
Comment expliquer alors que James possède cette capacité à mémoriser et analyser plus vite que la plupart des sportifs avec lesquels il évolue. Barry Gordon, professeur de neurologie et de sciences cognitives, donne une piste à USA Today.
« Ce qui fait la différence, c’est l’intérêt, l’organisation et l’expérience. Les trois notions sont interdépendantes, car si vous êtes intéressé par quelque chose vous l’intégrez dans votre esprit et votre mémoire plus fermement. Si vous avez l’expérience, alors vous avez une organisation qui vous aide à vous en rappeler. Pour LeBron, il a donc pris beaucoup de temps à s’entraîner et appris sur son sport. »
Il se souvient d’une action de la saison dernière
Nouvel exemple avec un entraînement pour préparer un match contre Milwaukee. James discute avec Mike Miller d’une action des Bucks où le ballon termine dans les mains de Monta Ellis pour un shoot à 3-pts.
« Il savait exactement comme nous avions défendu cette action l’an dernier, et il a montré tout le déroulement de l’action. C’était fou. Ce qui est le plus incroyable, c’est qu’il se souvient de celui qui défend sur lui, de toute l’action. »
De quoi en faire un coach NBA ?
« C’est comme ça que sont les coachs », synthétise Erik Spoelstra. « On se souvient de détails, et on veut mettre l’accent dessus. Et quand votre meilleur joueur se souvient de ce genre de détails, et comprend l’importance de tout ça, c’est un énorme plus pour nous. »
Mais cette capacité n’est pas seulement un avantage pour James. Parfois, à force de trop penser, il perd en liberté de jeu.
« Parfois ça marche, parfois non. Cela peut embrouiller mon esprit et je ne pense plus trop au match au lieu de le jouer. Au contraire, dans certains moments, je suis capable de me mettre dans des meilleures situations, pour moi et pour mon équipe en sachant ce qui va se passer. C’est un don et une malédiction. »