41 points pour Kevin Durant, 40 pour Paul Pierce, 31 pour Carmelo Anthony. La soirée d’hier semble avoir consacré une tendance forte de la NBA : la ligue appartient plus que jamais aux ailiers dits « scoreurs ».
Avec LeBron James comme MVP en puissance, Kevin Durant, son héritier et plus dangereux challenger, la Grande Ligue fait la part belle à ces joueurs hybrides qui peuvent aussi bien shooter extérieur que porter la balle pour aller jusqu’au cercle.
Basket USA dresse un premier état des lieux du poste 3, dont Larry Bird et Scottie Pippen sont sans doute les meilleurs représentants dans l’histoire. Aujourd’hui, on s’intéresse aux quatre fantastiques qui dominent la position.
Etude de cas : les performances de la nuit de Pierce et Durant
Avec respectivement 14 sur 23 et 13 sur16 aux tirs, Durant et Pierce ont été assez adroits. Peu de déchets à signaler si ce n’est une poignée de tirs dans le petit périmètre que Durant aurait pu réussir. Dans le cas de Pierce, c’est un quasi sans-faute avec une répartition de shoots qui impressionne. Derrière l’arc, en périphérie, ou dans la peinture, il n’y a pas de limite au terrain de jeu du poste 3.
Et c’est là le premier point de notre analyse : les « petits ailiers » se définissent d’abord par leur capacité à pouvoir déclencher à n’importe quel endroit du terrain, et donc à n’importe quel moment dans le système de jeu. C’est cette incertitude qui leur permet de garder la défense sur le reculoir et ainsi de ne jamais être véritablement en situation d’échec.
Mais est-ce vraiment le cas ? L’ailier shooteur est-il la panacée du basket moderne ainsi que le Team USA semble l’avoir prouvé lors des derniers JO en jouant « small ball » à outrance ? Revenons, cas par cas, sur les icônes actuelles du poste.
LEBRON JAMES
Son point fort : C’est évidemment son physique de Panzer associé à sa capacité à jumper. Aussi carré des épaules qu’un footballeur américain mais aussi gracile et délié qu’un sauteur en hauteur, le King dispose d’un physique surpuissant pour le basket.
Son point faible : C’est le shoot extérieur. Bien qu’il se soit encore bonifié avec l’âge et qu’il ait prouvé lors des dernières Finals qu’il pouvait rentrer les tirs décisifs, James ne sera jamais aussi tueur qu’un Jordan, qu’un Bird lorsqu’il est repoussé en périphérie.
Sa marge de progression : Cela peut paraître bizarre mais LeBron James peine cette année sur la ligne de réparation. Avec 68% aux lancers, le King laisse encore beaucoup de points en route et cela pourrait coûter cher dans les matchs à enjeu. Comme naguère avec ses trous d’air dans le crunch time, LeBron James ne semble pas encore avoir atteint la sérénité avec son shoot.
Sa marque référence de la saison : 38 points à 14/26 aux tirs, dont 5/8 à trois points, plus 10 rebonds et 6 passes et 0 turnover en 40 minutes contre Houston le 12 novembre (victoire 113-110).
KEVIN DURANT
Son point fort : Son talent offensif est quasiment illimité. Il peut shooter de loin, s’approcher en dribbles, vous poster à la position basse avec son envergure ou tout simplement vous coller un poster dunk dans les dents si vous ne faites pas attention. Le garçon est incroyable !
Son point faible : C’est évidemment sa carcasse physique encore frêle. Contrairement aux apparences, cela ne veut pas dire que KD ne peut pas tenir le contact ; mais (et comme le signalait récemment Kenny Smith sur TNT), la Durantula est beaucoup moins à l’aise face à une défense agressive qui conteste tous ses déplacements sans ballon.
Sa marge de progression : Elle est à la fois physique et mentale. Pour lui à qui l’attaque vient naturellement, il faut encore développer davantage sa capacité à faire la passe supplémentaire qui déstabilisera la défense. Et puis physiquement, KD doit encore renforcer son buste et ses bras pour pouvoir asseoir sa domination.
Sa marque de référence de la saison : 25 points à 8/16 aux tirs, 13 rebonds, 10 passes en 36 minutes de jeu contre Golden State le 18 novembre (victoire 119-109).
CARMELO ANTHONY
Son point fort : Lui c’est le shoot ! Auteur d’un début de saison en pleine résonance avec son incroyable été olympique, Melo est l’attaquant le plus racé du groupe. Pureté du shoot, élégance des mouvements, variété de l’arsenal, le Knick est un as parmi les as avec 47% d’adresse aux tirs. tout bonnement ahurissant pour un franchise player qui joue en périphérie !
Son point faible : Comme KD, Melo n’est pas encore au niveau de LeBron pour ce qui est du jeu collectif et de la création pour ses partenaires. Aspirateur à ballons, trou noir offensif : appelez le comme vous voulez. Anthony gagnerait à travailler son sens de la passe pour devenir plus leader que jamais.
Sa marge de progression : Anthony n’est plus tout jeune mais si l’on doit lui trouver un domaine de progression, ce serait celui du rebond. Repositionné en 4 avec Team USA, Melo avait su faire le boulot en termes d’écran retard et de castagne dans la peinture. Revenu en NBA, il laisse cela à Chandler, Thomas ou Stoudemire bientôt, mais avec son physique de déménageur (et son postérieur rebondi – à la Barkley), il pourrait faire nettement mieux que ses 6 rebonds par match.
Sa marque de référence de la saison : 45 points à 15/24 aux tirs dont 5/7 à trois points, 5 rebonds, 3 passes contre Brooklyn le 11 décembre (victoire 100-97).
PAUL PIERCE
Son point fort : C’est son expérience. Vieux briscard bagué à l’époque glorieuse du Big Three, Pierce a tout vu, tout vécu, tout connu avec son équipe des Celtics. Véritable légende vivante de Boston, il sait sortir les performances dantesques quand il le faut.
Son point faible : C’est le défaut de sa qualité : la fatigue physique. Humilié en règles par un dribble chaloupé de Joe Johnson récemment, Pierce n’est plus le féroce chien de garde qu’il était à sa sortie de Kansas. Désormais protégé par le dispositif mis en place par Doc Rivers, Paulo se la coule douce en défense. Pourra-t-il seulement retrouver un niveau décent pour les playoffs ?
Sa marge de progression : Bien difficile de parler de progression pour un tel vétéran, mais dans le cas de Pierce, il s’agirait d’être un peu moins unidimensionnel. Justement impliqué hier soir aux rebonds et à la passe, Pierce a été magnifique de bout en bout.
Sa marque de référence de la saison : 40 points à 13/16 aux tirs dont 6/7 à trois points et 8/8 aux lancers, plus 8 rebonds, 5 passes et 3 interceptions en 34 minutes contre Cleveland le 19 décembre (victoire 103-91).
Demain, BasketUSA vous présentera la relève au poste d’ailier shooteur avec Nicolas Batum notamment.