Pour le fan lambda, Dwight Howard, c’est Superman ! C’est celui qui a remporté le concours de dunks en 2008, c’est le quintuple All Star, le triple meilleur défenseur de la ligue, et le spécimen athlétique le plus impressionnant depuis Shaq (et LeBron).
Bref, c’est une star mondiale, et pas loin d’être le meilleur pivot du monde. Pas loin, mais pas encore tout à fait. Car si Dwight se permet de beaucoup l’ouvrir ces derniers temps, il ferait bien de se regarder dans un miroir pour se rappeler un peu son histoire avec le Magic.
Le Magic a beaucoup essayé, Dwight beaucoup moins
Comme souvent, pour bien comprendre une situation, il faut se souvenir précisément de l’histoire. Et ne pas se laisser emporter par la vaine logorrhée des médias qui noient le poisson plutôt qu’ils le pêchent. Et si l’on se souvient du parcours d’Howard avec le Magic, la finale NBA en 2009 fait clairement écran de fumée. Avec Lewis, Turkoglu, le jeune Courtney Lee ou encore Mickael Piétrus, Orlando avait créé la sensation. Mais depuis cette défaite, le Magic coule à pic.
De transferts en défaites en playoffs, Orlando n’y arrive plus, et la logique voudrait que l’on se pose la bonne question : que fait son leader, Dwight Howard, pendant cette période de déclin ? La réponse est que le pivot du Magic continue de sortir des stats ronflantes (23 points, 14 rebonds et 2 contres l’an passé) mais il ne pèse pas sur son équipe.
Gregg Doyel de CBS Sports abonde dans le même sens en affirmant qu’à la différence de LeBron James à Cleveland, le Magic avait fait les choses en grand pour Howard, et pas qu’une fois. Avec la venue de Lewis, la confirmation de Nelson, puis l’année suivante l’arrivée de Carter ou plus récemment encore de Jason Richardson, Gilbert Arenas et le retour de Turkoglu, les dirigeants du Magic n’ont pas fait semblant, entourant Howard de joueurs ayant été All Star avec lui ou avant lui.
Howard devrait tourner à 30 points par match !
Les échecs qui ont suivi ne sont en rien la faute du corps managérial, mais bien des joueurs eux-mêmes… Et après une saison qui a vu la consécration (méritée) de Dirk Nowitzki, il est de bon ton de se demander comment une star impacte le jeu de son équipe. Et si Howard n’a eu de cesse de se plaindre du jeu d’Orlando (parfois à juste titre), il doit également se rendre compte qu’il a encore beaucoup de choses à prouver.
La première est qu’il doit augmenter son pourcentage aux lancers-francs. Etant le joueur le plus souvent appelé à shooter depuis la ligne de réparation (221 fois de plus que son second dans la ligue), Howard représente une faiblesse inexcusable pour le Magic dans les fins de matchs serrées. Et au lieu de ses 18 points de moyenne en carrière, il serait aux alentours des 30 (à la Durant) !
De plus, il doit pouvoir justifier ses demandes en ce qui concerne le jeu offensif du Magic. Si ses pourcentages à 2 points sont tout à fait correctes (59% la saison passée), il faut également scruter en dessous du niveau de la mer pour comprendre l’iceberg Howard.
Avec Ewing comme mentor à Orlando, Olajuwon pendant l’été, comment se fait-il que Dwight Howard ne soit pas plus dominateur ? A regarder les matchs d’Orlando, on voit très bien que les mouvements d’Howard sont encore trop machinaux, trop lents, trop prévisibles. Bref, il n’a pas encore la maturité offensive suffisante pour faire gagner les siens (à la Nowitzki).
C’est bien beau d’avoir un corps de Terminator, mais le basket reste un jeu de finesse et de feeling (demandez à JJ Barea comment il vient de signer son nouveau contrat de 19 millions sur 4 ans !)
La voie rapide pour le titre
Et puis, il y a ce vilain goût qui revient après la Décision sulfureuse de Lebron James de l’été dernier. A l’instar de Dwight Howard, James avait décidé d’aller contre la longue tradition des Ewing, Miller ou encore Robinson qui ont toujours voulu rester dans leur franchise pour y ramener le titre (et non l’inverse).
Désormais, les jeunes stars de la ligue semblent plus intéressées par les constellations de stars sous une même tunique que par la victoire obtenue à force de travail et en équipe. Dallas a montré la voie l’an passé en créant une véritable culture de l’altruisme, espérons que le Magic puisse avoir une nouvelle chance d’y arriver… avec ou sans Dwight Howard.