Avec une seule victoire et sept défaites sans Giannis Antetokounmpo, les Bucks étaient en grande souffrance avant de recevoir jeudi une des équipes les plus en forme de la ligue, les Boston Celtics. C’est pourtant bien Milwaukee qui est ressorti vainqueur de ce duel, remporté en deuxième période grâce à une défense plus solide et à plusieurs joueurs qui ont su hausser leur niveau. En particulier Kyle Kuzma et Bobby Portis.
Les deux dernières sorties de Milwaukee avaient vu les Bucks se battre mais être notamment trop court offensivement. Ils avaient péniblement atteint les 100 points à Philadelphie avec cinq joueurs entre 14 et 22 points, et pas grand-chose d’autre autour, notamment pas de véritable leader sur lequel se reposer. A Detroit, Kevin Porter Jr avait assumé cette responsabilité avec 32 points, mais il avait été bien trop seul pour pouvoir faire tomber le leader de l’Est. Contre Boston, Kuzma et Portis se sont tous les deux montré en grande forme. Et Milwaukee devient alors une équipe autrement plus dangereuse.
Les bons choix de Kuzma
Kuzma n’avait jamais dépassé les 17 points cette saison en l’absence d’Antetokounmpo, avec des moyennes dans les mêmes eaux que celles en présence du « Greek Freak » (12,5 points contre 12,8). Jeudi, il s’est comporté en patron avec 31 points, mais surtout de nombreux bons choix. Alors que les Celtics ont régulièrement joué small ball ou avec un seul intérieur contraint de défendre au large face à Myles Turner ou Bobby Portis, l’ancien joueur des Wizards s’est focalisé sur le jeu en pénétration (11/14 au tir dans la raquette) pour chercher des paniers faciles.
« Kuz a fait un super match dans le “floor game” (le dribble et la passe, du jeu au sol en opposition aux tirs en suspension ou au jeu au-dessus du cercle, ndlr) » analyse Doc Rivers en conférence de presse. « Il a adhéré à ce profil de tir. Il évite le tir à mi-distance. Nous voulons des tirs à 3-points dans les coins de sa part. Et nous voulons qu’il attaque le panier. Et s’il ne peut pas finir au lay-up, qu’il ressorte le ballon. Il a fait toutes ces choses ce soir. »
L’ailier s’est mis en avant aux moments où les Bucks en avaient grandement besoin pour recoller de 14 points de retard dans le deuxième quart-temps, ou pour faire basculer le match au retour des vestiaires. « Il faut féliciter Scoot (le surnom de Kevin Porter Jr), Ryan et Cole », a salué Kuzma. « Ils ont fait un boulot phénoménal pour me trouver dans ces zones. C’était là où il fallait mettre l’accent. Quand nous mettons le ballon à l’intérieur et que nous avons des shooteurs autour, je peux avoir des opportunités de un-contre-un. Et j’ai confiance en moi dans ces situations, à utiliser mon physique sur le défenseur et attaquer fort le cercle, ne pas chercher la faute et essayer de marquer deux points. »
C’est notamment ce qu’il a su réaliser en sortant Jaylen Brown, 16 points en 15 minutes en première période, de son match dans le deuxième acte. Sur une pénétration en contre-attaque, Kuzma attaque Brown et le heurte au niveau des côtes. La star des Celtics est pénalisée pour un 2+1 et se frustre, avant de recevoir dans la foulée une faute offensive, provoquée par Kuzma, sa troisième synonyme de retour sur le banc à plus de trois minutes de la mi-temps. Le seul petit coup de chaud d’une soirée tout en contrôle, ce qu’on ne lui connaît pas forcément.
Ce calme, en revanche, n’est toujours pas dans le registre de Bobby Portis. Et les Bucks n’ont pas à s’en plaindre. L’intérieur a offert du Portis pur jus : de l’intensité en sortie de banc, une étincelle qui a ajouté une dose d’électricité dans l’air jusqu’à récolter une faute technique pour avoir chambré Jaylen Brown de façon un peu trop véhémente suite à un shoot réussi face au joueur des Celtics. « Je suis un joueur émotif, je joue à fleur de peau, surtout dans les grands matchs comme ceux-là », assume l’intéressé devant les médias. « Vous mettez quelques tirs et vous savez, la salle est un de ces endroits où vous pouvez hurler et être vous-même. On m’a toujours appris à jouer avec émotion et de prendre du plaisir. Quand vous vous amusez, tout le reste suit et c’est comme si le ballon trouvait aussi de l’énergie. […] Quand je vais sur le parquet, je suis juste moi-même et je laisse tout le reste couler de lui-même. Que je mette mes tirs ou non, je suis simplement Bobby. »
Le meilleur match de la saison pour Bobby Portis
Du Bobby « vintage » jeudi avec 27 points à 11/13 au tir et 10 rebonds en 27 minutes, son premier « double-double » de la saison et des gros shoots pour repousser définitivement Boston dans le quatrième quart-temps. « Nous en avions besoin, c’est la première chose », a félicité Doc Rivers. « Vous savez ce que j’ai aimé ? Ce n’est pas comme s’il avait forcé quoi que ce soit. Le ballon venait à lui. Il l’a obtenu aux bonnes positions, et il a pris les bons tirs. Et je pense que c’était un de ses meilleurs matchs défensifs. »
Plus en retrait cette saison, l’intérieur avait toutefois retrouvé des couleurs pour prendre le relais quand Giannis Antetokounmpo est en civil. Face à Boston, il signe tout simplement sa meilleure performance de la saison, et compte désormais ses cinq meilleurs matchs au scoring de la saison sans la star grecque à ses côtés ! Désormais trentenaire, Bobby Portis a souligné l’importance qu’ont pu avoir deux jours de repos dont ont pu bénéficier les Bucks dernièrement, puis deux jours d’entraînement intenses prodigués par Doc Rivers et son staff. « Nous avons joué plus dur et nous avons amené plus d’énergie dans ce match », a résumé Portis après la rencontre. « J’ai le sentiment que si nous avions fait un peu plus d’efforts et apporté plus d’énergie lors des 25 premiers matchs, alors notre bilan serait sans doute différent. »
Avec son tandem Kuzma – Portis façon ying et yang, celui-ci a tout pour retrouver plus fière allure. Ce succès permet déjà aux Bucks de prendre deux succès d’avance sur les Bulls pour la 10e place de la Conférence Est.
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