Mais qui va bien pouvoir faire tomber Oklahoma City ? Le microcosme NBA se pose avec de plus en plus d’insistance cette question depuis quelques jours, et ce n’est pas la rouste infligée à Phoenix en quart de finale de la NBA Cup mercredi qui va calmer les débats.
Cette victoire acquise de main de maître (138-89) place désormais le Thunder au même rang que les Warriors auteurs de la meilleure saison régulière de l’histoire en 2015/16 après 25 matchs (24-1). Le champion en titre poursuit sur sa folle lancée, et n’affiche aucun signe de ralentissement ou de lassitude.
La démonstration livrée contre les Suns a sans doute été un peu facilitée par l’absence de Devin Booker en face. Mais quel que soit l’adversaire ou les joueurs disponibles, OKC reste OKC : une machine à gagner en sautant à la gorge de l’équipe en face pour ne plus jamais relâcher la pression. Et elle ne se grippe jamais. « Gagner n’est jamais ennuyeux » réplique aussitôt Jalen Williams quand on lui demande la recette pour rester aussi impliqué.
De -73 à +49 en quatre ans
Le titre acquis il y a quelques mois était la récompense de tout ce travail, pas une fin en soi, surtout après avoir gravi toutes les marches pour reconstruire le Thunder.
« Il fut une époque où certains de nos joueurs se faisaient largement dominer » poursuit l’ailier en conférence de presse. « Je ne vais pas donner de noms, mais nous avons déjà perdu de 70 points (73 contre les Grizzlies en décembre 2021). Donc je pense que de nombreux gars ont ça dans un coin de leur tête. Même durant ma première saison, nous ne gagnions pas énormément (40 victoires et 42 défaites en 2022/23). Nous étions solides, mais je crois que j’ai ça moi aussi en tête. Et vous ne pouvez pas vous ennuyer dans tout ce processus. »
À voir le Thunder dérouler son jeu dans le premier quart-temps mercredi soir, le basket semble pourtant d’une facilité déconcertante, entre agressivité constante et bons choix en attaque. OKC menait ainsi de vingt points après seulement dix minutes de jeu, contre des Suns qui avaient pourtant choisi de répondre physiquement aux partenaires de « J-Dub ».
« Cela démarre en défense, puis nous jouons ensemble en attaque, et nous laissons le ballon nous dire quelles actions faire » résume Chet Holmgren, très bon mercredi, comme si Oklahoma City pouvait enclencher à tout moment le pilote automatique et rouler sur la concurrence.
Largement en tête dès le début de la rencontre, le Thunder n’en a pas desserré l’étreinte pour autant, malgré un léger sursaut des visiteurs en début de deuxième quart-temps.
« J’ai trouvé que nous avons été solides mentalement ce soir » a apprécié l’entraîneur Mark Daigneault. « C’est difficile de jouer quand vous avez de l’avance. C’est difficile de ne pas vous laisser distraire par le score. J’ai trouvé que le groupe qui a débuté le troisième quart-temps a porté le premier coup, et cette énergie s’est poursuivie tout le quart-temps. Puis celui qui a joué dans le quatrième quart (aucun titulaire n’est revenu en jeu de la période) a fait un super travail pour se concentrer sur la prochaine possession. C’est ainsi qu’on construit de bonnes habitudes. »
Le plaisir comme moteur
Celle de gagner encore et encore est visiblement contagieuse. OKC a davantage mené de 20 points cette saison qu’il n’a été en retard au tableau d’affichage, quel que soit l’écart.
Cette victoire offre un nouveau record de franchise au Thunder avec 16 succès consécutifs. Mais chacun des acteurs interrogés après le match s’est montré catégorique, les records, les séries… Tout cela n’est pas la préoccupation majeure de cette équipe. Et cela en fait une de ses grandes forces. « Nous essayons de bloquer toute distraction honnêtement, simplement de nous battre chaque match, et d’essayer de le gagner » a expliqué Lu Dort aux médias. « On ne prend rien pour acquis parce que dans le sport, aucune situation n’est éternelle » a insisté Chet Holmgren. « Le sport professionnel, c’est très fragile donc il faut en profiter à fond. »
« En profiter », ce mantra ne semble pas être un vain mot pour ce groupe. « Cela commence par l’exigence que nous nous imposons, et cela continue avec le respect que nous avons pour chacun d’entre nous et la joie que nous prenons à faire tout ça ensemble » enchaîne Chet Holmgren. Ce Thunder s’est construit sans véritable vétéran, habitué à la gagne et aux trophées, pour expliquer la marche à suivre. C’est en avançant ensemble dans leur début de carrière que cette équipe se tire seule vers le haut et ne compte pas s’arrêter là.
Jalen Williams a souligné l’altruisme de cet effectif, « la motivation » pour les titulaires de voir les joueurs du bout du banc avoir de réelles minutes de jeu dans les quatrièmes quart-temps grâce à l’avance acquise, ou encore les progrès affichés par les jeunes joueurs de l’effectif quand certains cadres sont absents.
« Evidemment, l’objectif, c’est le succès, mais pour moi, c’est surtout de profiter avec ce groupe » renchérit Chet Holmgren. « Vous ne voulez pas vous laisser embarquer par ce que cela demande de faire tout ça, et perdre de vue à quel point cette équipe est spéciale, à quel point ces gars sont spéciaux. »
Et maintenant, aller chercher la NBA Cup
OKC reste sur un bilan de 72 victoires et 10 défaites sur ses 82 derniers matchs de saison régulière, à un succès du record historique de Golden State et son 73-9 en 2015/16. Avec le même bilan de 24-1 que ces Warriors, la perspective de marquer un peu plus l’histoire se fait grandissante. Encore plus alors que les trois dernières victoires, toutes par plus de 20 points (voire bien plus), laissent entrevoir une marge conséquente sur le reste de la ligue.
« Tous ces matchs ne vont pas être des gifles, et nous ne les prenons pas pour acquises non plus » balaie Jalen Williams. « Une victoire est une victoire. Des victoires moches, nous les prendrons. Des belles victoires, nous les prendrons aussi. Ce qui compte, c’est à quel point nous pouvons progresser dans les victoires. Parce que nous avons connu de larges victoires dans lesquelles nous n’étions pas vraiment satisfaits avec la manière dont nous l’avions emporté. Et des victoires serrées où nous avions aimé notre niveau de jeu. C’est du basket, vous ne pouvez pas être fatigués de gagner. »
Prochain objectif : poursuivre sur cette lancée, alors que les Warriors de 2015/16 n’avaient connu leur deuxième défaite que lors de leur 31e rencontre de saison régulière. Le contexte de la NBA Cup rehausse encore le défi et l’enjeu de ces prochaines victoires à aller décrocher (à commencer par celle contre les Spurs samedi), surtout après la défaite sévère en finale la saison dernière contre les Bucks.
« À chaque fois que nous avons un objectif en tête, nous voulons le réaliser » résume Jalen Williams. « Ce n’est pas une histoire de revanche, mais si nous nous lançons dans quelque chose, faisons-le au maximum de nos capacités. Gardons à l’esprit le but final de la saison, mais prenons ce voyage à Las Vegas comme une série de playoffs. » « Nous avons encore beaucoup à montrer » a martelé pour sa part Lu Dort.
| Tirs | Rebonds | |||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
| Shai Gilgeous-alexander | 24 | 33:05 | 56.2 | 45.4 | 88.2 | 0.5 | 4.2 | 4.6 | 6.5 | 1.8 | 1.5 | 0.7 | 1.9 | 32.6 |
| Chet Holmgren | 21 | 28:43 | 58.1 | 39.5 | 78.2 | 1.5 | 6.5 | 8.0 | 1.7 | 2.0 | 0.6 | 1.5 | 3.0 | 18.8 |
| Jalen Williams | 6 | 28:00 | 47.6 | 28.6 | 100.0 | 0.3 | 4.8 | 5.2 | 6.2 | 1.5 | 1.2 | 0.8 | 1.8 | 17.3 |
| Ajay Mitchell | 25 | 26:19 | 46.7 | 34.6 | 88.0 | 0.5 | 2.7 | 3.2 | 3.6 | 1.6 | 1.4 | 0.3 | 2.0 | 14.2 |
| Aaron Wiggins | 14 | 25:04 | 47.6 | 43.8 | 76.9 | 0.8 | 2.4 | 3.2 | 2.1 | 1.2 | 0.6 | 0.6 | 2.3 | 13.2 |
| Isaiah Joe | 17 | 23:21 | 45.6 | 41.9 | 92.3 | 0.5 | 2.3 | 2.8 | 1.5 | 0.9 | 0.6 | 0.2 | 1.8 | 12.9 |
| Isaiah Hartenstein | 19 | 27:47 | 67.1 | 0.0 | 64.0 | 3.3 | 7.4 | 10.7 | 3.4 | 2.1 | 1.3 | 0.8 | 2.8 | 12.2 |
| Cason Wallace | 24 | 27:45 | 44.6 | 38.1 | 76.9 | 0.7 | 2.4 | 3.1 | 2.5 | 1.0 | 2.3 | 0.3 | 2.1 | 8.5 |
| Luguentz Dort | 16 | 28:41 | 39.0 | 32.5 | 92.9 | 1.2 | 2.7 | 3.9 | 1.1 | 0.6 | 0.9 | 0.4 | 3.1 | 8.3 |
| Kenrich Williams | 7 | 16:00 | 50.0 | 46.7 | 50.0 | 0.4 | 2.4 | 2.9 | 2.0 | 0.9 | 0.0 | 0.0 | 1.3 | 6.0 |
| Alex Caruso | 16 | 18:26 | 39.7 | 36.0 | 80.0 | 0.4 | 1.9 | 2.3 | 2.4 | 1.1 | 1.7 | 0.3 | 1.1 | 5.5 |
| Jaylin Williams | 24 | 18:38 | 35.3 | 29.3 | 64.3 | 0.5 | 4.3 | 4.8 | 2.5 | 1.0 | 0.7 | 0.5 | 1.9 | 5.5 |
| Branden Carlson | 17 | 10:00 | 56.5 | 40.0 | 42.9 | 0.5 | 1.7 | 2.2 | 0.6 | 0.2 | 0.1 | 0.6 | 0.9 | 5.0 |
| Ousmane Dieng | 17 | 12:32 | 44.3 | 43.8 | 100.0 | 0.4 | 1.4 | 1.8 | 0.9 | 0.4 | 0.1 | 0.3 | 1.1 | 4.4 |
| Chris Youngblood | 19 | 5:38 | 33.3 | 32.0 | 100.0 | 0.2 | 0.8 | 1.0 | 0.3 | 0.1 | 0.1 | 0.0 | 0.9 | 1.8 |
| Brooks Barnhizer | 17 | 7:46 | 52.2 | 25.0 | 66.7 | 0.4 | 1.6 | 1.9 | 0.4 | 0.2 | 0.2 | 0.1 | 0.6 | 1.7 |
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