Décédé à l'âge de 88 ans, Lenny Wilkens fut le « Parrain du basket » de Seattle, guidant les SuperSonics à leur seul titre, en 1979. Dernier joueur/coach de l'histoire de la NBA, il a changé le destin de la franchise de Seattle.
Avant la saison 1972/73, la franchise de la « Cité émeraude » demande à Lenny Wilkens, joueur/coach depuis 1969, de choisir entre ses deux casquettes. À 35 ans, il décide de continuer de jouer et Tom Nissalke arrive sur le banc de l'équipe. Soucieux d'asseoir son autorité, ce dernier réclame le transfert de Lenny Wilkens. Direction les Cavs.
Le transfert est une catastrophe, tant sportif que populaire, et Tom Nissalke prend la porte en cours de saison. Bill Russell arrive la saison suivante, amenant l'équipe par deux fois en demi-finale de conférence, mais le début de saison 1977/78, avec désormais Bob Hopkins sur le banc, est totalement raté. Le 29 novembre, les SuperSonics perdent leur 17e match en 22 sorties, et Lenny Wilkens est rappelé à la rescousse par la direction du club.
Le changement est radical. Seattle remporte 18 des 21 matchs suivants, puis 42 des 60 dernières rencontres de la saison. Mieux, l'équipe de Marvin Webster et Dennis Johnson se hisse jusqu'en Finals, perdue toutefois face aux Bullets. Mais remporte finalement le titre la saison suivante, face à ces mêmes Bullets !
« L'armée nous apprenait que nous devions travailler ensemble pour réussir »
Comme John Wooden, Tommy Heinsohn, Bill Sharman et Bill Russell, il fait ainsi partie du cercle très restreint des hommes intronisés deux fois au Hall of Fame : d’abord comme joueur (1989), puis comme entraîneur (1998). Il sera même honoré une troisième fois pour son rôle d’assistant au sein de la mythique « Dream Team » de 1992.
C'est que Lenny Wilkens a quasiment tout connu dans sa carrière, comme entraîneur ou comme joueur.
C'est un peu oublié mais il fut ainsi l'un des deux joueurs NBA, avec Elgin Baylor, appelés en service actif par l'armée américaine suite à la crise de Berlin, en 1961. Face à la menace d'un conflit direct avec l'URSS, le président John F. Kennedy remplit les bases militaires, et Lenny Wilkens, alors dans sa deuxième saison avec les Hawks, se retrouve à Fort Lee, en Virginie. Il ne peut jouer dans la Grande Ligue que lorsqu'on lui accorde des permissions, et ne dispute donc que 20 matchs durant sa campagne sophomore.
De quoi plomber l'équipe, qui avait disputé deux Finals consécutives et qui ne se qualifie même pas pour les playoffs, en virant deux coachs avant que Bob Pettit ne gère les derniers matchs…
Une drôle d'année qu'il ne regrettera pourtant pas. « L'armée était bénéfique pour les gens à l'époque, car elle enseignait la discipline et nous apprenait que nous devions travailler ensemble pour réussir. Elle m'a également appris à m'organiser. Cela m'a aidé. Toutes les compétences organisationnelles que je possédais ont été renforcées grâce à mon passage dans l'armée », avait-il ainsi expliqué au sujet de ce drôle d'emploi du temps.
Crédit photo : Providence University
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