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Interview Nicolas Batum : « La conférence Ouest ? C’est une boucherie ! »

Alors qu'il entame sa 18e saison en NBA, Nicolas Batum revient sur son rôle aux Clippers, mais aussi l'évolution du jeu.

Nicolas BatumAncien capitaine de l'Equipe de France, Nicolas Batum fait durer le plaisir en NBA, et le voilà qui vient d'entamer sa 18e saison en carrière. Comme beaucoup de vétérans, le Français enchaîne les contrats de deux ans (1+1), avec une clause pour être free agent à la fin de celle-ci. Peut-être que c'est sa vraie « Last Dance », peut-être pas… Le Normand apprécie de jouer sans arrière-pensée, mais avec un vrai rôle à assumer.

Nicolas, c'est votre 18e saison en NBA. C’est un record, que vous partagez avec Tony Parker, pour un joueur français. Qu'est-ce que ça représente pour vous, et est-ce que vous réalisez ?

Dix-huit saisons en NBA, c'est énorme ! C’est une longévité… Tu sais que la moyenne, c'est 3-4 ans. J'ai aussi vu un chiffre qui expliquait que seulement 4% des joueurs de l'histoire de la NBA ont joué plus de 1 000 matchs. Enfin, 4%, quoi. De jouer 18 ans, ce n'est pas donné à tout le monde. Et puis tu vois, je joue encore. Je ne suis pas parquer au bout du banc à être seulement là pour soutenir les gars.

Être en NBA pour être en NBA, ça n'arrivera jamais…

Non ! Le jour où ça arrive, là, j'arrête. Je n'ai pas envie de faire ça. Mais là j'ai encore mon temps de jeu. J'ai encore 10-12 minutes, dans une équipe plus dense cette année. Je suis un peu plus vieux. Je ne suis pas fou non plus. C'est le début de saison. Je suis bien avec le rôle que j'ai maintenant. 10-12 minutes par match. Je suis dans la rotation. Je joue. Tyronn Lue fait appel à moi. Je sais que je peux être encore performant sur des petites séquences. Donc, mon rôle va être très bien cette année.

Nicolas Batum change de rôle après Charlotte

Vous parliez de longévité. Il y a la longévité physique et mentale. La façon de jouer dans la ligue a évolué plusieurs fois depuis vos débuts.

À l'époque, ça jouait avec deux “big men” !

C'est vrai, mais aujourd'hui, même si ça joue beaucoup plus vite, on revient à une forme de jeu avec deux intérieurs, mais de façon différente. Comment est-ce que vous avez su vous ajuster pour pouvoir garder une place dans la ligue pendant ces 18 années ?

C’est après Charlotte. Quand j'ai été coupé de Charlotte, je suis arrivé dans cette équipe-là. Avant, j'étais vraiment un point forward pendant des années. Ballon en main, création. Et d’un coup, je suis passé poste 4, à faire des écrans. Maintenant, mon but, c'est vraiment de me dire que je peux défendre sur les postes 1 à 5 et tourner à 40% à 3-points. Si je le fais, je vais jouer un bon moment. Pour l'instant, c'est ce qui se passe depuis 5 ans. Je peux défendre de 1 à 5 et je tourne à 40% à 3-points. En plus, j'ai un sens du jeu. J'arrive à jouer sans ballon. J'arrive à être dans les espaces. J'arrive à être apprécié des superstars, des coachs et tout ça. Donc, ça me va.

Peu importe la décision de vos dirigeants, est-ce que c'est vraiment votre dernière année ou vous pensez que vous allez rempiler pour une saison ?

Je ne sais pas. Franchement. Je dis ça à chaque fois et après je change d’avis, donc je ne sais pas. Donc, on verra. On verra en fin d'année où j’en suis.

On pense à Malcolm Brogdon qui a surpris pas mal de monde en prenant sa retraite juste avant le début de saison… Quelles sont vos motivations pour votre 18e saison et qu'est-ce qui maintient votre feu sacré pour continuer ?

C'est le fait de pouvoir jouer encore. Le jour où je me dis : ‘Nico, tu es assis au bout du banc, en 13e homme'… Ça je ne veux pas le faire…

Même si c'est un rôle de vétéran, de mentor à la Andre Iguodala comme sur la fin de sa carrière ?

Non, non parce que je n’ai aussi pas envie de prendre la place de quelqu'un non plus. J'aurai fait 18 ans, et je ne veux pas prendre la place de quelqu'un. Bien sûr, tu peux rester dans un autre rôle, un truc comme ça… Mais si je ne joue pas, autant prendre ma retraite et être un père de famille, entre guillemets. Si je suis là, c'est parce que je joue. Si je ne joue pas, je suis sûr de ne plus jouer. Ce n'est pas mon but. Il faut savoir dire stop…

Dix-sept ans après, rien n'a changé à l'Ouest

Même si vous avez le même noyau cette année, comment jugez-vous ces premiers matchs ?

C’est le début de saison, c’est un début de saison avec Kawhi cette fois, donc c’est une situation différente. On a perdu Norman Powell, on a un nouveau banc. C'est de la mise en place. C'est normal. Ça va prendre une dizaine de matchs pour qu’on prenne nos marques, pour trouver les rotations. Tu vois, Bradley Beal est blessé. Quand il va revenir, il y a des choses qui vont changer donc ça va plutôt prendre une vingtaine de matchs pour vraiment trouver les rotations. Mais c'est normal.Ce n'est pas inquiétant.

En parlant de Bradley Beal, qu'est-ce qu'il peut vous apporter que vous n’avez pas actuellement ?

Du punch, du scoring, de l'aide. Enlever de la pression à James, à Kawhi. Il peut avoir le ballon en mains, parce que c'est quand même un gros joueur. On peut dire ce qu'on veut de l'année dernière mais il tournait quand même à 18 points par match. Ce n’est pas rien, faut les mettre les 18 points par match. Il a le talent pour ça. Donc, il peut nous apporter justement cette troisième option au scoring.

Comme chaque année, la conférence Ouest, c'est…

Une boucherie ! (rires)

En tant qu'acteur dans cette conférence, quel regard portez-vous sur l’Ouest ?

Le même depuis 18 ans (rires). J’ai commencé ici en 2008, 2009, c'était déjà comme ça. L'Ouest a toujours été comme ça. Mon regard n'a pas changé, honnêtement. Je peux comprendre que des personnes soient choquées si jamais elles ne suivaient pas trop la NBA avant. Moi, j'ai fait des saisons en 2010, t'as 50 victoires, 50-52 victoires et t’es sixième.

On a tout de même l'impression que le début de saison est hyper important pour éviter d'être dans le mauvais wagon…

Oui, c'est ce qu'on a fait l'année dernière d’ailleurs. Mais on a bien fini. On a eu un bon comeback à partir de janvier, février. On a bien terminé. Donc, il faut faire attention mais ce n'est pas quelque chose sur lequel tu te concentres vraiment dès le début.

“Tout est remis à plat tous les ans”

Lors de cette première semaine, on a l’impression que l'intensité est plus élevée que d'habitude…

C’est vrai, et en fait, tu vois qu’avec le nouveau CBA (convention collective). Il n'y a plus de superteam. Donc, tout est ouvert. Tu n'as pas d'extrême-favoris. T’as OKC, bien sûr. Mais tu vois, l'année dernière, on pensait que Boston allait commencer une dynastie, ce n’est pas arrivé. Au final avec le nouveau CBA, ils ont dû casser leur équipe. Là, tu as OKC. Ils viennent de signer au maximum leur trois meilleurs joueurs mais on ne sait pas ce que ça va donner dans deux ans. Après ils sont encore jeunes donc on verra… Mais il n'y a plus de superteams où tu peux te projeter. Je pense que tout est remis à plat tous les ans. Il n'y a plus de Warriors, de Cleveland ou Miami qui vont forcément aller en finale. Ou les Lakers à l'époque, ou Jordan. C'est fini, tout ça.

Vous préférez ça, à l’inverse ?

En tant que fan, je pense que c'est plus intéressant. En tant que joueur, ça ne change rien. Mais en tant que fan, je pense que c'est différent.

Pour en revenir à ce début de saison, on a l'impression qu'il y a davantage d'équipes qui jouent un peu comme les Pacers la saison passée avec des press tout-terrain…

En fait, tu t’ajustes à ce qui gagne. Quand les Warriors étaient au sommet, tout le monde s'est mis au small ball et à tirer à 3-points. Maintenant, tout le monde se met à la transition. Et là, maintenant, tu vois qu'OKC a gagné avec deux intérieurs. Du coup, tu as tout le monde qui a deux intérieurs maintenant. Donc, tu vois, tu t'ajustes par rapport à ce qui est en train de se passer.

Le plus amusant, c'est tout de même de voir que certains tentent d'imiter les autres sans avoir forcément l'effectif pour jouer de la même façon qu’OKC ou qu’Indiana.

La beauté de la NBA, c’est ça. C'est aléatoire, c'est pour ça que c'est bien. C'est pour ça que les gens aiment, c'est pour ça que les gens suivent.

Propos recueillis à San Francisco

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