Du côté de Dijon, David Holston peut en témoigner : un Américain peut parfaitement se faire adopter à l'étranger, et même devenir le chouchou du public.
Du côté d'Istanbul, c'est Shane Larkin qui est sans doute le meilleur exemple d'une intégration réussie, et l'Américain naturalisé de l'équipe de Turquie s'est confié sur son bonheur de jouer à l'Anadolu Efes depuis 2018.
Double champion de l'Euroleague avec son club, il n'avait jamais imaginé jouer dans un tel contexte favorable. « J’ai connu quelques saisons incroyables ici et j’ai eu des opportunités de retourner en NBA, mais j’ai dit : ‘Non, ça va, je suis bien là où je suis'… et quand les gens entendent ça, ils ne comprennent pas ce que c’est que d’être l’une des meilleures stars en Europe » explique-t-il à Hoopshype. « Il faut vraiment le vivre pour le comprendre pleinement, mais je l’expliquerais comme ça… Je ne me compare pas du tout à une star NBA, mais la façon dont Kyrie Irving était traité à Cleveland, c'est comme ça que Kendrick Nunn est traité aujourd’hui à Athènes, que je suis traité à Istanbul et que Mike James est traité à Monaco. Ces joueurs stars vivent dans ces villes et mènent un certain style de vie que tu ne peux pas vraiment comprendre tant que tu n’es pas ici pour le voir de tes propres yeux. »
Les larmes de Jabari Parker
Au-delà de l'accueil des supporters, des habitants et du salaire évidemment, Shane Larkin insiste sur le jeu en lui-même, et cette passion qui anime les fans en Europe. Comme Evan Fournier en Grèce, il est happé par cet enthousiasme.
« Et puis, au-delà de ce style de vie, il y a la passion pour le basket, la manière dont le jeu est pratiqué. C’est un style qui correspond plus à mon caractère et à qui je suis. Je pense que la ligue ici ne met peut-être pas assez en avant ce style de vie et ce qui est offert aux joueurs. Mais si davantage de gens avaient conscience de la vie que tu peux mener et la façon dont tu peux jouer au basket ici, je pense que beaucoup seraient plus ouverts à franchir le pas » estime-t-il alors que plusieurs NBAers ont franchi l'Atlantique cet été.
Mais Shane Larkin est optimiste, et il s'attend donc à ce que d'autres bons joueurs NBA imitent les Evan Fournier, Kendrick Nunn ou encore Richaun Holmes, et il a toujours en tête l'émotion de Jabari Parker dans le vestiaire du FC Barcelone.
« Je crois que ça commence à se voir. De plus en plus de joueurs font ce choix et comprennent vraiment de quoi il s’agit. On se souvient de cette interview de Jabari Parker il y a quelques années qui est devenue virale, quand il avait les larmes aux yeux et qu’il disait : ‘J’ai retrouvé l’amour du basket'. Je pense que beaucoup d’histoires comme celle-là se produisent ici, et elles devraient être racontées davantage. Vous savez, pour moi, c’est juste un privilège d’être ici, et toutes ces expériences ont été formidables. »