Grève NBA : David Stern fixe une date-butoir et rappelle les enjeux des discussions

Vendredi, nous estimions que la NBA, les joueurs et les propriétaires devaient trouver un accord aux alentours du 15 octobre avant que la saison ne soit amputée des premiers matches de saison régulière.

David Stern s’est exprimé sur le sujet, et il a une autre date en tête. Plus importante selon lui.

C’était au micro de Bill Simmons de ESPN. Le patron de la NBA revient, point par point, sur les négociations.

« La période la plus importante sera le week-end de la Fête du Travail (5 septembre). Si nous ne faisons pas de progrès à ce moment-là, la suite sera plus compliquée. On prendra conscience qu’on pourra perdre toute la présaison, et cela changera notre proposition. S’il n’y a pas de présaison, cela aura des conséquences économiques sur les joueurs, mais aussi sur les franchises. L’offre sera donc forcément revue à la baisse en tenant compte de cette annulation. »

« Toutefois, je reste optimiste et je pense qu’on trouvera un accord. On est dans l’urgence, et il est important de ne pas se mentir. C’est le moment de repartir à zéro. C’est le moment de partir de ce qu’ont les joueurs, tout en tenant compte de la situation économique actuelle. Les joueurs ne sont pas d’accord, et ils ne veulent pas en entendre parler. »

« Dans leur proposition, les joueurs veulent passer d’un salaire annuel moyen de 5 millions à 7 millions. Cela n’a pas de sens. Ce n’est pas ça qui résoudra nos problèmes. »

« Du côté des propriétaires, nous aimerions faire moins de dépenses, et parvenir à un partage à 50-50 (ndlr : les joueurs proposent de passer de 57-43 à 54-46). Nous l’avons dit, et ça demanderait aux joueurs un effort de 8% sur leur masse salariale actuelle. De 2.2 milliards, ils passeraient à 2 milliards. mais ce serait une base, et ce serait provisoire. C’est une manière de repartir sans dettes. Selon nos calculs, et si tout est bien géré, on gagnera plus de 4% de revenus, et ils gagneront donc plus que ce qu’ils ont prévu dans leurs propositions. »

« Il ne faut pas raisonner en pertes. 150 ou 300 millions peu importe. L’important, c’est le profit. Il faut que la NBA permette de gagner de l’argent. On pourrait prendre aux franchises plus riches pour donner aux franchises les plus endettées. Mais à l’arrivée, on perdrait toujours 300 millions. »

« La clé, c’est le partage des revenus, et les franchises les plus riches y sont favorables. Les Lakers, les Bulls, les Knicks… Je n’ai jamais vu une telle unité. Tout part du partage des revenus. »

« C’est vrai que nous devions nous rencontrer jeudi. J’ai parlé avec Billy Hunter. Il m’a dit que les joueurs ne voulaient pas revenir aux négociations tant qu’il n’y aura pas de nouvelle proposition de la part des propriétaires. Tant pis, et on a annulé la réunion. Ils ont le droit, et ce n’est pas bien grave. Je pense juste qu’il faudrait que les joueurs apprennent à mieux se comporter. »

« L’une des propositions concerne la durée des gros contrats. Si un joueur, signé au prix fort, ne répond pas aux attentes du club (pour blessure généralement), nous proposons que son contrat soit maintenu mais que le club puisse lui verser la somme sur plusieurs saisons. Ainsi, le joueur touchera bien son argent, mais il ne pénalisera pas son équipe, qui pourra recruter. »

« Les joueurs disent que nous sommes arrogants et de mauvaise foi. Je pense qu’au contraire, les propriétaires font preuve de beaucoup de calme. Leur discours est simple : des contrats plus courts pour s’aligner sur les performances, et pour maintenir une compétitivité. Cela ne réclame pas une opération du cerveau pour comprendre. »

« Concernant mon salaire, la somme avancée est complètement ridicule. 23 millions de dollars… Si on imagine que je gagne la moitié de ça, on est déjà largement au-dessus de la vérité. Par contre, si on pense que je gagne un tiers de ça, on se rapproche de la vérité. Mon salaire n’a pas bougé depuis 2008 ».