NBA
Ce soir
NBA
Ce soir
Pariez en ligne avec Unibet
  • 100€ offertsLa suite →

Rencontre avec Nick Gallo, le journaliste « martyrisé » par les joueurs du Thunder

NBA – Devenues virales, les interviews d’après-match de Nick Gallo en disent beaucoup sur l’état d’esprit de l’équipe d’Oklahoma City.

Thunder - Nick GalloUne serviette, puis une seconde, une troisième… Et voilà Nick Gallo couvert par une montagne de linge. Ce qui n’empêche pas le reporter de rester imperturbable, son micro toujours tendu vers le joueur du Thunder, interviewé à l’issue d’une rencontre. L’intéressé est maintenant un habitué de cette pratique peu commune.

Les vidéos de lui, gentiment chahuté par les membres d’Oklahoma City, font sourire toute la planète basket. Et ces moments de complicité collective en disent beaucoup sur cette équipe et l’ambiance existante – clairement universitaire – parmi ses représentants.

« C’est tellement sympa, ces gars-là apportent vraiment de la joie au jeu. Les voir conserver cette joie, cet amour du jeu, et le partager entre eux, c’est un signe de combien ils s’aiment en tant que personnes, et de combien ils se soutiennent et prennent soin les uns des autres », résume, depuis l’Indiana, où il suit le Thunder pour les Game 3 et 4 de la finale NBA, Nick Gallo auprès de Basket USA.

Le point de départ à tout ça ? Chet Holmgren qui, à ses débuts dans la Grande Ligue, a toujours voulu être entouré de coéquipiers pour l’exercice d’après-match. Histoire de partager la lumière. Ces interviews groupées ont évolué avec le temps. « Le grand moment, c’est quand Aaron Wiggins a fait un super match à San Antonio il y a environ un an et demi (ndlr : 22 points en 18 minutes en janvier 2024), et que Chet et J-Dub (Jalen Williams) sont venus lui aboyer dans les oreilles. »

« Forcé » à aboyer au micro

Impulsés par les deux Williams de l’équipe (Jalen et Jaylin), ces aboiements deviendront avec le temps l’un des marqueurs de célébration du Thunder. « C’est pour montrer qu’on est une meute. Une bande de chiens. On est soudés. On avance ensemble, à cinq. On a demandé à Bismack (Biyombo) de le faire. Puis un autre. Et tout le monde aboie désormais », avait expliqué Jaylin.

Y compris… Nick Gallo, journaliste en bord de terrain pour le Thunder et FanDuelSN, qui avait été poussé à aboyer au micro à son tour, en avril 2024, par Shai Gilgeous-Alexander et les autres joueurs du Thunder.

Le reporter a-t-il été déstabilisé ou surpris quand les premiers « débordements » du genre sont survenus ? « J’ai appris à m’attendre à l’imprévu à la télévision en direct ! Mais plus que tout, ce moment ne m’appartient pas, il appartient au joueur. Donc je dois être prêt à faire tout ce qui est nécessaire pour les aider à vivre pleinement leur moment. »

L’intervieweur précise que ces moments sont totalement spontanés, sans signe avant-coureur. Certains soirs, l’exercice se tiendra sans fantaisie particulière. Du reste, aussi surprenant que cela puisse paraître, les joueurs et lui n’ont jamais eu la moindre conversation à ce sujet. « C’est simplement quelque chose d’implicite, qu’ils font quand l’envie leur prend, et ils s’amusent avec ça quand ils sont dans le bon état d’esprit. »

Les joueurs ne vont jamais trop loin

Se laisser happer par l’enthousiasme de l’équipe est une chose, garder à ce point son professionnalisme malgré les circonstances, une autre. En réponse, Nick Gallo aime plaisanter en disant qu’il a trois jeunes enfants à la maison. « Donc j’ai l’habitude qu’on me grimpe dessus, qu’on me déconcentre et qu’on fasse toutes sortes de choses pendant que j’essaie de rester concentré ! »

Mais comme il le dit, son objectif est d’être « pleinement présent » pour ces joueurs qui « méritent le meilleur » de ce qu’il peut leur offrir. Ce qui passe par une écoute « sincère » des réponses et un niveau d’attention et de concentration à la hauteur du moment. Aussi, il n’a jamais eu le sentiment que les joueurs allaient trop loin avec lui. « Ils me montrent énormément de gentillesse et de respect en m’incluant dans ce qu’ils font. Ça en dit long sur eux. Cette manière de m’inclure, c’est exactement comme ils traitent le reste du staff du Thunder. »

Car ces interviews ne sont que la partie visible de l’iceberg. En coulisses aussi, cette bienveillance, avec l’envie d’inclure tout le monde dans le succès, est caractéristique selon le reporter. Lui-même a de bonnes relations avec les joueurs, « toujours amicale, mais ce n’est rien qui dépasse ce que ça devrait être ».

Nick Gallo arrive au Thunder à 23 ans

Nick Gallo cultive la bonne distance depuis son arrivée au Thunder, d’abord comme journaliste web, en 2012, l’année de la dernière accession en finale NBA de l’équipe. Il avait seulement 23 ans à l’époque et avait « la tête qui tournait » à l’idée de faire ses premiers pas au sein de la Grande Ligue.

Lui a grandi en Caroline du Nord, au contact de la rivalité entre Duke et North Carolina. Du sang basket a donc coulé très tôt dans ses veines. Le futur reporter a étudié à l’université Vanderbilt, à Nashville, dans le Tennessee, les sciences politiques. Et a toujours écrit en parallèle pour le journal de son lycée, l’université et pour la presse locale, comme rédacteur sportif.

Sa chance a été d’obtenir un stage en NFL et de travailler pour les Tennessee Titans et New York Jets. De quoi lui permettre d’attirer l’attention du Thunder, qui l’a embauché par la suite. Les stars locales, il a pu les voir défiler depuis 2012.

« J’ai beaucoup de chance de pouvoir dire que j’ai entretenu de bonnes relations avec tous les joueurs qui sont passés ici, qu’ils soient Hall of Famer comme Kevin Durant, Russell Westbrook, James Harden, Paul George, Chris Paul ou Carmelo Anthony, que ce soit ces stars-là ou des joueurs plus en retrait dans la rotation. » Le reporter y voit la marque de fabrique de Sam Presti, le GM du Thunder, qui va constamment chercher des joueurs exemplaires humainement.

Le coach aussi, se fait… « galloïser »

Le spécialiste local ne dirait donc pas que l’ambiance actuelle est quelque chose de nouveau, même si ses interviews n’ont rien de comparable avec ce qui se pratiquait, plus classiquement, par le passé. « Ce qui est frappant et unique avec le Thunder, c’est à quel point beaucoup de choses sont restées les mêmes au cours des 17 années depuis que l’équipe est à Oklahoma City », constate-t-il même, témoignant ainsi de la stabilité du club incarnée par Sam Presti donc, et le propriétaire, Clay Bennett.

« On a toujours eu une vision claire, une mission claire, des rôles bien définis, et ça a été extraordinaire de voir comment l’environnement s’est, bien sûr, adapté avec le temps, mais que les valeurs, elles, sont restées les mêmes », développe Nick Gallo, en pensant au fait « de s’engager auprès de la communauté, de jouer avec une intensité et une compétitivité incroyables chaque jour, de mettre l’accent sur le développement des joueurs et des personnes, qui est l’élément vital de l’équipe… »

Un témoignage sous-entendant que lui-même a grandi et s’est élevé au sein de cet environnement favorable. Pour devenir, à sa façon, une figure de la franchise. Le jour où le Thunder a remporté le titre de conférence de l’Ouest, aux dépens des Wolves, Mark Daigneault avait été à son tour recouvert de serviettes. Un beau clin d’œil. Un journaliste avait alors demandé au coach ce que cela faisait d’être fait… « galloïser ».

Nick Gallo rigole lui aussi quand on l’interroge sur cette expression née du phénomène. « C’est… c’est un honneur incroyable que ce soit quelque chose que les joueurs apprécient, que la ville ait adopté et avec lequel elle s’amuse autant. Et même à l’international, qu’il y ait de l’intérêt. Mon rêve, c’est simplement de couvrir cette équipe NBA et de l’accompagner tout au long de son parcours. Le fait que j’aie été inclus dans tout ça, c’est juste l’un des plus grands honneurs et une bénédiction », termine-t-il.

Suivez toute l'actualité NBA sur la chaîne WhatsApp de Basket USA

Suivez nous également sur Google Actualités