Kevin Durant se demande comment les Suns ont battu les Kings

Kevin Durant a beau énumérer tous les facteurs explicatifs, l’ailier des Suns en revient encore à la même conclusion : « C’est quand même fou la façon avec laquelle on a fini ce match. » Oui, « fou », car lorsque De’Aaron Fox a converti son tir à 3-points dans le corner, le meneur des Kings venait de donner 22 points d’avance à ses Kings (87-109) sur le parquet des joueurs de l’Arizona.

Mais ces derniers vont signer un improbable 32-8 dans les huit dernières minutes de jeu pour finir par s’imposer de deux points. Une explication, Monsieur Durant ? « Je n’en ai aucune idée. En temps normal, je sais comment se déroule le match, mais là, j’ai eu l’impression d’être dans le flou. Tout s’est passé si vite », rétorque le leader de l’équipe.

Kevin Durant, pour qui les Suns étaient pourtant « la pire équipe dans le quatrième quart-temps de toute l’histoire », a sans doute été celui qui a allumé la mèche. C’est lui qui a rejeté la tentative de « floater » de Malik Monk, amenant Chimezie Metu à finir en contre-attaque. Le geste défensif de « KD » a ensuite été imité par Josh Okogie, sur le même Monk, générant de nouveaux points en transition. Avec cette fois, le shooteur fou de ce match, Grayson Allen.

La défense clé de Durant

Celui-ci a égalé le record de franchise avec 9 paniers à 3-points, dont deux dans ce dernier quart-temps, pour terminer à 29 points. « Il est encore meilleur shooteur que ce qu’on imaginait », salue Frank Vogel qui, à sept minutes de la fin, a peut-être fait l’ajustement tactique décisif en faisant rentrer Bradley Beal à la place de Chimezie Metu, son dernier intérieur en jeu. Les Suns allaient finir la rencontre avec Kevin Durant comme pivot.

Un pari déjà payant en attaque puisque l’ailier naturel va profiter du « spacing » de ce cinq pour inscrire 15 de ses 27 points dans la période. Si l’attaque de Phoenix a soudainement retrouvé le rythme dont Kevin Durant et ses coéquipiers avaient besoin, c’est parce qu’ils ont bossé en défense.

« C’est une équipe qui aime jouer avec de la liberté de mouvement, donc quand vous pouvez la perturber, elle se transforme en une équipe différente. On a mis un peu plus de pression sur (Domantas) Sabonis. On a changé sur beaucoup d’écrans et on les a fait jouer en un-contre-un », analyse « KD » qui s’est retrouvé sur le Lituanien.

Une défense qualifiée d’ « exceptionnelle » par son coach : « Défensivement, il a joué un rôle majeur dans la victoire de ce soir. »

Outre sa présence dissuasive intérieure et son travail sur l’homme, on citera dans ce registre son contre, à moins de trois minutes de la fin, sur la tentative de tir primé de De’Aaron Fox, qui comme Malik Monk, a clairement forcé dans les derniers instants. Ce contre a amené un tir à 3-points de Kevin Durant en transition, avant de finir sa soirée avec les lancers-francs de la gagne.

Les huées du public oubliées

« On voit ce qu’il se passe quand on continue à jouer en rythme et c’est quelque chose qu’on n’a pas fait dans le quatrième quart-temps. On ralentit et on se prive de nos options de transition. Vous avez vu le nombre de paniers à 3-points grand ouverts qu’on a obtenu en faisant des ‘stops’ », remarque Devin Booker (16 points et 11 passes) qui, lui, n’a shooté qu’une fois dans l’ultime période.

« On est restés dedans, dans le combat mentalement. Il y a eu beaucoup de moments où nos gars étaient en difficulté et frustrés, et où on se faisait botter les fesses. On le voit dans la NBA moderne qu’une équipe n’est jamais hors jeu. On a observé ce cinq de petite taille. On avait cinq shooteurs à 3-points. Tous ces gars se sont vraiment montrés à la hauteur », apprécie Frank Vogel, en citant la rentrée d’Eric Gordon, auteur de deux paniers clés dans les deux dernières minutes.

Soulignant également la force mentale de son équipe, Grayson Allen a un regret par rapport à cette rencontre : « L’énergie dans la salle était parfois mauvaise ce soir. Les gens huaient, j’aurais aimé qu’on avance ensemble avec le public. Je comprends qu’on jouait mal, ils ont payé leurs tickets… », décrit le shooteur qui, par la suite, dit n’avoir jamais entendu une salle aussi bruyante cette saison.