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Sarunas Marciulionis raconte son arrivée en NBA dans les années 80

NBA – Pionnier du basket européen et Hall of Famer, Sarunas Marciulionis a connu la NBA à une autre époque. Celle où elle ouvrait tout juste ses portes aux joueurs du Vieux Continent.

Alors que son fils Augustas fait actuellement ses classes en NCAA, du côté de St Mary’s, Sarunas Marciulionis a récemment donné une interview fleuve au média espagnol, PlanetACB. Le mythique gaucher balte, qui a notamment évolué sur la côte Ouest, chez les Warriors, les Sonics ou encore les Kings, est revenu en long et en large sur sa longue et glorieuse carrière.

« Oublie le basket. Tu es le plus petit de tous les joueurs de tennis »

Drafté en 1987 (au 6e tour, et 127e choix !) par les Warriors alors que Donnie Nelson l’avait vu à l’œuvre à la TV russe, Marciulionis est devenu l’un des premiers joueurs européens à avoir un rôle essentiel dans une équipe NBA (avec Detlef Schrempf, à qui il a dû céder le titre de meilleur sixième homme en 1992). Mais, à l’origine, le solide gaillard ne se destinait pas forcément à la balle orange. Mais à la balle jaune !

« Mes parents n’avaient nulle part où me mettre quand j’étais petit et ma sœur, qui jouait au tennis, m’emmenait avec elle à l’entraînement. J’ai donc commencé à jouer au tennis, même si en même temps je jouais au basket. À Kaunas, toutes les cours avaient des paniers près des immeubles. Mais à 10 ans, j’ai dû choisir. Je me souviens parfaitement quand un entraîneur de tennis m’a dit : ‘Oublie le basket. Tu es le plus petit de tous les joueurs de tennis.’ Mais au final, tout s’est terminé différemment (rires). Au tennis, c’était parfois très difficile de décider quelle main était la plus forte. Du coup, je frappe comme ça : un coup du droit et un autre du gauche en passant la raquette d’une main à l’autre. C’était un cauchemar pour les entraîneurs soviétiques et finalement ils ne m’ont pas laissé participer au tournoi principal à cause d’une mauvaise technique, même si j’avais les meilleures notes de condition physique. »

Véritable dragster et James Harden avant l’heure avec sa papatte gauche et ses appuis féroces pour amener ses adversaires jusqu’au cercle, Sarunas Marciulionis reconnaît que ses débuts dans le tennis lui ont servi sur les parquets.

« Le tennis a évidemment eu une influence sur mon centre de gravité. Tous les exercices que nous avons faits ont été utiles : course très intense, frappe de balle, départ bas, course rapide vers l’avant et vers l’avant. Tout cela a eu une influence, pas seulement sur les jambes, je pense aussi sur le contrôle du ballon au basket, mais jusqu’à présent je ne sais pas si je suis gaucher ou droitier. Au moins, je sais que mon fils est gaucher. »

« Aux États-Unis, mes chaussures ont fondu »

Phénomène physique à ses plus belles heures, avec ses bras de déménageurs, ses mains immenses et puissantes et ses coudes tranchants, Sarunas Marciulionis découpait avec férocité les défenses NBA, avec notamment une saison à 19 points de moyenne chez les Warriors en 1992.

Avant ça, l’arrière lituanien a néanmoins connu une sacrée mise à l’épreuve à son arrivée outre-Atlantique. Peu importe ses exploits passés, il a dû se refaire un nom. Et un nouveau physique !

« Aux États-Unis, mes chaussures ont fondu parce qu’on courait, on s’arrêtait, on changeait de direction. Tout était très intense. Il semblait que mes pneus brûlaient. C’était une toute autre façon de s’entraîner : course, course et encore course. À la longue, mon propre style de jeu s’est développé. Je pense que votre valeur dépend de la façon dont vous pouvez attaquer et défendre en un-contre-un, puisque tout sera toujours à peu près lié à ça, le un-contre-un. Vous pouvez attaquer depuis la zone des trois points après avoir dribblé, ou vous pouvez marquer des points en jouant par derrière ou en essayant de pénétrer. Mais généralement, tout cela se fera avec un jeu en un-contre-un. Vous devez d’abord sentir votre rival et plus tard commencer à sentir la défense de l’équipe adverse. »

Débarqué parmi les premiers en provenance d’Europe, avec les Schrempf, Petrovic ou Divac, Marciulionis avait pu avoir un avant-goût de sa future carrière américaine lors d’une victoire face aux Hawks à Moscou en 1988.

Et ce, grâce à un petit coup de pouce de « Rooney », qui avait invité certains joueurs à l’apéro la veille !

« Nous étions là à l’hôtel Cosmos, où Wilkins, Levingston, Carr et le reste des stars des Hawks séjournaient également. Auparavant, lors du deuxième match disputé à Vilnius, je les avais invités dans un restaurant du centre-ville et à Moscou, les Américains devaient m’inviter à nouveau. Alors pendant notre séjour à Vilnius, je me suis préparé pour ce moment et j’ai acheté deux de petites bouteilles d’eau-de-vie lituanienne, une bouteille de Dainava et une autre de Palanga. Une fois à Moscou, je me souviens que j’étais avec les Américains en train de jouer aux cartes et de prendre un verre dans les chambres d’hôtel. À un moment donné, j’ai dit à Wilkins : « Regarde, J’ai du vin lituanien, mais c’est un peu plus fort que le vin traditionnel ». Après le match joué à Moscou, il m’a avoué : « Mais qu’est-ce que ce vin lituanien était fort ! ». Je pense que pendant le match ils avaient la gueule de bois et donc mes boissons ont eu une petite influence sur le résultat du match : on a gagné avec l’aide de Dainava et Palanga. »

« Dominique Wilkins avait son propre ballon »

Débarqué en NBA en 1989, Sarunas Marciulionis ne devait pas initialement atterrir dans la Baie d’Oakland. Au contraire, il aurait dû faire l’objet d’un « achat groupé » avec l’intérieur russe, Aleksandr Volkov à Atlanta.

« Goskomsport (comité sportif soviétique) voulait vendre Volkov et moi aux Hawks. À ce moment-là, le propriétaire des Hawks, Ed Turner, et le gouvernement sportif soviétique étaient en très bons termes. Pour cette raison, en 1987, nous nous sommes rendus aux États-Unis pour que les Hawks puissent nous évaluer. Mais je n’aimais pas le fait qu’ils voulaient me vendre. A cette époque, j’ai rencontré Donnie Nelson (le fils de Don Nelson) avec qui j’ai même parlé dans sa langue, malgré le fait que mon niveau d’anglais n’était pas très bon. Son père était l’entraîneur des Warriors et ils étaient très intéressés par moi. Donnie est venu plusieurs fois en Lituanie et m’a expliqué qu’ils formaient une nouvelle équipe. Il était très insistant et savait aussi quoi dire et de quoi parler. Finalement, il m’a convaincu et j’ai décidé d’aller chez les Warriors. »

Au final, Sarunas Marciulionis ne regrette pas cette décision car il a pu trouver une situation plus favorable à son épanouissement chez les Warriors que Volkov à Atlanta. La faute à Dominique Wilkins ?

« Maintenant, je peux plaisanter en disant que lorsque Volkov est parti pour Atlanta, il manquait un ballon en plus, car Dominique Wilkins avait son propre ballon. Je pense que la même chose me serait arrivée à Atlanta. J’aurais couru inutilement d’un bord à l’autre de la piste. En même temps, j’ai vécu ce genre d’expérience au cours de mes deux premières saisons avec les Warriors, en particulier lorsque nous étions en 3-contre-2 ou 3-contre-1 ; je courais d’un bout à l’autre du terrain, presque sans toucher le ballon, comme si nous étions à l’entraînement. »

Précisément parce qu’il était un des pionniers européens en NBA, Sarunas Marciulionis a dû essuyer les plâtres, et subir un traitement parfois limite à son égard. Mais, avec 13 points de moyenne en sept ans de carrière, on peut dire qu’il a réussi son coup !

Pas épargné durant sa formation à l’école soviétique, le Hall of Famer s’est également adapté à la dureté du jeu américain, se souvenant notamment de ses confrontations régulières avec deux joueurs : Joe Dumars car « il travaillait très bien avec ses jambes, il était partout avec moi, il était très difficile de lui échapper » et Gary Payton, contre lequel il a beaucoup souffert pendant les entraînements aux Supersonics : « Il était très collant et aussi très rapide ».

« Je n’aurais pas dû jouer ces JO pour prolonger ma carrière sportive »

Homme de base de l’équipe soviétique, Sarunas Marciulionis n’a vécu que pour représenter sa patrie de naissance : la Lituanie. Réunissant sponsors et joueurs, c’est lui qui permit la fantastique épopée des Baltes à Barcelone, en 1992, inspirant notamment un superbe documentaire intitulé ‘The Other Dream Team’, avant de tirer une croix sur sa fin de carrière, en disputant les JO d’Atlanta en 1996, malgré une opération au genou toute fraîche…

« J’étais stupide parce que je ne pensais vraiment pas à ma santé. Dans les premiers jours de mai, avant les Jeux olympiques, j’ai subi une opération au genou, puis on m’a dit que je devrais marcher pendant trois mois avec des béquilles. Ces trois mois avec des béquilles signifieraient que je ne pourrais pas participer aux Jeux olympiques. Et qu’est-ce que j’ai fait ? Eh bien, trois semaines après l’opération, je m’entraînais déjà avec l’équipe nationale. Tout s’est très mal terminé. Quelques jours avant le premier match, les médecins ont prélevé 40 millilitres de liquide sur mon genou. Mais j’étais clair à ce moment-là : ‘Comment vais-je rater les Jeux Olympiques ? Je dois jouer !’. Je me serais senti très mal si je n’avais pas participé à ce tournoi. Au final, je pense avoir un peu aidé l’équipe et on a gagné le bronze contre l’Australie. En gros, c’est comme ça que ma carrière s’est terminée. »

Apparu pour 17 matchs seulement sous la tunique de Denver, Sarunas Marciulionis n’était plus que l’ombre de lui-même, limité par son physique en déclin et une ligue de plus en plus tournée vers les qualités athlétiques et le jeu rapide. Il quittera la NBA par la petite porte. Et par la même occasion le monde de la balle orange…

« Après les Jeux Olympiques, j’ai joué un peu pour les Nuggets. L’équipe n’a pratiquement pas eu de victoires et en février, elle a décidé de ne pas continuer. Ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas me torturer. En fait, je pense que je n’aurais pas dû jouer ces Jeux Olympiques pour prolonger un peu plus longtemps ma carrière sportive, mais je n’ai pas compris la gravité de ma situation. Je pensais que c’était une opération normale, mais en fait il n’y avait rien à opérer. A 32 ans, il est très difficile de comprendre qu’on vous considère déjà comme inutile, même si je ne regrette pas d’avoir joué à ces Jeux Olympiques. »

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