La précédente rencontre entre les deux équipes cette saison au Madison Square Garden, en novembre, s’était déjà soldée par une victoire des Bucks, au terme d’un « finish » dingue.
Un peu plus d’un mois plus tard, le scénario s’est répété, puisque l’escouade du Wisconsin a une nouvelle fois arraché la victoire dans des conditions épiques, remontant notamment un retard de 17 points pour s’imposer au bout du suspense, au terme d’un « money-time » dont Jrue Holiday a été le patron. Auteur de deux énormes tirs primés puis d’une paire de lancers-francs dans les dernières minutes pour abattre les Knicks, le meneur de Milwaukee, pourtant mal parti avec 3 fautes dès le premier quart-temps, a effectivement sorti le très grand jeu, sur la plus mythique des scènes de la ligue.
Collectivement, ce fut néanmoins un long marathon pour les hommes de Mike Budenholzer, dominés de la tête et des épaules durant trois quart-temps, à cause d’une attaque peu inspirée, très bien neutralisée par une défense des Knicks exemplaires. Mais Giannis Antetokounmpo et ses coéquipiers ont su faire le dos rond avant de se réveiller au moment opportun, et ce fut fatal pour les pensionnaires du « MSG », entamés physiquement en fin de match.
Ces derniers, auteurs de leur meilleur match défensif pendant trois quart-temps avant de craquer dans le dernier acte, vont assurément regretter de ne pas avoir su enfoncer le clou quand les Bucks vacillaient, surtout que la défaite vient gâcher le nouveau record en carrière de Jalen Brunson (44 points), mais devraient aussi être encouragés par leur sortie. Car malgré une profonde maladresse aux tirs (38%), les hommes de Tom Thibodeau ont confirmé qu’ils pouvaient pousser dans ses retranchements un cador de la conférence Est en se reposant quasiment seulement sur leur défense, installée dans le Top 10 de la ligue cette saison (9e meilleure évaluation).
CE QU’IL FAUT RETENIR
– Un match de trainards des Bucks. On ne donnait pas cher de la peau des Bucks, quand les Knicks menaient de 17 points dans le second quart-temps, grâce à une défense oppressante qui déroutait l’attaque adverse. Mais comme on l’a dit, un match NBA est un marathon et pas un sprint, et les Bucks ont réussi à retrouver leurs esprits au moment le plus important : à l’arrivée. Le changement de momentum s’enclenchait d’ailleurs dès la fin du troisième quart-temps, quand les visiteurs bouclaient ce troisième acte sur un 20-8 pour revenir à cinq unités des Knicks (78-73). Avant, pour la première fois du match, de véritablement dérouler offensivement, dans le dernier quart-temps, en inscrivant 38 points (dont 7 tirs primés) face à une défense des Knicks qui, pour la première fois du match aussi, perdait petit à petit ses repères. Cruel pour une équipe, épique pour l’autre.
– Jrue Holiday, « 0 to 100 real quick ». Pour reprendre les termes du rappeur Drake. Car comme un bolide qui monterait de 0 à 100 km/h en une fraction de secondes, le meneur des Bucks, très loin du compte tout au long des trois premiers quart-temps et du début du quatrième, est furieusement monté en puissance en l’espace de quelques secondes, dans le « money-time » quand son équipe avait besoin d’un sauveur. Au début du match, quand il rejoignait le banc après cinq minutes de jeu à peine après avoir écopé d’une troisième faute, personne ne pouvait ainsi imaginer qu’il serait le bourreau du Madison Square Garden, près de deux heures plus tard. Assez logiquement en manque de rythme, à cause d’un passage prolongé sur le banc en première période, le meneur des Bucks n’a en effet pas pesé dans l’attaque de son équipe, souffrant aussi en défense face à un Jalen Brunson insaisissable. Et pourtant, il n’a pas tremblé dans les derniers instants, quand il a froidement calmé les Knicks et leur public, avec deux énormes « step-back » en sortie d’écran, puis une paire de lancers-francs pour finir le travail.
JRUE KNOCKS IT DOWN!! pic.twitter.com/6SK2q1FNvQ
— Milwaukee Bucks (@Bucks) January 10, 2023
– L’étrange (mais bon) match de Julius Randle. On parlait ci-dessus du début de match au ralenti de Jrue Holiday à cause des fautes, mais l’entame de la rencontre fut tout aussi pénible pour Julius Randle. Pour une raison différente : la maladresse aux tirs, l’ailier-fort des Knicks bouclant le premier quart-temps avec 2 points à… 1/12 aux tirs ! Sur l’ensemble de la rencontre, cela donne un terrible 9/29 (pour 25 points), dont un invraisemblable 1/12 derrière l’arc. Et pourtant : le MIP 2021 a signé un bon match, car il a compensé la pire soirée de sa saison aux tirs par une activité décuplée dans les autres domaines. Notamment au rebond et à la passe (16 et 5, respectivement), mais aussi et surtout en défense. Les stats ne traduisent pas vraiment son impact dans ce domaine, mais il a été véritablement satisfaisant dans sa moitié de terrain, usant notamment avec pertinence de son physique pour gêner Giannis Antetokounmpo sur demi-terrain, le « Greek Freak » ne finissant « seulement » qu’à 22 points et 10 rebonds. Trop gourmand aux tirs, Randle a su demeurer « valuable » pour les siens. Le signe d’un joueur qui grandit.
TOPS & FLOPS
✅ Giannis Antetokounmpo. Bien que plus discret que lors de ses dernières sorties, dans un match longtemps fade en attaque pour son équipe, le « Greek Freak » a fait du « Greek Freak » : il a trouvé un moyen d’être « valuable. Avec un apport régulier dans tous les domaines : 22 points, 10 rebonds, 5 passes et 2 contres. Une soirée presque en demi-teinte, en comparaison à ses exceptionnels standards de la saison.
✅ Joe Ingles. Peu utilisé cette saison, le vétéran australien est sorti du bois pour venir gâcher la fête dans le jardin des Knicks. En 28 minutes en sortie de banc, il s’est en effet offert le meilleur +/- de son équipe (+14) en torpillant les New-Yorkais derrière l’arc (5/11). Un match parfait de « role-player », comme lors de ses meilleures années à Utah.
✅ Jalen Brunson et Immanuel Quickley. Dans une soirée sombre en attaque pour les Knicks, la paire d’arrières a tenu la baraque avec brio, pendant que Julius Randle combattait sa maladresse. Jalen Brunson a ainsi signé le meilleur match de sa carrière en attaque, avec 44 points à 15/30 aux tirs (avec 7 rebonds et 4 passes). Dans une forme olympique qui fait de lui un outsider sérieux pour le All-Star Game, l’ancien de Villanova a découpé la défense des Bucks, abusant sur « pick-and-roll » de leur défense en drop pour varier les plaisirs : quatre tirs primés en sortie d’écran, 10 points sur la ligne des lancers-francs, le reste à mi-distance. Seule la défaite est venue gâcher le tout. Pour Immanuel Quickley, une sortie à 23 points à 9/14 aux tirs qui confirme une montée en puissance certaine depuis plusieurs rencontres, débutées dans le cinq majeur en remplacement de RJ Barrett,, blessé à un doigt.
⛔️ Le banc des Knicks. On sait que le banc n’est pas le point fort des Knicks cette saison, surtout depuis que Tom Thibodeau a resserré sa rotation au début du mois de décembre. Mais avec seulement 9 points marqués, la « second unit » a frôlé l’inutilité durant cette rencontre, alors que celle des Bucks a apporté 35 points. Assurément un des facteurs X de cette rencontre.
LA SUITE
– Knicks (22-19) : réception des Pacers, dans la nuit de mercredi à jeudi (01h30)
– Bucks (26-14) : déplacement à Atlanta, dans la nuit de mercredi à jeudi (01h30)
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.