De retour à Las Vegas pour sa deuxième Summer League consécutive, Juhann Begarin a semble-t-il trouvé son petit rythme.
Plafonnant à 6 points, 3 rebonds et 3 passes l’année passée, l’arrière guadeloupéen du Paris Basket a signé un deuxième match de suite à 13 points mardi soir. Begarin a surtout fait parler de lui avec un dunk surpuissant sur la tête de l’intérieur géorgien des Bucks, Sandro Mamukelashvili !
Une deuxième ligue d’été plus en confiance
Titulaire pour ses deux apparitions estivales, Begarin est dans un climat de confiance. Tant et si bien qu’il peut se permettre de tenter des choses, accumulant même 7 balles perdues hier soir, sans que cela n’influe sur son temps de jeu.
Il faut dire que le Français de 19 ans a maintenant une certaine expérience avec les Celtics. Bien que « draft & stash », Begarin avait effectivement droit, deux ou trois soirs par mois, à des sessions de vidéos à distance, organisées par les Celtics et réalisées par Alex Barlow, un assistant coach des C’s et Benas Matkevicius, le scout international de Boston.
« L’objectif principal était de l’aider à progresser en tant que joueur, de voir ce qui se passait dans le jeu NBA et simplement de continuer à construire notre relation avec lui et lui laisser savoir qu’il reste un joueur important pour notre franchise », explique Barlow.
Durant ces sessions, Begarin visionnait à la fois des clips de ses propres actions mais aussi celles des systèmes classiques de Celtics, afin que le jeune arrière de Paris puisse se projeter sur son éventuel rôle au sein de la franchise américaine.
« C’est bien comme ça, parce que parfois quand tu joues en Europe, le jeu est différent », reprend Begarin dans le Boston Globe. « Mais comme ils me montraient comment les joueurs NBA peuvent faire, c’est mieux. Tu as une image qui t’aide à comprendre ce que tu dois améliorer pour être prêt à jouer en NBA. »
Jaylen Brown en attaque, Marcus Smart en défense
En l’occurrence, Begarin a été gentiment invité à se focaliser sur le travail de Jaylen Brown. Comme l’actuel lieutenant de Jayson Tatum, Begarin a encore tendance à partir à l’aventure sur ses pénétrations vers le cercle, tentant parfois le diable au lieu de se contenter de gestes plus académiques…
« Quand tu es aussi athlétique, costaud, fort et physique, tu penses toujours pouvoir sauter et avoir le temps de trouver une solution en l’air », reprend Barlow. « Mais c’est difficile à faire. Alors que si tu sautes à deux pieds, c’est beaucoup plus facile de voir les aides défensives, et tu es plus solide. Ça aide à mieux maîtriser le jeu. »
Du coup, comme Brown avant lui, Begarin a peu à peu appris à ralentir la cadence et canaliser son énergie offensive pour ne plus se lancer dans des contre-attaques aussi tentantes que compliquées à conclure. Comme souvent en NBA, on apprend par mimétisme.
« Ce qu’on montrait à Juhann, c’était : voilà un clip de ce que tu fais, voilà un clip de ce que fait Jaylen [Brown] maintenant. Au lieu de prendre appui sur son pied gauche sans contrôle, Jaylen s’arrête sur ses deux pieds, le défenseur sort de ses appuis et il n’a plus qu’à glisser le ballon. »
De l’autre côté du terrain, c’est la même logique qui opère. Mais avec un autre joueur.
Avec le défenseur de l’année, Marcus Smart, dans leurs rangs, les Celtics n’ont pas eu à se creuser trop la tête pour trouver le bon modèle à montrer à Begarin. Plus précisément, il s’agissait de lui montrer comment Smart se sort des écrans à répétition et reste disponible pour les aides défensives et la contestation des tirs.
« On veut lui montrer qu’il a les outils physiques pour défendre comme ça, mais surtout qu’il faudra qu’il fasse ça s’il veut jouer. Ça va devenir sa carte de visite. »
Encore beaucoup de marge !
A l’affût pour trois interceptions hier soir, Begarin a encore du mal à trouver son tir, cumulant pour le moment un petit 7/21 aux tirs (plombé par son 2/10 du premier match). Mais, que ce soit aux lancers ou en agressivité vers le cercle, le jeune Parisien marque ses points et assume son statut de « sophomore » à Vegas.
« Parfois, on l’oublie et on se dit, mince, il devrait savoir faire ça déjà », conclut Barlow. « Mais ensuite, on se rend compte qu’il ne serait qu’un freshman à la fac. Il est évidemment loin d’être un produit fini. Tout le monde le sait. Mais c’est excitant de voir les progrès déjà accomplis. »
A 11 points et 4 rebonds pour sa première saison dans l’élite hexagonale cette année, Juhann Begarin a confirmé sa progression. Ses petites sessions vidéos en nocturne ont porté leurs fruits !
« C’était bien parce qu’ils m’ont montré qu’ils s’intéressaient à moi. C’est important parce qu’ils me font confiance pour progresser en Europe mais ils sont encore en contact avec moi et ils m’aident à m’améliorer semaine après semaine. »
Pour un contrat dès la rentrée prochaine ? Cela reste encore à voir, sachant que la tendance du moment penche encore pour une nouvelle année en Europe…
Son match à 13 points face à Miami
https://www.youtube.com/watch?v=-7u8jJluNEk