« Ils se ressemblent beaucoup trop », dixit Rick Barnes.
Observée par leur ancien coach à l’université, c’est peu dire que la ressemblance est frappante entre les profils de Grant Williams et P.J. Tucker. Deux joueurs petits de taille (1m98 pour Williams, 1m96 pour Tucker), légèrement grassouillets (107 kilos pour Williams, 111 kilos pour Tucker) et longtemps sous-estimés, aujourd’hui réputés pour leur défense, leur dureté et leur combativité.
Parmi les « role players » les plus côtés du moment, Grant Williams et P.J. Tucker n’ont pas connu le même parcours avant de devenir des éléments-clés de Boston et Miami. Contrairement à PJ Tucker, qui a dû passer par l’Europe (Israël, Ukraine, Grèce, Italie, Allemagne…), Grant Williams s’est directement fait sa place en NBA après la NCAA. Mais, comme son aîné, il a dû faire ses preuves pour montrer qu’il y méritait un vrai rôle.
Et pour appréhender au mieux ces difficultés, Grant Williams a pu compter sur tout le soutien de Rick Barnes, qui l’a notamment biberonné avec des vidéos de P.J. Tucker (mais aussi Jae Crowder).
« Il me disait que je devais trouver un moyen de m’intégrer [dans la ligue] », explique l’actuel ailier-fort des Celtics. « C’est un honneur de pouvoir jouer contre [P.J. Tucker], non seulement parce qu’il joue depuis longtemps en NBA, mais aussi parce qu’il s’est battu contre un tas de joueurs et parce qu’il apporte tellement d’énergie et de ténacité chaque soir. »
Un physique qui inquiétait et sur lequel ils ont bossé
Tous les deux passés par un lycée de Caroline du Nord, avant de jouer respectivement pour les universités de Tennessee et de Texas, Grant Williams et P.J. Tucker « ont toujours gagné », rappelle Rick Barnes. En dépit des obstacles qui ont été mis sur leur chemin, notamment liés à leurs limites physiques et qui les ont poussés à prendre part à des camps pour perdre du poids.
Dotés d’un vrai QI basket, les deux hommes sont également dotés d’une grande gueule. Preuve de leur tendance à ne jamais reculer devant quiconque, pour des sessions de « trashtalking » et à pousser leurs coéquipiers par la parole.
« Si vous leur mettez un micro pendant le match, vous verrez qu’ils ne s’arrêtent jamais de parler », raconte Rick Barnes. « Ils connaissent leur métier et ils connaissent aussi celui des autres. S’ils le voulaient, ils seraient de très bons entraîneurs, car ils voient vraiment bien le jeu, de partout sur le terrain. Ils savent comment tout est censé fonctionner et ils veulent tous les deux gagner. C’est tout ce qu’ils font. »
Envoyés en mission sur des superstars référencées comme Jayson Tatum, Giannis Antetokounmpo ou encore Jimmy Butler, les deux joueurs de Boston et Miami sont du même moule, à tel point que P.J. Tucker a conseillé Grant Williams par le passé. À l’époque où ce dernier se trouvait à l’université et qu’il devait comprendre comment faire pour briller à l’échelon supérieur.
Toujours privilégier l’intérêt collectif
À force de travailler à l’entraînement, notamment sur son shoot extérieur ou sur sa polyvalence en défense, Grant Williams s’est finalement transformé progressivement en un lieutenant de qualité, prépondérant dans la réussite collective des Celtics.
« La chose que nous avions l’habitude de lui rabâcher, sur laquelle il a le plus progressé et que les gens remettaient le plus en question, c’était sa capacité à défendre », se souvient Rick Barnes. « Si vous le regardez, je pense que les gens vont probablement douter de ses déplacements latéraux, mais ce que les gens sous-estiment, c’est que lorsque vous êtes autant intelligent et que vous avez du QI basket, il va apprendre et comprendre comment utiliser ses coéquipiers pour arrêter [les attaquants]. Avec Grant [Williams], il n’y a pas de doute à avoir, car il va tout mettre en oeuvre pour s’améliorer. »
Et, ce, dans l’unique but de privilégier l’intérêt collectif. Comme un certain vétéran du Heat…
« Je peux vous assurer qu’ils feront toujours tout ce qu’il faut pour aider leur équipe à gagner », conclut Rick Barnes, à propos de Grant Williams et P.J. Tucker. « J’aurais adoré les voir s’affronter tous les deux à l’apogée de leur carrière. La seule personne qui aurait pu les arrêter, ça aurait été l’arbitre. »