La Ryder Cup est l’événement sportif de la semaine, et Stephen Curry est sur place pour commenter l’opposition entre les Etats-Unis et l’Europe sur NBC. L’occasion pour lui de croiser un habitué des greens avec Michael Jordan. Les deux partagent cette même passion pour la petite balle blanche, et Curry explique qu’il a bien du mal aujourd’hui à freiner cette passion qu’il apprécie presque autant que le basket.
“Nous sommes sur un green, et il y a aujourd’hui un lien spécial entre les basketteurs et le golf. Le groupe grandit au fil des années, et on est de plus en plus à jouer” explique le Warrior. “Mais tu es dans cette position depuis bien plus longtemps, et je suis fasciné à l’idée de savoir comme tu trouvais l’équilibre entre le basket et le golf quand tu jouais, car j’ai l’impression que je joue trop, et parfois je trouve que je ne joue pas assez bien”.
Un équilibre par défaut puisque Michael Jordan rappelle que la météo à Chicago ne lui permettait pas de jouer autant qu’il le souhaitait, mais sa patience était mise à rude épreuve…
“Je me suis plongé dans le golf essentiellement pour la compétition” répond Michael Jordan. “C’est le sport le plus dur. En basket, je peux toujours trouver la réponse face à un adversaire, que ce soit un attaquant ou un défenseur. Mais en golf, c’est comme si on jouait devant un miroir, comme si on s’affrontait soi-même en permanence pour trouver la perfection à chaque swing, à chaque putt. Pour un compétiteur comme moi, cet équilibre m’a permis de ne pas devenir fou. Mais pour travailler ma patience, j’allais pêcher.”
“Lorsque je jouais au basket, j’étais tellement focalisé sur mon travail, que je ne voyais pas que pour gagner, il fallait donner une partie de soi aux autres pour gagner”
Comme Michael Jordan et Stephen Curry sont sur place pour suivre la Ryder Cup, le meneur des Warriors lui demande ses impressions sur cette compétition unique où des sportifs individuels, adversaires toute l’année, se retrouvent au sein de la même équipe.
“C’est difficile… Tu sais, j’ai des discussions sans fin avec des golfeurs, et si je devais l’exprimer le plus simplement possible, je dirais qu’il faut renoncer à une partie de soi pour le bien de l’équipe. Je l’ai appris plus tard, car lorsque je jouais au basket, j’étais tellement focalisé sur mon travail, que je ne voyais pas que pour gagner, il fallait donner une partie de soi aux autres pour gagner. Pour moi, la Ryder Cup est très similaire dans le sens où on a Tiger Woods dans son équipe, mais il ne peut apporter qu’un point à l’équipe. Et quand on est en binôme, on a toujours des difficultés à le gérer alors que je trouve que les Européens l’ont toujours mieux géré”.
Autre parallèle avec le basket, le fait de jouer à domicile ou à l’extérieur. À choisir, Michael Jordan préfère disputer la Ryder Cup en Europe, avec le public contre soi.
“Je préfère jouer à l’extérieur… Tu sais que j’aime jouer à l’extérieur car le niveau de concentration est bien plus élevé. Tu n’es pas censé gagner… À domicile, tu te relâches davantage car tu vois des amis, la famille, et tu te préoccupes de savoir si tu auras des places pour tout le monde, et tout un tas de choses comme ça. J’ai toujours préféré jouer à l’extérieur car ça limite les prises de tête, et je peux me concentrer uniquement sur mon travail. J’imagine que si je disputais la Ryder Cup, je préférerais jouer en Europe qu’à domicile.”