La dernière semaine de la période des transferts en NBA fut complètement folle. Transferts à gogo, changements de stratégie, reconstruction ou consolidation des effectifs, c’est parti dans tous les sens.
Analyse de la situation.
LES GRANDS GAGNANTS
Oklahoma City Thunder
Sam Presti prouve une nouvelle fois que ses années à San Antonio lui ont bien servi. Intelligemment, il construit un effectif de qualité désormais capable de rivaliser avec n’importe quelle équipe de l’Ouest.
Le Thunder manquait d’impact dessous et de défense ? Bienvenue à Kendrick Perkins et Nazr Mohammed. Besoin d’un peu de scoring en sortie de banc ? Voilà Nate Robinson.
L’avenir de Jeff Green semblait de toute façon barré et l’émergence de Serge Ibaka semble avoir amené Sam Presti à la conclusion que l’ailier n’était plus indspensable.
Seule inquiétude : la santé de Kendrick Perkins qui n’est toujours pas à 100% et sa volonté de rester au Thunder en fin d’année si les offres se bousculent devant sa porte. Pas de quoi filer des cauchemars aux fans, surtout que l’équipe semble seule, à l’Ouest, à avoir développé un vrai plan d’avenir.
On ne se fait pas de souci pour les Lakers qui arriveront toujours à rester compétitifs mais les cycles de Dallas et de San Antonio (Dirk Nowitzki et Tim Duncan vieillissants) semblent toucher à leur fin alors que les habituels cadors comme Denver, Utah ou Portland sont désormais en reconstruction. La voie est libre pour les jeunes loups du Thunder.
Portland Trail Blazers
Si certains doutaient des capacités de Rich Cho, ils peuvent être rassurés. Le nouveau GM des Blazers (ancien du Thunder, tiens, tiens…) réussit à maintenir l’équipe malgré l’avalanche de blessures.
Profitant des besoins d’économie des Bobcats, il réussit ainsi à attirer Gerald Wallace. Ce n’est peut-être pas une très bonne nouvelle pour Nicolas Batum mais c’est vraiment un plus pour l’équipe, surtout que Portland ne se sépare que de Joel Przybilla, Dante Cunnigham, Sean Marks et un choix de draft au second tour.
Avec le recrutement de Wesley Matthews, Rich Cho et les siens ont réussi à former une équipe très intéressante, malgré l’avenir incertain de Brandon Roy.
Carmelo Anthony
Il a eu ce qu’il voulait : les Knicks et son argent. Avec Amar’e Stoudemire, voilà deux superbes machines offensives qui vont travailler ensemble. Cela va sûrement faire des étincelles, même si on a toujours des doutes sur cette équipe des Knicks.
Il manque un vrai pivot d’impact et une certaine solidité défensive. Tout dépendra du nouveau CBA et de la faculté des Knicks à recruter.
LES GAGNANTS
Denver Nuggets
Ils étaient certains de voir partir Carmelo Anthony, n’avaient qu’un seul lieu de chute et en ont pourtant tiré le maximum. Avec Raymond Felton, Danilo Gallinari, Wilson Chandler et Timofey Mozgov, Masai Ujiri et Denver ont récupéré une force de frappe très intéressante.
Ça va sûrement encore bouger durant l’été. S’ils se débrouillent bien, ils resteront compétitifs, malgré les départs de Melo et Chauncey Billups, d’autant qu’ils sont toujours en bonne position pour faire les playoffs cette saison.
Memphis Grizzlies
Depuis le transfert de Pau Gasol, Memphis passait pour les pigeons de la NBA. Cette période est officiellement terminée. Rudy Gay blessé, l’équipe avait besoin d’un ailier capable d’assurer l’intérim. Shane Battier, un vétéran dévoué aux tâches défensives, arrive.
Hasheem Thabeet, très décevant numéro 2 de la draft s’en va avec un choix de draft mais l’équipe veut faire les playoffs cette année. C’est bien parti pour.
Le trade d’O.J. Mayo nous paraissait par contre être une mauvaise idée. Mais comme les Hornets étaient impliqués, la NBA avait son mot à dire. Deal annulé, tant mieux.
New-Orleans Hornets
Marcus Thornton, qui ne correspond pas à la philosophie de Monty Williams, s’en va et l’équipe récupère Carl Landry, un combattant dessous, également capable d’apporter des points dans la raquette. Exactement ce qu’il fallait à cette équipe.
Atlanta Hawks
Mike Bibby était cramé et sa perte n’handicapera pas vraiment les Hawks. L’arrivée de Kirk Hinrich est par contre une bonne nouvelle. Bon défenseur, il apporte un vrai plus à cette équipe, même si cela ne suffit pas à en faire un prétendant au titre.
DIFFICILE DE JUGER
Boston Celtics
Personnellement (je sais que mon avis n’est pas partagé à la rédaction), je vois toujours les Celtics comme les favoris pour le titre. Le Big Three est toujours là, le retour de Delonte West rend la perte de Nate Robinson moins préoccupante tandis que l’état de santé de Kendrick Perkins inquiétait visiblement Boston. Marquis Daniels étant lui quasiment assuré de ne pas revoir le parquet cette année.
En récupérant Jeff Green, les Celtics ont l’ailier défensif qu’ils recherchaient en complément de Paul Pierce. Nenad Krstic, même s’il n’est pas fantastique, permet d’attendre les retours de Shaquille et Jermaine O’Neal.
Danny Ainge avait visiblement la reconstruction en tête, avec notamment le statut de free-agent de Kendrick Perkins. A-t-il entamé celle-ci trop tôt alors que cette saison représente peut-être le dernier espoir de titre pour le Big Three ? Difficile à dire.
Le vrai souci, en attendant de voir de nouvelles signatures et l’évolution de la santé des joueurs, c’est peut-être l’alchimie du groupe. Il va falloir un peu de temps pour intégrer les nouveaux et cela pourrait coûter quelques matchs à Boston. Et peut-être l’avantage du terrain en playoffs, alors que celui-ci risque de s’avérer décisif.
New-Jersey Nets
L’arrivée de Deron Williams est un énorme coup à court-terme. Si la franchise ne fait pas venir rapidement de l’aide, on imagine pourtant mal le meneur s’engager dans le temps alors que d’autres franchises lui font déjà les yeux doux.
A Mikhail Prokhorov de relancer la machine en signant des joueurs capables d’aider le All-Star. Les contrats accordés à Travis Outlaw, Johan Petro ou Jordan Farmar ne nous rendent pas optimistes.
LES PERDANTS
Golden State Warriors
Le soir du transfert de Deron Williams, on avait dit que le retour de Troy Murphy était un bon coup pour les Warriors qui en profitaient pour se débarrasser de Dan Gadzuric et Brandan Wright.
Mais l’intérieur sera visiblement coupé. Économiquement, c’est plutôt intéressant avec de la place au niveau des salaires cet été. Pour faire quoi ?
Utah Jazz
Deron Williams avait visiblement la tête déjà tournée vers le lointain et Utah a préféré anticiper. Devin Harris va devoir prouver qu’il peut rester en bonne santé quelques matchs mais l’accumulation d’intérieurs est surprenante.
Paul Millsap, Al Jefferson, Derrick Favors, Mehmet Okur sont tous là et les minutes ne sont pas extensibles. Le Jazz a également récupéré pas mal de choix de draft mais l’équipe n’est pas vraiment un spécialiste dans le domaine.
Il faudra sans doute attendre un peu avant de revoir le Jazz en haut de l’affiche, surtout après le départ de Jerry Sloan.
LES GRANDS PERDANTS
Charlotte Bobcats
Michael Jordan voulait limiter les dépenses, comme tout propriétaire dans un petit marché. Le départ de Gerald Wallace lui permet ainsi d’économiser pas mal d’argent, voire de recruter cet été.
Néanmoins, sans Wallace, les playoffs s’éloignent. Et qui trouvera-t-il cet été pour renforcer cette équipe ? Pas grand-monde ne nous vient à l’esprit.
Houston Rockets
Certains, à Houston, le prennent pour un génie. Daryl Morey vient pourtant de réaliser une deadline apocalyptique. Il avait besoin d’un pivot et perd donc Shane Battier pour récupérer Hasheem Thabeet. C’est un pari extrêmement risqué. Bien sûr, il n’a pas oublié de demander un choix de draft. Mais, étant donné le classement de Memphis, il a peu de chances de tirer le gros lot, surtout dans la draft qu’on annonce comme la plus faible de ces 20 dernières années.
Quant à l’échange entre Aaron Brooks et Goran Dragic, il n’apporte pas grand-chose. Certes, Dragic est plus meneur que Brooks et celui-ci n’était pas satisfait de sa situation. Ce n’est pas ça qui révolutionnera l’équipe.
Deron Williams
Accusé d’avoir précipité le départ de Jerry Sloan, figure légendaire à Utah, Deron Williams a peut-être été puni. L’encadrement du Jazz ne voulait pas le perdre sans rien, mais il restait encore plus d’un an avant que cela ne se produise.
Peut-être que la tranquille franchise ne voulait pas vivre un feuilleton à la Carmelo Anthony. Maintenant, Deron Williams est aux Nets, dans une équipe en pleine reconstruction dont le seul vrai espoir, à ses côtés, se nomme Brook Lopez. Bon courage.