Il y a un an, Donovan Mitchell n’était qu’un simple rookie, certes auteur d’une belle Summer League, mais éloigné des projecteurs. Personne n’attendait forcément beaucoup de cette arrière, plutôt défensif, appelé à grappiller des minutes derrière Rodney Hood.
Un an plus tard, il est pourtant une star en devenir. Vainqueur du Slam Dunk Contest et second du vote pour le meilleur Rookie, l’ancien joueur de Louisville a brillé de mille feux lors de la deuxième partie de saison, haussant même encore son niveau de jeu face au Thunder au premier tour des playoffs.
« C’est plus physique, les défenses m’éloignent de mes spots préférés »
La prochaine étape, c’est le All-Star Game mais il faut pour cela confirmer cette superbe saison rookie, et l’intéressé a pu constater que ce serait moins facile : « C’est 100% (différent) » répond-t-il à propos des défenses adverses. « C’est plus physique, elles m’éloignent de mes spots préférés, et je dois désormais être capable de mettre des tirs plus compliqués. »
Après deux matches, Donovan Mitchell n’a mis que 15 tirs sur 44, et comme l’an passé, lorsqu’il découvrait la NBA, il lui faudra une période d’adaptation : « Je pense que le plus important, c’est de se maîtriser et de corriger les choses, et ça ira ».
D’autres sont déjà passés par là, et le Deseret News en a discuté avec deux illustres aînés : Kevin Durant et Damian Lillard.
« Il a joué l’an passé comme un vétéran mais il continue d’apprendre » rappelle l’ailier des Warriors. « Il y a tant de gens qui attendent beaucoup de ces gars après une bonne saison ou une bonne série, mais je pense qu’il est sur le chemin pour être une star. Il ne sera peut-être pas un candidat au titre de MVP cette année ou All-Star, mais qui sait… Ce que je veux dire, qu’il n’aura peut-être pas de louanges pour cette deuxième saison, mais si vous le laissez se développer et progresser, on y arrivera. »
Kevin Durant : « Je pense qu’il a un peu plus de pression que beaucoup d’entre nous »
Par rapport à Donovan Mitchell, Kevin Durant rappelle qu’il n’était pas dans la même situation. Le Thunder venait de débarquer à OKC et l’équipe était en bas de classement. Ce n’est pas le cas du Jazz qui reste sur une demi-finale de conférence.
« Ma deuxième saison était différente de la sienne car on ne se préparait pas à avoir une bonne équipe, on n’avait pas une équipe expérimentée ou assez de talents pour être bons, et je n’avais pas joué en playoffs lors de ma première saison. Je n’avais donc pas ce type de pression et d’attente, et je jouais simplement au basket. Je pense qu’il a un peu plus de pression que beaucoup d’entre nous dans notre deuxième année, et je pense qu’il est bâti pour ça. Il vient de New York. C’est une vraie jungle là-bas et il sait comment s’en sortir. Je pense aussi qu’il est dans un super système qui lui permet d’être lui-même tout en le protégeant des merdes qui arrivent quand on devient une star. »
Rookie of The Year en 2013, Damian Lillard a un parcours un peu plus similaire à celui de Donovan Mitchell. Arrivé en NBA après un cursus complet dans une petite fac, le meneur de Portland avait surpris tout son monde lors de la première année, et il lui fallait ensuite confirmer.
« Ce que j’ai retenu d’une année rookie, c’est qu’on est comme une surprise pour la NBA. Les gens voient que vous avez des qualités et ils les respectent, mais c’est comme s’ils vous permettaient de les utiliser. Lors de mon année rookie, je prenais des shoots à mi-distance à chaque match. Pendant toute la saison, j’avais des tirs à 3-points ouverts et ça me permettait de réussir des gros matchs. C’était simple, mais lors de la deuxième année, c’est devenu plus serré. Ils essayaient de venir me chercher. Les meilleurs joueurs savaient que j’étais leur challenge, et il n’y avait plus le côté « P’tit frère ». Ils viennent sur vous et on devient davantage une priorité. C’est ce qui change et il faut le gérer. »