Roy Hibbert, la naissance d’un leader

Après la lourde défaite subie face aux Sixers cette nuit, Mike Wells du Indianapolis Star attendait les joueurs des Pacers dans le vestiaire pour recueillir quelques réactions à chaud.

En apercevant Roy Hibbert, Wells n’a pas eu besoin de forcer pour obtenir une interview puisque, en avançant vers le pivot des Pacers, ce dernier lui a aussitôt lancé :

«  J’espérais que vous viendriez me parler. »

Si Hibbert était si pressé de parler à un journaliste, c’est parce qu’il en avait gros sur la patate.
Habituellement réservé, le jeune pivot n’est, cette fois-ci, pas parvenu à contenir sa frustration.

« En deux jours, nous sommes devenus une équipe complètement différente. C’était vraiment pathétique. Des gens doivent être tenus pour responsables. Nous devons exécuter nos systèmes. Lorsque nous le faisons, nous sommes bons. Quand on ne le fait pas, on perd comme ça. »

C’est certain, prendre 26 points contre une équipe qui n’avait pas encore gagné le moindre match, même si la saison vient à peine de débuter, c’est dur.

Plus que le résultat, c’est la manière que Hibbert n’a pas digéré. Sa frustration était palpable, à tel point que, au fur et à mesure qu’il énonçait à haute voix les erreurs commises et l’absence totale d’implication en défense, certains de ses coéquipiers ont arrêté de parler pour écouter ce que leur pivot avait à dire.

« Nous étions horribles, » a poursuivi Hibbert. « Ce n’était pas le basket des Pacers. A mon avis, je pense que nous venons juste de faire trois pas en arrière. »

Parfois, on a tendance à dire que, même si Hibbert n’a pas cité les coéquipiers qu’il visait, des déclarations comme celles-ci peuvent avoir un effet nuisible sur une équipe.

Une place de leader à prendre

Toutefois, ce genre de scène ne s’est pas produit depuis des années dans le vestiaire des Pacers, et finalement, il est peut-être temps que quelqu’un endosse le rôle de « leader vocal ».

En effet, si Danny Granger est l’une des rares satisfactions de la franchise depuis quelques temps, ce n’est pas un rassembleur. Certes, il est efficace sur le terrain, mais les Pacers ont besoin de quelqu’un qui les pousse quand ça ne va pas.

Roy Hibbert, plutôt efficace depuis le début de saison (16 points, 9.5 rebonds et 2.8 contres), a une carte à jouer dans ce domaine.

Reste à savoir si ses coéquipiers le suivront et ça, c’est une autre paire de manches.