Auteur de 24 points à 57 % de réussite, 7 rebonds et 3 interceptions, Nicolas Batum a été déterminant dans la victoire de l’équipe de France face au Canada (68-63).
Une satisfaction collective comme individuelle pour l’arrière des Portland TrailBlazers qui a engrangé de la confiance pour les matches à venir.
Busa : Trois matches, trois victoires, c’est un début rêvé ? Vous y auriez cru il y a une semaine ?
Nicolas Batum : Nous oui, parce qu’on savait ce qu’on pouvait faire. On n’a pas montré des grandes choses en préparation, mais on savait quand même de quoi cette équipe était capable, donc on n’est pas vraiment surpris. C’est vrai que c’est le début de tournoi idéal, même si contre le Canada on n’a pas fait une grosse performance, on a fini par gagner et c’était l’essentiel.
Justement, que s’est-il passé sur ce match ?
Ça vient de nous. Je pense qu’on a manqué de concentration et qu’on avait peut-être un sentiment de satisfaction après les deux premiers matches qu’on a faits. Mais le plus important, c’est qu’on ait quand même gagné le match. Maintenant il faut repasser en mode « Espagne » pour finir à la première place du groupe. Ils jouaient leur vie ce soir, ils savaient que si ils perdaient, ils étaient éliminés, donc ce n’était pas évident de les jouer ce soir.
Vincent Collet vous est-il tombé dessus à la mi-temps ?
C’est vrai qu’il n’était pas très content et à juste titre. Mais comme je l’ai dit, l’essentiel c’était de gagner ce match-là et d’être qualifié pour les huitièmes. Maintenant il faut gagner les deux prochains matches pour finir premier du groupe.
L’absence de Florent Pietrus vous a-t-elle perturbés en début de match ?
Un peu quand même. Son intensité, sa défense, ses rebonds, son leadership sont essentiels pour nous. On espère qu’il va revenir très vite pour nous aider.
C’est le premier match que vous gagnez cet été en étant accroché de la sorte ?
C’est bien, ça montre l’évolution du groupe. Ce match-là, la semaine dernière à Villeurbanne ou quand on avait joué au Canada, on en aurait pris vingt. Ça montre que le groupe mûrit, que le groupe grandit et tout ça, c’est de bon augure pour la suite, même s’il ne faut pas le refaire.
D’un point de vue personnel, tu as décidé de porter l’équipe sur tes épaules ce soir ?
J’ai essayé de prendre le match à mon compte. Je sentais que Boris était un peu fatigué par rapport aux deux premiers jours, donc je savais qu’aujourd’hui c’était à moi d’augmenter un peu mon niveau de jeu.
Tu avais déjà essayé de prendre les choses en main en préparation, sans réussite. Cette fois, ça a bien fonctionné. Ce doit être une satisfaction ?
C’est vrai que ça me rassure un peu parce qu’en préparation, j’avais essayé de faire des choses comme ça qui n’avaient pas vraiment marché. Donc le fait que j’ai été en réussite sur ce match me rassure quand même un peu dans mon jeu et me permet d’être plus en confiance pour la suite.
Vous affrontez maintenant la Lituanie, un gros morceau avec comme enjeu la première place du groupe ?
Ça va être plus dur que face au Canada. La Lituanie est plus organisée, ils ont des joueurs d’expérience, un gros joueur avec Linas Kleiza qui score énormément en ce moment. Donc il va falloir faire très attention. De toute façon, les Lituaniens, on les connaît : ça tire de partout, si tu leur laisses 20 centimètres, c’est trois-points à chaque fois, donc il va vraiment falloir être très sérieux pour les battre. Et comme on veut vraiment finir à la première place donc il faut battre la Lituanie et la Nouvelle-Zélande.
Alors qu’on parlait des deux premières places comme objectif en début de tournoi, maintenant c’est la première ?
C’est vrai que ça montre une évolution. Maintenant on grandit, on évolue bien et les ambitions changent. On ne va pas trop se projeter vers l’avenir. Avant ce qu’on voulait, c’était se qualifier pour les huitièmes, maintenant que c’est fait, notre objectif c’est d’être les premiers du groupe.
Propos recueillis par Romain Brunet à Izmir