La course au MVP : quel âge idéal pour être élu ?

La course au MVP continue et comme chaque mardi, Basket USA vous propose le Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2017.

James Harden en tête à la mi-saison

Prime au classement collectif pour donner le favori au trophée individuel suprême. Même si Russell Westbrook a encore compilé trois triple double cette semaine pour deux victoires à la clé, le Thunder est bloqué à cette septième place de la conférence Ouest. James Harden a lui ajouté deux TD à sa collection pendant que ses Rockets perdaient deux matchs sur quatre, mais Houston reste bien accroché à la troisième place juste derrière les Spurs.

La formation texane a notamment été piégée par les vieux braqueurs de Memphis, toujours parmi les outsiders les plus dangereux de la ligue saisons après saisons, comme si le temps n’avait pas d’effet sur le Grit and Grind ! Quelques jours après son 35e anniversaire, Tony Allen a battu ce soir-là son record aux points sur la saison aux côtés du tout aussi fringant Zach Randolph, lui aussi 35 ans. Mike Conley et Marc Gasol, respectivement 29 et 31 ans, jouent eux le meilleur basket de leur carrière et peuvent prétendre à une place au All-Star Game. Et que dire de Vince Carter…

Pourquoi cet éloge de la vieillesse ? Car les deux échappées de notre course au MVP ont quelques saisons au compteur et pourtant, ils font presque office de « gamins » aux côtés des vieux grognards de Memphis. Russell Westbrook a attendu ses 28 ans et le départ de Kevin Durant d’OKC pour occuper cette place en tête de course, et plus les années passent, plus le numéro 0 est puissant physiquement. Deuxième du vote il y a deux saisons, James Harden est de retour au premier plan à 27 ans grâce à Mike D’Antoni et son système qui le laisse pleinement s’exprimer au scoring et à la passe. Qui aurait imaginé d’ailleurs que Harden deviendrait le meilleur passeur de la NBA ?

Les pivots sont les plus précoces

On dit généralement qu’un joueur NBA est à son apogée autour de le trentaine. Un peu plus tôt pour les extérieurs et un peu plus tard pour les intérieurs ?

Incalculable, ce pic se trouve au croisement de plusieurs courbes : celle de la maitrise technique, de l’expérience et de la santé physique. D’où l’idée d’une moyenne tutoyant les 30 ans, aussi répandu qu’invérifiable. Même si l’âge des lauréats du titre de MVP peut être un bon indicateur.

À quel âge tel ou tel joueur a été élu meilleur joueur de la ligue et était donc, en quelque sorte, au sommet de son art ? Derrick Rose est le plus jeune de la liste, vainqueur à 22 ans avant que ses genoux ne le lâchent. Chez les plus précoces on retrouve sinon une flopée de pivots avec Bill Russell Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Wes Unseld, Bob McAdoo et Bob Pettit, tous âgés de 23 ans au moment de leur sacre. Dans cette liste, seuls les deux Bob et Unseld n’auront pas d’autre statuette au cours de leur carrière. Un joueur de 2m13 est finalement aussi mûr et efficace à 30 ans qu’il n’est impressionnant et explosif à 23 ans. Joel Embiid nous le prouve en ce moment…

26 ans, l’âge moyen pour être sacré MVP

Les années 1990 seront à l’inverse celles des trentenaires avec une moyenne de 32 ans pour les lauréats entre 1993 et 1999, la 35e année de Karl Malone. Avant lui, un inarrêtable Michael Jordan de 34 printemps avait raflé la mise, mais ce qui est plus impressionnant pour le Mailman, c’est qu’il avait obtenu son autre trophée à 33 ans, un record pour une première.

James Harden et Russell Westbrook n’ont jamais été élus, mais sont-ils dans les temps par rapport aux 33 autres ayant eu ce privilège ? Karl Malone donc, ou Steve Nash, Hakeem Olajuwon, Julius Erving et Wilt Chamberlain diront qu’ils n’ont pas à s’inquiéter : tous ceux-là avaient plus de 30 ans. Mais les deux monstres de 2017 sont en réalité en retard sur la moyenne car si celle-ci est de 27 ans et des poussières en comptant 50 vainqueurs, elle est de 26 ans à peine pour un premier sacre.

Tous ces MVP ne l’ont pas été forcément dans la meilleure saison de leur carrière, puisque les médias prennent en compte le classement des équipes au moment du vote. Et donc, plus que la forme physique ou l’expérience, c’est bel et bien le bilan de l’équipe qui fait la différence au final. Voilà pourquoi James Harden garde l’avantage sur Russell Westbrook même si ce dernier tourne en triple double sur la saison.

1. James Harden

Bilan : Rockets – 32v-11d – 3e à l’Ouest
Stats : 36.5min, 28.4pts, 8.2rbds, 11.7pds, 1.4int, 0.4ct, 5.8bps, 44.3% tirs, 35% 3pts, 84.9% LF

Quand James Harden a compilé un triple double cette saison, Houston s’est imposé 11 fois sur 12. Il en a fait encore deux cette semaine et même si les Rockets se sont inclinés sur leurs deux autres sorties, ils restent en très bonne place en haut de la NBA : troisièmes de la conférence Ouest, et même de la ligue. Personne n’imaginait les voir aussi haut en début de saison, et Harden y est pour beaucoup. Il est donc « valuable ».

2. Russell Westbrook

Bilan : Thunder – 25v-18d – 7e à l’Ouest
Stats : 34.6min, 30.7pts, 10.5rbds, 10.3pds, 1.5int, 0.3ct, 5.4bps, 42.5% tirs, 32.7% 3pts, 82.4% LF

Le meneur du Thunder a ajouté trois « TD » à sa collection cette semaine et dépoussiéré un peu plus les livres d’histoire de la ligue. Mais le Thunder perd deux matchs, peut-être parce que le numéro 0 se complique un peu la vie. Le Thunder reste dans le Top 8, ce qui semble être un objectif raisonnable pour OKC. Mais si la franchise ne fait pas mieux, les chances pour RW d’être MVP vont se réduire comme peau de chagrin.

3. Kevin Durant

Bilan : Warriors – 36v-6d – 1er à l’Ouest
Stats : 34min, 25.7pts, 8.7rbds, 4.7pds, 1.1int, 1.5ct, 2.1bps, 53.7% tirs, 39.3% 3pts, 86.2% LF

21 pts, 6 rbds, 5 pds, 3 cts à 57% aux tirs en 29 minutes… La ligne de stats de KD hier soir résume bien sa saison. Joueur le plus propre de la meilleure équipe de la ligue, l’ancien du Thunder joue avec une facilité déconcertante. Le seul bémol étant son rôle dans les fins de match serrées, mais celles-ci sont très rares cette année…

4. Isaiah Thomas

Bilan : Celtics – 26v-15d – 3e à l’Est
Stats : 33.9min, 28.4pts, 2.7rbds, 6.1pds, 0.9int, 0.1ct, 2.4bps, 45.9% tirs, 38.3% 3pts, 90.7% LF

Avec 10.1 points en moyenne en quatrième quart-temps, IT marque plus dans la période que n’importe quel joueur ces 20 dernières années ! Depuis son retour de blessure mi-décembre, il est même à 13.6 points ! Sur cette période, les Celtics ont gagné 13 de leur 16 matchs et ne sont qu’à 3.5 victoires des Cavs, preuve de l’importance du joueur dans le Massachusetts. Où Isaiah Thomas va-t-il donc s’arrêter ?!

5. LeBron James

Bilan : Cavs –  29v-11d – 1er à l’Est
Stats : 37min, 25.6pts, 7.8rbds, 8.1pds, 1.5int, 0.5ct, 4.1bps, 51.2% tirs, 37.5% 3pts, 70.3% LF

Le King a déjoué la nuit dernière contre les Warriors, pour une troisième défaite en quatre matchs des Cavs. Le numéro 23 a été plus discret sur cette période mais sa franchise reste à la première place de la conférence Est. Attention, Toronto et Boston se montre de plus en plus menaçants… et à titre individuel, Russell Westbrook et James Harden ont pris le large.

Mentions spéciales

Kyle Lowry, DeMar DeRozan, Chris Paul, Kawhi Leonard, Stephen Curry.