15 janvier 1997, il y a 25 ans jour pour jour, Eugene Amos, caméraman de profession, a droit à son quart d’heure de célébrité. Alors que les Bulls mettent une raclée aux Wolves, Dennis Rodman s’écrase sur les photographes accroupis au bord du terrain. Percuté, Amos met Dennis dans sa ligne de mire. Rodman essuie ses baskets sur le bonhomme qui, dans la foulée, simule un évanouissement.
Bill Clinton s’en mêle…
La NBA, qui a Rodman dans le pif depuis des semaines, ne le loupe pas : 11 matches de suspension. Quant à Amos, il repart avec un arrangement à l’amiable à hauteur de 150 000 euros. L’affaire fait tellement de bruit que Bill Clinton himself intervient et réclame une sentence moins lourde. Le soap opéra ravit les sponsors du « Worm », et ses frasques rapportent 6,8 millions de pub. Méchant mais payant !
Moins d’un mois plus tard, et alors qu’il est suspendu, Rodman continue de faire parler de lui… Le meilleur rebondeur de la NBA a obtenu des Bulls la permission de vadrouiller où bon lui semble. La Californie, Las Vegas et New York forment son triangle des Bermudes. Il s’y perd, entre plateaux de télévision, tables de jeux et nuits chaudes.
« Cleveland ? Un trou perdu ! »
Durant son absence, la NBA n’a pas manqué de l’égratigner. Dennis ne figure pas dans la liste des 50 meilleurs joueurs de tous les temps… Pourtant, avec le 6e titre de meilleur rebondeur qui se profile, il est en passe de réaliser une prouesse historique. Rodman n’a pas été convié au All-Star Game. « Je m’en fous, ça se déroulait dans un trou perdu ». Cleveland.
Son retour sera un événement. Chicago reçoit Charlotte. Son père réapparaît par la grâce d’une chaîne de télé. Philander (c’est son prénom) vient lui annoncer qu’il a 27 frères et sœurs ! Réponse de Dennis : une faute technique 89 secondes après le début du match. Quarante-huit minutes plus tard, il laisse 14 rebonds et surtout la promesse de reverser le gain de ses onze matches suivants à une œuvre de charité. Du Rodman craché.