Les principes défensifs très flous du Thunder

Face à Cleveland, Oklahoma City a peut-être réalisé son pire match défensif de la saison. Etait-ce l’horaire avancé ? En tout cas, le Thunder a affiché tous ses problèmes dans son côté du terrain : la paresse, les risques de Russell Westbrook, la difficulté de Kevin Durant à traverser les écrans, les hésitations d’Enes Kanter sur le pick-and-roll ou encore le manque de communication. Tour à tour, les Cavaliers ont exploité tous ces soucis pour envoyer un message.

Russell Westbrook et Kevin Durant à l’économie

Après le hold-up d’Indiana, Russell Westbrook s’était agacé contre les absences défensives du Thunder. En oubliant qu’il n’était pas totalement innocent sur le coup. Face à Cleveland, le meneur a ainsi été une nouvelle fois très agressif sur l’homme, se chauffant pendant de longues minutes avec Mattew Dellavedova et tentant l’interception dès que possible.

Mais avec Kevin Durant, il a souvent offert des décalages aux Cavaliers. Sur cette action, il est ainsi surpris par l’écran de LeBron James pour Kyrie Irving, et sa prise à deux sur le meneur adverse manque d’agressivité. Le résultat, c’est que le ballon est facilement transféré au King, qui trouve J.R Smith de l’autre côté du terrain…

Habitué des prises de risque parfois kamikazes en défense, Russell Westbrook surprend même ses coéquipiers. Sur cette séquence, il voit ainsi J.R Smith débouler avec de l’avance sur Dion Waiters et décide de suivre son adversaire.

Cette rotation aurait pu être intéressante pour ne pas offrir d’espace à l’ancien Knick. Sauf que Dion Waiters est surpris et qu’il doit changer sa course pour se jeter sur Kyrie Irving, abandonné par le MVP du dernier All-Star Game. Avec sa vision du jeu, LeBron James n’a pas raté l’occasion de trouver son partenaire et la défense est alors en danger.

Des consignes floues et un gros manque de communication

Globalement, la prestation défensive du Thunder ressemblait à une énorme cacophonie. En fin de premier quart-temps, on a ainsi vu Kevin Durant et Serge Ibaka ne pas savoir s’ils devaient changer sur un simple pick-and-pop…

Et sur deux séquences consécutives, LeBron James a obtenu un layup grâce à un simple écran dans le dos.

Sur ce coup-là, les Cavaliers ont exploité le manque d’habitude de Randy Foye. Tout juste arrivé à Oklahoma City, l’arrière manquait logiquement d’automatismes avec ses nouveaux coéquipiers. Ça se voit bien sur cette séquence, où Richard Jefferson pose un écran sur LeBron James. L’ancien Nugget se montre puis fait le tour de l’écran, sans que ça ne serve à quelque chose. Le King peut alors tranquillement pénétrer avant de lancer un alley-oop à Tristan Thompson, à la cuillère !

C’est beaucoup trop simple et il faut également noter la discussion entre Russell Westbrook et Steven Adams du côté droit du terrain. Le meneur semble demander à son pivot de rentrer dans la raquette, histoire de bloquer toute pénétration. Mais le Néo-zélandais a du mal à comprendre et, au final, son positionnement ne sert pas à grand-chose.

Une passivité souvent inquiétante

Evidemment, Cleveland a aussi exploité les problèmes d’Enes Kanter sur le pick-and-roll.

Ce fut donc parfois un vrai « clinic » dans l’exploitation des faiblesses défensives adverses et il faut rendre à Tyronn Lue et à son staff ce qui leur appartient. Ce qui est plus anormal, c’est de voir la passivité du « Big Three » de l’Oklahoma sur certaines séquences. Même si LeBron James est maladroit de loin cette saison, il est compliqué de lui laisser autant d’espace et Kevin Durant demande d’ailleurs à Russell Westbrook de monter davantage sur le quadruple MVP.

Plus tard dans le match, et alors que le King a déjà fait un gros chantier au tir, c’est Serge Ibaka qui traîne la patte pour aller contester son tir extérieur.

Deuxième meilleure attaque de la ligue (112.6 points marqués pour 100 possessions) cette saison mais 14e défense (105 points encaissés pour 100 possessions), le Thunder inquiète toujours dans le domaine, alors qu’on attaque désormais le dernier tiers de la saison. Bien sûr, il s’agissait d’un match face à une équipe bien préparée, bien armée et le manque d’automatismes de Randy Foye a joué. Mais alors que se présente la dernière ligne droite de la saison, voir un candidat au titre accumuler autant de passivité et d’erreurs de communication dans un choc aussi attendu n’est pas rassurant.