« La chance. C’est le mot que je choisirais pour expliquer la raison de sa présence parmi nous. »
Le GM des Warriors n’a peut-être pas tout à fait tort lorsqu’il parle de la présence de Draymond Green au sein du groupe. Pour le comprendre, il faut faire un petit saut trois ans en arrière, lors de la draft 2012. Les Warriors possèdent alors quatre choix. Le septième, avec lequel ils choisiront Harrison Barnes, le 30e, le 35e et le 52e.
Certain d’avoir fait bonne impression lors de son workout avec Golden State, Green sait qu’il a une chance d’être le dernier nom appelé au premier tour mais il n’a reçu aucune garantie. Malgré sa réputation de joueur intelligent, passionné et dur, les scouts ont été incapable de définir s’il était d’abord un ailier ou un ailier-fort et on sait que ce genre de dilemme peut parfois nuire à un joueur.
Preuve en est, 29 joueurs ont déjà été appelés et Green attend patiemment alors que les Warriors s’apprêtent à choisir en 30e position.
« Nous étions ravis. Nous étions surpris qu’il soit encore disponible à la trentième place, » raconte Bob Myers à nba.com.
« Pour être honnête, on ne savait pas ce que nous avions quand nous l’avons drafté »
Pourtant, les Warriors choisissent de faire l’impasse et jette leur dévolu sur Festus Ezeli.
A partir de là, les choses changent pour Green car en plus du doute qui s’installe, il n’est plus certain d’obtenir un contrat garanti, réservé aux joueurs choisis au premier tour.
Entouré d’une centaine d’amis et de ses proches au Dow Event Center de Michigan, Green se sent obligé de sortir prendre l’air.
« Je me disais : je ne retourne pas là-dedans. Je bouillonnais. »
Heureusement, il y retournera quelques minutes plus tard et grand bien lui a pris puisque c’est son nom qui sera appelé en 35e position. Bob Myers se souvient.
« Je me souviens avoir eu beaucoup de messages de gens qui nous disaient : ‘vous avez-là un super gamin’. Tom Izzo [le coach de Green à Michigan State] disait qu’on avait réalisé le ‘steal’ de la draft. Beaucoup de gens ont utilisé ce mot : steal. Mais alors, pourquoi personne ne l’avait pris avant ? La draft, c’est un peu comme un lancer de dés. Pour être honnête, on ne savait pas ce que nous avions quand nous l’avons drafté. Nous avions de l’espoir, et nous pensions qu’il pourrait nous aider à gagner des matches, mais on ne pensait pas que ça serait ça. »
De 35e choix à deuxième au vote de meilleur défenseur de l’année
Deuxième bonne nouvelle pour Green, les Warriors lui font signer un contrat de trois ans entièrement garanti ! Même si cela ne représente « que » 2.6 millions, le fait est assez rare pour être souligné.
« Une des choses que nous avons bien faites, c’est que nous avions suffisamment bien évalué ses qualités pour lui proposer un contrat garanti de 3 ans au-dessus du minimum. On avait un bon a priori avant même qu’il ne commence à jouer. On voulait qu’il fasse partie de notre équipe. On ne le voyait pas comme un pari, mais comme un joueur qui allait jouer pour nous. Combien de temps ? On ne le savait pas, mais on a fait un effort délibéré pour lui donner trois ans et j’imagine qu’on ne s’est pas trompé. »
Devenu titulaire cette saison, Green a donné raison aux Warriors et à tous ceux qui le considéraient comme un « steal » en finissant deuxième des votes pour le titre de meilleure progression et de meilleur défenseur de l’année.
Mieux, depuis le début des playoffs, il semble avoir encore franchi un cap avec ses 14 points, 10.8 rebonds, 5.3 passes, 1.7 interception et 1.2 contre.
Pour les Warriors, comme pour Green, cette aventure ne pouvait pas prendre meilleure tournure.
« Je parlais à mon manager récemment et il me disait : ‘Je me souviens de quand tu as été drafté. Regarde comme tout a fonctionné.’ » raconte Green. « Je me souviens du jour de la draft au Dow Event Center […] Tout arrive pour une raison. Je n’aurais pas pu tomber à un meilleur endroit. »
Les deux prochaines étapes importantes de la carrière de Green seront évidemment la quête du titre dans un premier temps, puis la négociation de ce qui sera sans doute son premier gros contrat puisqu’il sera free agent cet été.