Interview Clint Capela : « Je ressors la tête haute parce que j’ai fait une bonne impression »

Même s’il a peu joué lors de ce Game 5, Clint Capela a marqué des points durant ces playoffs (3.6 points et 2.6 rebonds de moyenne). Plusieurs fois félicité par Kevin McHale, le Suisse s’est imposé comme le back-up de Dwight Howard en l’absence de Donatas Motiejunas. Dans les vestiaires de l’Oracle Arena, malgré la déception de l’élimination, le rookie n’oubliait pas le chemin parcouru depuis l’an passé, quand il attendait de savoir quelle équipe le choisirait lors de la Draft.

AVANT-MATCH

C’est la cinquième fois que vous allez jouer un match qui risque de mettre fin à votre saison. Comment l’équipe se prépare dans ces situations ?

On a déjà vécu ça, on sait dans quelle position on est. On sait qu’on n’est pas du tout favori, qu’on n’a rien à perdre et les derniers matches où on n’avait rien à perdre, on a plutôt bien joué. La pression est sur l’autre équipe et on va tout donner comme ça, même si on ne gagne pas le match, on saura qu’on a tout donné.

Est-ce que le fait de n’avoir rien à perdre, ça libère le groupe ?

Je pense, oui. Les matches, dernièrement, où il suffisait d’une défaite pour que la saison soit finie, on a plutôt bien joué. L’équipe était plus libérée lorsqu’on était à une défaite de l’élimination et je pense qu’on va bien jouer ce soir.

Lors du dernier match, vous avez joué très vite, avec pas mal de tirs en première intention. C’était une consigne ?

Non, même pas. On était juste très libéré et ça a porté ses fruits puisqu’on était très en réussite sur les tirs. On a mis 45 points dans le premier quart-temps donc c’était vraiment tout bon pour nous.

La petite altercation entre Dwight Howard et Andrew Bogut, vous l’avez vécu comment sur le banc ?

Je crois que Bogut tenait Dwight sur le rebond, Dwight s’est frustré et lui a dit de le lâcher. Ça a donné un coup mais ce sont les playoffs. L’intensité est vraiment au-dessus, ça n’a rien à voir avec la saison régulière. Sur cette action, ça a peut-être un peu frustré Dwight et il lui en a mis une, histoire de lui faire comprendre [rires].

À l’entraînement, avec Dwight Howard, c’est physique alors ?

Ouais, c’est physique. À l’entraînement aussi, je reçois parfois quelques coups. Quand on lui résiste un peu, il lâche des coups mais moi, j’aime bien. Lors du dernier entraînement, ça s’est passé comme ça mais je suis content parce que mon équipe a gagné [rires]. Il faut lui mettre une pression physique parce que c’est facile pour lui sinon. Comme il est costaud, il peut marquer à chaque fois. Quand on joue contre lui, il faut jouer physique pour lui montrer qu’on n’est pas une merde.

Comment vous vivez ces playoffs en tant que rookie. Sans pression ?

Je vis ça au maximum, sans beaucoup de pression. Ça s’est plutôt bien passé pour moi donc quand je rentre sur le terrain, je sais ce que j’ai à faire, je sais comment mes coéquipiers vont me trouver. Je me sens vraiment bien dans ce rôle et dans cette équipe. J’essaie vraiment d’en profiter à fond parce que j’ai aussi conscience que je ne ferai pas des finales de conférence tous les ans dans ma carrière ou que je ne jouerai pas toujours dans une aussi bonne équipe. Du coup, j’essaie vraiment de profiter de chaque instant sur le terrain. Je vis ces moments à fond.

APRES-MATCH

On a senti deux équipes fatiguées ce soir. C’était votre impression aussi ?

Au fil des matches, on avait l’air de plus en plus fatigué, c’est vrai. C’était un match assez bizarre. On est quand même resté attaché à cette équipe mais la fin est bizarre à analyser. On sentait qu’on pouvait revenir mais à chaque fois, on faisait de petites erreurs qui leur redonnaient confiance. Ils mettaient un petit panier, ils avaient l’euphorie du public…

Beaucoup de pertes de balle aussi.

Des pertes de balle, oui. C’est peut-être la fatigue, je ne sais pas.

C’était un match totalement inversé par rapport au précédent ?

Pas vraiment inversé, on était là quand même, on a bien joué à mon avis. Ce n’était pas un mauvais match mais ce soir, ils ont été au-dessus, notamment quand ils ont été portés par leur public.

Votre saison est terminée. Vous en tirez quel bilan, à chaud ?

J’ai vraiment beaucoup, beaucoup appris cette saison. Au début de saison, je n’aurais jamais cru que je participerais aux playoffs avec l’équipe et que je rentrerais dans la rotation. Je ressors vraiment avec la tête haute parce que j’ai fait bonne impression pour ma saison rookie. Je suis vraiment dans le positif et je suis vraiment motivé pour la suite de ma carrière en NBA, pour continuer à travailler dur et à progresser.

Du coup, vous allez faire les Summer Leagues cet été ?

Oui, je vais faire la Summer League de Las Vegas et je reviendrai un peu plus tôt à Houston pour me préparer un peu mieux.

Propos recueillis à Oakland