Preview Playoffs 2015 : Toronto Raptors (4) - Washington Wizards (5) • Basket USA

Preview Playoffs 2015 : Toronto Raptors (4) - Washington Wizards (5) Qui se ressemble s’assemble… En l’occurrence, ils vont s’affronter, mais de manière intéressante, les parcours des Raptors et des Wizards se ressemblent énormément cette saison. Toutes deux parties sur les chapeaux de roue avant de caler sévèrement en fin de parcours, les deux franchises du Nord-Est semblent arrivées en playoffs sur les rotules.

Après avoir débuté par 31 victoires pour 15 défaites, les Wizards ont enchaîné 17 défaites et 15 victoires sur leurs 32 derniers matchs. Peu de dire que leur dynamique est faiblarde. Du côté de Toronto, ce n’est guère mieux puisque les Raptors séduisaient avant le All Star Break avec 36 victoires et 17 défaites mais ils ont fini leur campagne avec seulement 13 victoires sur leurs 29 derniers matchs.

Alors, pour cette série qui va ouvrir le bal dès samedi soir, quel visage de ces équipes allons-nous voir ?

Meneurs de jeu

Kyle Lowry contre John Wall, c’est tout simplement un duel de meneurs All Stars. Si le Wizard a dominé ce duel direct, c’est le Raptor qui a mené son équipe à la victoire, à chaque fois ! Du point de vue du talent pur, Wall remporte la bataille haut la main avec sa capacité d’accélération, ses qualités athlétiques et défensives. Mais en face, Lowry est un sacré client avec son popotin potelé pour poster son adversaire et son tir de loin plus sûr. Maintenant, sur la dynamique des joueurs, John Wall semble avoir le dessus.

Touché au dos, le meneur aboyeur de Toronto n’a jamais vraiment retrouvé son mojo du début de saison. Depuis le All Star Break, Lowry tourne à peine à 14 points, 6 passes et 5 rebonds de moyenne, loin de ses 22 points, 9 passes en décembre. Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que Lowry était en surrégime en début de saison, ce qui lui a certes valu d’être All Star, mais son réel niveau est en-deçà. Plus talentueux, John Wall ne devra cependant pas tomber dans le panneau: si Lowry le contraint à des shoots à mi-distance, le Raptor aura gagné son duel !

Egalité

Extérieurs

Bradley Beal (15 points) et Paul Pierce (12 points) sont les deux acolytes de John Wall sur les lignes extérieures et ni l’un ni l’autre n’a vraiment réalisé une grande saison. Un peu trop dépendants du jeu de création de Wall, ils devront mettre la main à la pâte face aux Raptors. Après sa fin de saison dernière tout feu tout flamme, on s’attendait à monts et merveilles de Beal, mais le natif de St Louis a été ramené sur terre par de nombreux pépins physiques. Pépins qui ont également touché le vétéran Pierce. The Truth aura encore quelques bons coups à jouer, notamment dans les matchs à enjeu… comme l’an dernier où il avait éliminé ces mêmes Raptors au sein des Nets.

Le combo arrière – ailier des Raptors est probablement un des plus explosifs de la ligue… sur le papier ! Avec DeMar DeRozan et Terrence Ross, deux anciens du concours de dunks, il y a du physique à coup sûr, mais par contre, c’est plutôt sur l’alternatif en termes d’adresse… et puis c’est beaucoup trop de jeu individuel en isolation ! Fatigant et pas très productif. Le jeune Ross est encore en phase d’apprentissage et cette seconde apparition en deux ans en playoffs devrait lui faire du bien sur le long-terme. En attendant, c’est surtout DeRozan qu’il faudra surveiller car l’ancien All Star revient en grande forme après une longue absence en début d’année (24 points de moyenne en avril). Et il a déjà voulu envoyer un message à Paul Pierce… Le ton est donné !

Avantage Toronto

Intérieurs

Là encore, il y a un étrange parallélisme entre les deux cas de figure. En fait, on a deux pivots européens qui font partie du bon niveau NBA, Marcin Gortat et Jonas Valanciunas, mais ni l’un ni l’autre n’est véritablement responsabilisé (et respecté ?) par son coach. Cantonné sur le banc lors des derniers quarts, Marcin et Jonas méritent mieux. En fait, le problème est que Gortat a souvent du mal à s’exprimer dans le jeu brouillon des Wizards alors que pour Valanciunas, c’est tout simplement un manque de ballons qui le fait généralement sortir du match (avec les fautes – et la frustration – qui s’accumulent).

Outre ce duel des pivots du Vieux Continent (et de deux générations successives) qui sera intéressant, la confrontation entre Amir Johnson et Nene sera également prépondérante. Plus précisément, c’est l’intérieur brésilien qui pourrait jouer les facteurs X. En cruise control cette saison, Nene devra se faire violence pour les playoffs et démontrer qu’il vaut bien ses 13 millions de dollars la saison. Mais sera-t-il suffisamment en forme (cheville) pour vraiment défendre ses chances ?

Avantage Washington

Les bancs

Les Raptors ont tourné à 109,1 d’efficacité offensive contre les Wizards cette saison, et une des raisons essentielles de ce bon résultat, c’est la présence de Lou Williams sur le banc de Toronto. L’ancien disciple d’Allen Iverson a bien grandi et il est désormais un des meilleurs scoreurs de la ligue. Il peut sortir du banc à tout instant pour renverser une situation mal engagée. Ses quelques tirs de la gagne cette saison ont prouvé qu’il faudra surveiller Sweet Lou comme le lait sur le feu.

Mieux encore, les Raptors disposent d’un banc tout à fait complet avec des intérieurs de métier (Patterson, Hansbrough), des extérieurs pas timides (Williams, Vasquez) et même un OVNI (James Johnson). En face, les Wizards ont également des seconds couteaux de qualité, et notamment notre frenchy Kevin Séraphin, mais coach Wittman a toujours eu du mal à ouvrir son banc. On a dû mal à croire qu’il va commencer à le faire en playoffs… Mais on aimerait avoir tort !

Avantage Toronto

Les coaches

Tous deux sous le feu des critiques, Dwane Casey et Randy Wittman jouent gros sur cette série en playoffs. Mais ce dernier joue probablement sa tête, c’est aussi simple que ça ! Avec des tensions qui sont devenues de plus en plus apparentes avec les séries de 5 ou 6 défaites qui ont émaillé la deuxième partie de saison des Wizards, Wittman n’est clairement plus en odeur de sainteté dans la capitale fédérale malgré sa prolongation de contrat. Avec des Wizards qui sont quatrièmes au nombre de tirs tentés à mi-distance (derrière les Knicks, Lakers et Hornets), le coaching de Wittman semble bien poussiéreux, et somme toute, contre-productif.

Pour Dwane Casey, les problèmes ne sont pas (encore) aussi graves, mais ils sont tout aussi nombreux. Avec une défense souvent gruyère (la pire des équipes qualifiées en playoffs), les Raptors ont également un souci offensif de distribution des tickets shoots. Par exemple, Jonas Valanciunas ne sera jamais servi quand il demande le ballon hors de la peinture ! Ce genre de règle interne laisse à penser que la franchise canadienne n’est pas encore mûre pour aller bien loin en playoffs… Mais au moins, Casey semble encore avec ses joueurs de son côté.

Avantage Toronto

La clé de la série

Le duel John Wall – Kyle Lowry. C’est toujours cliché de résumer une série de playoffs à un duel entre deux individus mais le choc des All Stars au poste de meneur va effectivement valoir son pesant de cacahuètes. Entre John Wall et Kyle Lowry, il y aura forcément du grabuge. On connaît le tempérament du meneur issu de Philly mais on imagine tout aussi bien que le jeune loup passé par Kentucky ne va pas se laisser faire. Dominé en saison régulière, Lowry aura à coeur de démontrer que c’était là une série de coïncidences malheureuse plus qu’un véritable état de faits. A l’inverse, John Wall devra réussir à (re)motiver ses troupes qui semblent déjà prêtes à prendre leurs quartiers.

Les statistiques

Toronto Raptors

Washington Wizards

Le bilan de la saison

Toronto (3-0)

Vendredi 7 novembre: 103-84 à Toronto

Samedi 31 janvier: 120-116 (a.p) à Washington

Mercredi 11 février: 95-93 à Toronto

Verdict

Avec l’avantage du terrain, l’avantage psychologique (d’avoir gagné trois fois cette saison), et dans l’ensemble plus de talent intrinsèque, les Raptors devraient s’imposer dans cette série. Cela devrait prendre entre 5 et 6 matchs, avec probablement un sursaut d’orgueil des Wizards (et John Wall essentiellement). Sortis au premier tour l’an passé au bout de 7 manches face aux Nets, les fans canadiens vont mettre le feu à l’Air Canada Centre pour pousser leurs Raptors au deuxième tour, ce qui ne leur est plus arrivé depuis 2001…

Toronto 4-2