Trente-et-un points. Il ne manque que 31 points à Kobe Bryant pour dépasser Michael Jordan et s’installer à la troisième place des meilleurs marqueurs de l’histoire de la NBA.
Connaissant la bête, il serait bien capable d’y parvenir ce soir, face aux Spurs et à Tim Duncan, l’autre icône des années 2000, même si l’intéressé assure ne pas y penser.
« Zéro, » répond-il à ESPN qui lui demandait combien de fois il avait déjà pensé à dépasser Jordan. « C’est un immense honneur d’être dans cette position. Je n’arrive pas à croire que j’ai marqué autant de points, surtout quand on pense à la façon dont ma carrière a débuté, quand je ne jouais quasiment pas. C’est un immense honneur mais ce n’est pas une chose à laquelle je pensais en grandissant. Je pensais aux titres. La satisfaction de gagner un titre est bien plus forte pour moi car c’est l’objectif que je me suis fixé. Les chiffres et tous ces trucs individuels n’ont jamais fait partie de ce que je voulais accomplir. »
Plus motivé à l’idée de dépasser Michael Jordan au nombre de titres (six) qu’au nombre de points, Bryant reconnait tout de même qu’il est difficile de rester insensible lorsqu’on voit son nom au milieu d’autres légendes.
« Ce n’était pas l’objectif mais être en compagnie de Michael, Kareem [Abdul-Jabbar} et d’autres grands scoreurs, c’est la partie la plus plaisante. Faire partie de ce groupe de joueurs que j’ai idolâtrés en grandissant, dont j’ai appris et dont je me suis inspiré en espérant devenir un jour comme eux, c’est un véritable honneur. »
Nick Young : « Kobe peut dire ce qu’il veut, je sais qu’il y fait attention »
Bientôt, le podium des meilleurs scoreurs (Jabbar, Karl Malone, Kobe) sera composé de trois joueurs ayant tous porté au moins une fois le maillot des Lakers. Fan de la franchise depuis tout petit, c’est évidemment une satisfaction de plus pour Kobe.
« Ca c’est énorme. Etant un fan des Lakers depuis tout petit, c’est incroyable de faire partie de l’histoire de cette franchise. C’est la chose la plus cool à mes yeux. »
Le fait de dépasser Michael Jordan serait donc secondaire ?
« Il peut dire ce qu’il veut, mais je sais qu’il y fait attention, » explique Nick Young. « Battre quelqu’un qu’on admire, c’est une sensation géniale. »
Et à écouter Kobe Bryant évoquer les points communs et les différences entre lui et Jordan, on aurait tendance à se ranger du côté de Young.
« Nous sommes tous les deux maudits par cette obsession d’être le meilleur. C’est une chance et une malédiction à la fois. Sur ce point nous sommes similaires. Mais moi, j’ai dû jouer à la fois arrière et meneur. J’ai toujours été très jaloux du fait qu’il ait eu Scottie Pippen avec lui. C’est très frustrant pour un scoreur naturel de devoir porter les deux casquettes. J’ai eu à jouer plus souvent le rôle du meneur, surtout lors des trois premiers titres avec Shaq, ce qui n’est pas naturel pour moi. »
Néanmoins, l’histoire est ainsi faite et celle de Kobe est suffisamment belle pour qu’il n’y ait pas besoin de la revisiter.
Dans 31 points, il dépassera son idole de toujours, le meilleur joueur de l’histoire, et quoi qu’il en dise, l’indifférence devrait rapidement céder la place à une grande fierté.