Arrivé en NBA à seulement 19 ans et récupéré par le Magic dans l’échange autour de Dwight Howard, Maurice Harkless était considéré par la franchise floridienne comme un pur talent qui ne demandait qu’à éclore.
Problème : après deux saisons NBA, l’ailier ne montre pas les signes d’une progression fulgurante. Au contraire, ses stats étaient en recul l’an passé et son jeu stéréotypé a même poussé certains à le surnommer « 3-and-D » (façon de dire qu’il ne sait que tenter des trois points et défendre).
Toutefois, dans le vestiaire du Magic, Mo Harkless est auréolé d’un tout autre surnom.
« On le taquinait en l’appelant « Bambi » car il court super vite mais il a ce visage de gamin et les cheveux courts. Il ressemble à un ado et pour nous, c’était Bambi, » raconte Kyle O’Quinn, au site officiel du Magic.
Bambi est devenu cerf
Mo Harkless lui-même reconnait qu’il était un joueur trop timide à son arrivée.
Il faut dire que ses débuts n’ont pas été simples. À 19 ans seulement, en plus d’avoir été échangé un mois après la Draft, il avait été contraint de rester sur le flanc tout l’été et donc de rater le training camp, la faute à une hernie qui avait nécessité une opération.
Au final, il terminera sa première année avec 8.2 points (mais 27.4% à 3pts et 57% au lancer-franc), 4.4 rebonds et 1.2 interception en 26 minutes. Malheureusement, l’année suivante et malgré un été sans blessure, le jeune Magic n’a pas su confirmer (7.4 points, 3.3 rebonds en 24.4 minutes) même si on a pu noter quelques améliorations, notamment à 3 points (38.3%).
Du côté d’Orlando, il y avait de quoi être déçu mais depuis quelques semaines, le Magic recommence à se dire qu’il a finalement eu du flair.
« Maintenant, Moe est un adulte, un cerf, » affirme Kyle O’Quinn.
Deux à trois entraînements par jour pendant 5 mois !
Les raisons de ce changement ? Mo Harkless aurait passé tout l’été à bosser comme un malade sur son jeu.
« J’ai travaillé vraiment, vraiment dur cet été et c’est pour ça que je suis à l’aise. J’ai travaillé et je me suis affuté et c’est de là que vient ma confiance, » explique l’intéressé. « J’étais à la salle trois fois par jour pendant tout l’été que ce soit pour jouer, soulever des poids ou faire des exercices. Après la saison dernière, j’ai pris deux semaines de vacances et après, je suis retourné à la salle deux à trois fois par jour. »
Faites le calcul, cela fait donc plus de cinq mois que Mo Harkless s’entraîne. Pas étonnant que ses coéquipiers, comme son coach d’ailleurs, aient remarqué une différence.
« Il est plus confiant car il a travaillé sur son jeu, » confirme coach Jacque Vaughn. « Une partie de cette progression a été de multiplier ses possibilités lorsqu’il a le ballon en mains. Il a rentré deux shoots mi-distance l’autre soir sans aucune hésitation. C’est un shoot difficile mais sa confiance a grimpé en flèche, il n’a jamais été aussi confiant depuis qu’il est ici. »
Auteur de 14 points à 6/13, 7 rebonds, 3 interceptions et 2 contres en 29 minutes vendredi contre Philadephie, Mo Harkless semble effectivement avoir élargi sa palette offensive et sa bonne condition ajoutée à son physique (2m06, 100kg) lui permettent de faire le reste.