Neuf mois sur douze, les coachs stressent au quotidien, dorment mal, sont sous les feux de la rampe pendant que les GM en coulisses restent dans l’ombre, beaucoup plus peinards.
Mais en juin, juillet et août, les rôles s’inversent. Ce trimestre, c’est le « money time » du directeur sportif. Il sera jugé sur l’autel de ces décisions estivales, lesquelles peuvent lancer ou plomber une saison.
En cette période de crise financière, les propriétaires sont encore plus exigeants et sévères, aucune grosse bévue n’est pardonnée, surtout si elle fait perdre beaucoup d’argent. Pour cinq GM de la ligue, à des échelles différentes et pour des raisons diverses, cet été est celui de tous les dangers. Celui où ils jouent leur place.
Basket USA commence ce mercredi une série de cinq épisodes. Premier clap : Steve Kerr.
Le commandant de bord du Titanic Suns est face à de sérieuses décisions et le droit à l’erreur est nul. Kerr peut encore rattraper sa nullité passée sur trois dossiers chauds brûlants : Amare Stoudemire, Shaquille O’Neal et Steve Nash.
Le pari Shaq n’a pas marché et le quadruple champion NBA aimerait trouver une issue pour Big Daddy, pourtant encore en jambes malgré son âge de retraité, afin de soulager la masse salariale et donner du cash pour l’opération reconstruction à laquelle il fait face. La priorité est de trouver preneur pour le Shaq pour être mieux armé l’été prochain avec sa pléiade de free-agents vedettes. Malgré des contacts avec 15 franchises, Kerr peut peut-être garder O’Neal encore une saison, le temps que son contrat se termine, en échangeant Stoudemire contre un joueur avec une année restante de contrat.
Stoudemire justement. Son nom circule un peu partout. Washington, Atlanta, Miami, Chicago, Detroit… Le garçon a du talent offensif plein les doigts, mais pas assez pour en faire un franchise player. Le garçon est revanchard. Peut-être parviendra-t-il à sauver sa tête. Ce qui est certain, c’est qu’on voit mal Steve Kerr le conserver si gros Shaq est encore « in the paint’.
Si Shaq restait, Nash ira lui aussi au bout de son engagement avec Phoenix. Sur le double MVP, ultra populaire dans l’Arizona, Kerr s’interroge sur une prolongation de contrat. Nash l’attend avant d’être free-agent l’été prochain. Il a montré des signes de déclin mais représente les années D’Antoni et ses saisons à 60 victoires. S’en séparer sonnerait la fin d’une époque et ne plairait pas aux fans. Nash ne resignera pas pour des cacahuètes, à Kerr de décider.
Sa mission première reste : faire de Phoenix « the place to be » l’été prochain.