Un Shane en or massif

Il n’avait jamais scoré autant avec le Heat en playoffs, provoquant l’ironie presque résignée de Tony Parker :

« Il ne met pas un tir de la série et là il en plante six ».

Shane Battier (18 pts) ne s’était pas autant distingué sur un match de post saison depuis ses 23 pts avec Houston contre les Lakers, en 2009. Décisif pour le Heat dans le back-to-back du Heat, « le joueur le plus intelligent de la NBA », dixit Joel Anthony, savait que la fenêtre de tir était ouverte.

« Le Game 6 a été épuisant pour les titulaires, émotionnellement et physiquement donc j’étais confiant sur mon temps de jeu. Je n’avais joué que 12 minutes mardi, j’étais frais et le fait d’y avoir déjà rentré quelques paniers m’avait fait du bien », explique le Blue Devil.

Critiqué, oublié de la rotation puis accablé par le doute, l’ailier remplaçant a su rebondir et ne pas s’engoncer dans d’interminables questionnements intérieurs. « J’ai toujours sur que j’étais n meilleur shooteur que ce que montraient les statistiques », déclare-t-il, lui qui un moment dans ces playoffs a touché le fond avec un horrible 20%.

« Je savais que mon shoot n’était pas le reflet des chiffres que je voyais, même si déjà la saison passée j’avais commencé en étant très maladroit. Depuis deux matches j’ai eu des tirs ouverts et je les ai mis, c’est ce que j’attends de moi », ajoute le facteur X de ce Game 7.

Comme Mike Miller le fut en juin 2012 dans le Game 5 du sacre devant OKC. « Je crois dans les dieux du basket, et franchement ils me devaient quelque chose », s’amuse t-il en faisant référence à la malchance de ses tirs lors des trois matches à San Antonio.

« J’ai prié pour que Duncan manque son tir »

Le destin avait-il également choisi de ne pas faire rentrer la gonfle sur le shoot de Tim Duncan, à 40 secondes de la fin ? L’intello du vestiaire floridien le laisse sous entendre, sans le dire ouvertement.

« J’ai essayé de le contraindre à lui faire prendre un tir haut. Je ne pense pas l’avoir beaucoup gêné, j’ai juste prié pour qu’il le rate. Ces tirs là, il les met huit fois sur dix mais pour je ne sais quelle raison, ce n’est pas rentré. »

Et voilà donc Miami avec son troisième titre, et LeBron James son second. Sur son coéquipier, Battier ne tarit pas d’éloges.

« J’espère que maintenant les gens vont vraiment le laisser tranquille. Il est souvent et injustement au cœur de toutes les discussions, et des critiques. C’est le meilleur joueur de la planète et avec deux titres, il n’y a plus de doute. La pression c’est de devoir nourrir sa famille et payer ses emprunts, mais pas de jouer au basket… Nous ne faisons que jouer au basket, LeBron vous le dira aussi bien que moi. Nous sommes chanceux et reconnaissants, lui comme moi et tous les autres joueurs. »