La Russie arrache le bronze après un final haletant

D’un côté, la gloire d’un passé déjà en or, la force d’un collectif incroyable, le poids des années mais l’expérience des grands rendez-vous ; et de l’autre, des individualités très fortes, une équipe plutôt jeune et pleine de culot, et puis la déception d’une année en club au goût amer. Entre Argentine et Russie, le résultat fera nécessairement un grand malheureux.

Et sur les épaules d’Aleksey Shved (25 points, 7 passes, 5 rebonds) revanchard après sa demi-finale ratée, la Russie s’impose sur le fil (81-77) face à l’Argentine qui n’a jamais déposé les armes, et aurait même pu disposer d’une ultime chance si une dernière faute sur Delfino avait été sifflée.

L’avènement d’Aleksey Shved

Mais à l’image de sa grande carrière internationale qui se termine sur cette défaite, Manu Ginobili (21 points) a calmé les esprits de ses coéquipiers et a accepté la sentence de cette finale pour le bronze. C’est lui qui à moins d’une minute de la fin avait permis à l’Albiceleste de passer devant (77-76) sur un panier « Ginobilesque ».

Mais sans se dégonfler, Shved dégainait derrière l’arc pour assommer les argentins. Pendant que le soleil se couche sur une génération incroyable, Scola- Ginobili – Nocioni – Prigioni, il se lève pour le talent pur du russe Shved et de cette escouade menée par Kirilenko (20 points, 8 rebonds).

La consolation pour Kiri & Co

L’image est saisissante. Du haut de ses 2,06m, Kirilenko se jette sur le parquet pour enlacer le ballon orange alors que son pote de toujours, Victor Khryapa, s’ajoute aussitôt à l’embrassade qui devient générale. Cette équipe russe a de la ressource. Dans ce match de séries, où l’une comme l’autre équipe ont frisé le KO, la Russie de David Blatt a tenu bon.

Menant de 2 longueurs à la pause (40-38), les russes ont vu les argentins revenir inlassablement. Et même quand ils pensaient avoir creusé l’écart à la fin du troisième quart, un tir à trois points improbable venait de la main de Campazzo pour relancer l’Albiceleste (61-57).

Respect total pour les « frères » argentins !

Maladroit, Luis Scola (11 points à 5/12) essayait encore et toujours de trouver la faille. Mais il était à l’image de son équipe, probablement exténué de son tournoi où les titulaires ont beaucoup tiré sur la corde. La Russie a été plus fraîche dans les ultimes minutes, et comme un symbole, le dernier tir dans le coin de Nocioni, qui aurait pu redonner l’avantage à quelques secondes du gong, fait gamelle et ressort.

La Russie se console avec une breloque en bronze qui vient confirmer qu’elle sera encore bien là l’an prochain pour l’Eurobasket. En face, l’Argentine repart bredouille mais son tournoi olympique a été magistral pour ce qui sera sans doute la dernière offrande de la génération Ginobili.

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