C’est l’ouverture officielle des hostilités pour nos Bleus. La génération TP arrive enfin à son Graal, mais c’est l’ogre américain qui se dresse d’entrée de jeu. Difficile pour un début de compétition et autant dans le camp français que dans le camp yankee, la pression est de mise.
Les fautes ont plu, le match s’est ensuite détendu et, sans surprise, Team USA a survolé la partie (98-71) avec ses joueurs physiques et adroits de loin. Un cocktail de polyvalence incarné par Kevin Durant (22 points, 9 rebonds) et LeBron James (9 points, 8 passes) qui a irrémédiablement mis les Bleus dans le rouge.
La France tient le (premier) choc
L’entrée olympique des tricolores se produit effectivement sous une pluie de coups de sifflet. Les mains traînent, les zèbres sont bien tatillons et Team USA prend directement le contrôle des opérations avec un jeu de relance directe qui profite à l’incroyable longueur de KD. L’ailier d’OKC place deux dunks en jouant la carotte, le repli français fait défaut.
Et puis, Tony Parker rentre petit à petit dans son match. Il trouve les failles et la France reste au contact durant ce premier quart (18-14). Batum et Séraphin servent le cake chaud et si la bataille des rebonds était mieux contrôlée, les Bleus pourraient espérer mieux. Yannick Bokolo sort du banc et rentre un trois points au buzzer, la France est bien là (22-21).
Kevin Durant le magnifique
Mais le second quart remet les choses en contexte avec Team USA qui passe un 11-0. Les trois points tombent enfin dedans avec LeBron, Bryant puis Paul. En face, de Colo, Piétrus et Diaw se laissent également tenter mais ça ne fonctionne pas. Flo joue cependant le pompier de service avec une belle pénétration qui met fin à 3 minutes sans le moindre point (33-24).
L’écart est fait et coach K peut se détendre un brin sur le bord du terrain. Kevin Durant (15 points, 4 rebonds, 2 contres) brille de milles feux sur la scène FIBA. Au contre, au tir extérieur, en contre attaque, en post up, il peut et fait tout – et bien ! Ali Traoré prouve quant à lui que son jeu d’attaque est une pièce de collection, il emmène Kevin Love au parc d’attractions avec deux mouvements ave faute.
Le début de la fessée
Mais l’adresse extérieure de toute l’équipe américaine cumulée aux points faciles (7 LF) ratés par la France donne +16 à la pause (52-36). Le second quart (30-15) a démontré la supériorité américaine mais aussi et surtout la tension sur le court (24 fautes en 15 minutes notamment). Le retour des vestiaires ne laisse pourtant aucun doute, Team USA est bien dans ses baskets !
Ça reprend très fort avec Durant puis Kobe qui trouvent la mire derrière l’arc. TP essaie bien de maintenir les apparences mais les Bleus coulent à pic. L’iceberg américain est énorme, LeBron se sert de Mike Gélabale comme viseur sur un turnaround jumpshot en ligne de fond et puis il éructe après un alley oop en haute altitude. L’écart (réel) se creuse (62-43). Batman place un petit dunk, Séraphin décoche un bras roulé mais ça finit sur un 12-1 en faveur de Team USA qui plane sur le match (78-51).
James Harden, ne sois pas si méchant !
Le quatrième quart est un match exhibition. LeBron et Kobe taillent le bout de gras sur le banc avec la banane des grands soirs. Ça rigole pour pour les américains qui régalent le public. James Harden nous sort un dunk ultra-puissant alors que son pied d’appui semblait un peu loin. Rien ne résiste au rouleau compresseur. Anthony Davis participe à la fête, le match est plié depuis longtemps (89-64).
La France a explosé en vol, Kevin Durant termine avec 22 points et 9 rebonds alors que LeBron la joue hyper collectif avec 9 points et 8 passes. Mine de rien, c’est Kevin Love qui place 14 points tout en efficacité (en 14 minutes). Côté français, Ali Traoré (12 points) a fait connaître sa papatte gauche aux spécialistes américains alors que Parker est le seul à ses côtés à atteindre les 10 unités.
L’Argentine : le rendez-vous au sommet
Les Bleus n’ont pas démérité mais, avec 27 points (quand même) dans les dents (98-71), ils ont pêché par leur timidité offensive et leur maladresse chronique au-delà de l’arc (2/21 !). A-priori capables de tenir les duels défensifs, les hommes de Collet n’ont pas réussi à tenir le choc sur la longueur. Ni étonnant, ni outrageant, cette défaite doit apporter son lot d’enseignements pour le véritable match important : le prochain contre l’Argentine de Ginobili.
Et puis, déjà à Pékin, les Espagnols en avaient pris 37 contre la Redeem Team en poules avant de les titiller jusqu’au bout en finale. Tout est encore à faire pour nos Bleus !