Si le forfait au dernier moment de Rafael Nadal a fait mal à la couronne espagnole, elle ne doit pas éclipser qu’il y a un autre absent de marque dans son équipe : il s’agit évidemment de Ricky Rubio. Revenu à la maison, dans la banlieue barcelonaise, il était présent pour la rencontre amicale face à Team USA. De quoi avoir des sentiments doux-amers.
A Pékin à 17 ans
« C’est très difficile de regarder du basket et de ne pas en être, surtout pour un match comme celui-là. J’avais l’impression que quelqu’un allait venir me chercher parce que j’allais sauter sur le terrain pour essayer de jouer. Mais dans mon esprit, j’ai un objectif précis : revenir à 100% et m’assurer que je ne serai plus jamais blessé à ce genou. »
Et Rubio se souvient évidemment, non sans douleur, qu’il y a 4 ans de cela, il était parmi les champions espagnols qui participaient, à Pékin, à la grande fête olympique. Du haut de ses 17 ans, il n’avait pas failli à sa tâche, malgré une blessure au poignet qui l’empêcha d’évoluer à son meilleur niveau face à la Redeem Team en finale.
« Je me suis fait mal au poignet durant le second quart. Je suis allé voir le coach, je lui ai dit ‘je ne peux plus shooter.’ Il m’a répondu, ‘ça ne fait rien, fais de ton mieux.’ A la mi-temps, ça me faisait extrêmement mal. Et j’ai dû passer sur le billard après, mais malgré la douleur, c’était la finale des JO et je ne pouvais pas m’arrêter. »
Cette fois-ci, la blessure (les croisés du genou gauche) le tient écarté du jeu qu’il aime. Avoir pu croiser toute son équipe mais également son coéquipier Kevin Love n’est évidemment pas chose facile à gérer. Mais comme durant toute sa carrière, Ricky fait montre de caractère et de maturité.
« Je veux amener l’esprit de famille à Minnesota »
Il pense déjà à l’avenir avec ses Wolves qui vont accueillir du beau monde (Brandon Roy, Alexey Shved et Andrei Kirilenko). Fort de son expérience de rookie, il veut continuer de développer cet esprit de famille qu’il a connu en Espagne avec la Roja.
« Ma première année, je ne savais pas comment réagir. On peut avoir une grande équipe sur le terrain si on est une famille en dehors du court. Avec l’équipe nationale, tu joues pendant tes vacances. Mais tout le monde veut venir, parce que tu joues pour ton pays. Mais aussi, parce que l’on est des amis. Pas simplement des coéquipiers, mais des amis. Quand je me suis blessé, j’ai reçu 12 messages, de la part de chacun d’entre eux. C’est une vraie famille. Je veux amener ça à Minnesota. »
Attablé calmement à côté de sa piscine, Ricky Rubio relativise ses malheurs et se concentre uniquement sur sa remise en selle complète. Et il ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire car, le soir de sa triste blessure, des pointures telles que Durant ou James lui ont également adressé tous leurs vœux de santé.
« C’était comme un énorme cadeau pour moi. Ils ont réussi à me faire sourire lors du moment le plus difficile de ma carrière. »