Amorphes et parfois risibles, les Lakers ont bien failli remonter 15 points de débours pour commettre le hold-up parfait mardi soir (99-102). Mais Kobe (43 pts), majestueux dans le money-time, puis Sessions manquent l’occasion d’arracher la prolongation. Les Nuggets d’un exceptionnel duo Miller-McGee (45 pts) gagnent le droit de rêver.
Andrew Bynum le confiait sans langue de bois en prélude de la disparition programmée des Nuggets :
« Je ne veux pas retourner à Denver donc il faut les achever ce soir. »
La sémantique est belliqueuse, mais sur le parquet pendant 24 minutes, le pivot All Star ne s’est pas donné les armes de son ambition guerrière. Les Lakers non plus, retombés dans leurs travers de la Kobe-dépendance (18 pts, 5/13 à la pause). Auteur de plus du tiers des tirs angelinos dans le premier quart-temps, le MVP 2008 a un brin plus partagé dans la deuxième période, mais seul Matt Barnes en a profité.
Les Nuggets aiment courir
Avec 33% d’adresse et un zéro pointé derrière l’arc, les Lakers se sont donné le bâton pour se faire battre. Car la naïveté des jeunes Nuggets, gentiment moquée mais applaudie la veille par le vétéran Al Harrington, s’est exprimée sur l’autel de la transition. Denver aime courir et comme McGee et Faried, impeccable en première mi-temps (10 pts, 6 rbds à 100%), ont nettoyé le cercle, Arron Afflalo (13 pts) et sa bande de boutonneux se sont régalés en contre-attaque (15 pts). Après avoir compté dix points de débours en fin de période, les Lakers limitent la casse (43-49) à la pause.
Le sermon de Mike Brown dans le vestiaire porte ses fruits sans arrêter la domination de Denver. Les Nuggets courent moins (2 pts en transition dans le 3e QT) mais quand le jeu se ralentit, sans rythme ni intensité, papy Miller en profite. Dédé le roublard s’offre 7 pts dans le quart, Gallo et Javale en ajoutent 13. Résultat, en dépit des briques chroniques à trois points des artificiers du Colorado, la note se corse à -11 pour des Lakers sans envie. Kobe (29 pts après trois quart-temps) est isolé, Pau à la ramasse et l’adresse continue de fuir.
Le show McGee
Le Staples, enfer rouge la veille, est transformé en cathédrale jaune par des protégés amorphes et incapables de répondre au punch des Nuggets, où Javale McGee confirme son accoutumance aux joutes de mai. L’ancien Wizard s’amuse devant Gasol et Bynum, trop discrets en attaque pour se faire pardonner leur mollesse défensive. Afflalo et Miller répondent à Steve Blake et Kobe quand les Lakers repassent sous la barre des dix unités. A quatre minutes du buzzer, Denver est encore devant avec sérénité et autorité (94-83).
Kobe Bryant sort le grand jeu… trop tard
Vous vous doutez bien que le champion de la Pacific Division finissent bien à un moment par sortir de leur torpeur. Paradoxalement, la paire Gasol-Bynum sonne la charge et l’écrin endormi retrouve sa ferveur et agite les serviettes jaunes. LA est revenu à -7 et le Momentum vient peut-être de changer. Miller et McGee en contrant Gasol magistralement pensent avoir étouffé le Kobe Show. Mais quand la star est chaude, la pépite noircit. Bryant enfile deux autres paniers primés : 96-98. Une faute de Gasol envoie Harrington sur la ligne, l’ailier demande le 50-50 et les Lakers sont à 3 points avec 28 secondes à jouer.
Ravi de souligner son altruisme de dimanche la veille après l’entraînement, Kobe ne laisse le soin à personne d’autre d’aller chercher la prolongation. Le ballon rebondit sur le cercle. Ty Lawson met un seul lancer mais ça sent quand même le roussi pour les Angelinos. Vraiment ? Sessions plante son seul panier primé du match au meilleur moment et Dédé la ruse a le sort des Nuggets dans son poignet. Il ne se rate pas. Mike Brown a 12 secondes pour trouver la meilleure option. Elle se nommé Kobe, bien sûr. L’étoile manque la mire, le cuir revient dans les mains de Sessions sur un rebond long. Encore raté. Denver tient sa victoire et son billet retour pour le Pepsi Center, jeudi.
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