Peu inspiré lors du Game 6 (4 points à 1 sur 7 aux tirs), Paul Pierce pensait avoir une nouvelle fois endossé son costume de héros en marquant le panier égalisateur à la sirène. Malheureusement pour les Wizards, il aura manqué un fraction de seconde à « The Truth » pour déclencher son tir à temps et c’est ainsi qu’a pris fin la saison de son équipe. Pierce revient sur ce match et sur sa saison à Washington.
Paul, à 0.1 seconde prêt, vous envoyiez les Wizards en prolongation mais votre saison est désormais terminée. Racontez-nous la dernière possession ?
Nous avions environ six secondes à jouer avec trois points de retard. John (Wall) a eu la balle en main mais les Hawks ont parfaitement défendu sur lui. De mon côté, j’ai essayé d’être sûr que j’étais bien derrière la ligne à 3-points et j’ai tout fait pour lâcher le ballon à temps. On dit souvent que le basket se joue sur une seconde ou un centimètre et ça se vérifie encore ce soir. La pilule est difficile à avaler mais c’est le basket.
Quand vous êtes arrivés à Washington, vous vouliez avec ce rôle de mentor auprès des jeunes joueurs des Wizards. Pensiez-vous que ça allait aussi bien fonctionner entre vous ?
Mon état d’esprit en arrivant ici était d’essayer de leur donner les clés pour réussir leur carrière en NBA, que je sois là aujourd’hui ou dans 5 ou 10 ans. Leur montrer comment se préparer pour gagner sur le plan mental et physique, partager mon expérience aussi bien sur le terrain qu’en dehors, leur donner mes conseils, etc. Ils ont vraiment tous été très réceptifs et malgré la différence d’âge et de génération, ils m’ont parfaitement accueillis au sein du groupe.
« Mon dos est de plus en plus douloureux et il me faut plus de temps après l’été pour retrouver la forme »
Serez-vous encore à Washington l’an prochain ?
Nous verrons cela au calme. Je ne sais même pas si je veux encore jouer au basket ! J’ai 37 ans, je suis l’un des plus vieux joueurs en NBA. Il est de plus en plus difficile d’encaisser le choc physique sur toute une saison et l’enchaînement des matchs. Il me reste peut-être un ou deux dans les jambes mais je vais en discuter avec ma famille, mon épouse, mes enfants, ma mère. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte et pas seulement mon état physique. Quand on rentre à la maison après une défaite pareille, on n’a pas forcément envie de parler et on préfère s’isoler. Le basket a un impact bien au-delà du terrain. Il faut également y penser. Le basket vous consume. Mon dos est de plus en plus douloureux et il me faut plus de temps après l’été pour retrouver la forme. Mais ce n’est pas une décision facile à prendre. Je joue au basket depuis que j’ai cinq ans. J’ai fait cela toute ma vie depuis 32 ans. Raccrocher ne sera vraiment pas une décision simple et je vais prendre le temps de la réflexion.
Par rapport à la saison dernière, pensez-vous que l’équipe a gagné en maturité ?
L’an passé, ces gars était contents d’avoir atteint les phases finales. Cette année, ils étaient là pour gagner. Et je pense qu’avec du temps, cette équipe peut faire de grandes choses. Quand j’ai signé ici, je savais qu’il y avait un groupe de futures stars avec John, Brad (Beal), Otto (Porter) et je ne voulais pas récupérer l’attention sur moi ou jouer à la vedette. Je suis là pour les aider à devenir des gagneurs et leur transmettre ce que j’ai appris du haut niveau depuis près de vingt ans.
A l’inverse, ces jeunes joueurs vous ont-ils appris quelque chose ?
Ils m’ont permis de rester jeune dans ma tête et à hausser mon niveau de jeu dans les moments importants. Encore une fois, ils ont tous été très réceptifs à ce que j’ai pu leur dire et nous avons passé une sacré saison. Elle se termine sur une défaite mais c’est une nouvelle leçon et de l’expérience emmagasinée pour la suite.
A quoi la série s’est-elle jouée ?
A un rien. Mais c’est le basket. Un lancer-franc ici, une balle perdue par là… La série était incroyablement serrée. Mais je rends hommage à l’équipe d’Atlanta. Ils ont dominé la saison régulière et continuent de gagner en playoffs. Nous avons perdu face à une sacrée équipe. J’aurais aimé guider les Wizards à un tour de plus mais c’est comme ça. Bravo Atlanta.
Propos recueillis à Washington.